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Puel, par ici la sortie !

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Puel, par ici la sortie !

Après deux ans et demi de protection présidentielle, Claude Puel vient d'être publiquement lâché par Jean-Michel Aulas. Retour sur le plus gros échec du troisième millénaire à l'OL.

Franchement, il aurait presque pu faire l’économie des circonvolutions, des interrogations et des points de suspension. Oui, Jean-Michel Aulas a créé un faux suspens dans son entretien accordé à Lyon Capitale. À une affirmation du journal – « Claude Puel pense que JMA ne serait pas prêt à lui proposer une prolongation » -, Aulas répond : « Oui, il a raison de le dire. Aujourd’hui, nous avons un certain nombre de points de passage qui sont difficiles, que ce soit avec la presse ou une partie du public. On m’a suffisamment reproché de lui avoir fait signer un contrat de quatre ans, trop long pour les grands clubs. En l’état actuel des choses, il a raison d’affirmer cela » . Nous, on a plus de sympathie pour le lecteur, alors on assure la traduction : “Claude, tu vois le cadre là ? Ça s’appelle une porte. Ben, tu la prends”. Ce à quoi l’ancien joueur de Monaco a répondu : « Je suis d’accord avec le président dans la mesure où effectivement, en fin de saison, je pourrais éventuellement décider de m’arrêter et d’aller voir ailleurs » . End of story entre Claude Puel et l’Olympique Lyonnais. Et nous on se demande : mais comment diable a-t-on pu en arriver à ce point de non-retour ?

Où est passée la Formule 1 ?

Car quand on tient les comptes, ils ne sont pas si désastreux pour les Gones : quatrièmes de Ligue 1 à quatre petits points de Lille (que l’OL affronte dimanche avec la possibilité, donc, de revenir à une petite unité du Losc), qualifiés pour les huitièmes de finale et toujours invaincus face au Real Madrid après le (1-1) de la première manche. On en connaît beaucoup qui signeraient pour ce genre de contre-performance. Sauf qu’on est à l’OL et que depuis 2001 (victoire en Coupe de la Ligue, le premier trophée d’Aulas), c’était synonyme d’au moins un titre. Jusqu’à ce que Puel ne débarque sur les bords du Rhône à l’été 2008… C’est fou car Lyon pensait franchir un cap par rapport à l’ère Houllier (la meilleure), Alain Perrin (qui avait succédé à l’ancien sélectionneur de l’équipe de France) étant considéré comme une erreur de casting. Un ratage en forme de doublé Coupe-Championnat inédit dans l’histoire du club, hein. N’empêche, malgré l’absurdité de cette appréciation sur l’ex-Troyen, le Claude était là pour bâtir un autre étage dans la maison lyonnaise, histoire de prendre plus de hauteur encore, à l’image de ce qu’il avait réussi à Lille entre 2002 et 2008. Sauf que tout était à faire chez Michel Seydoux quand il y avait déjà tant de choses déjà réglées au poil de cul chez le frangin, Jérôme. Ce qui avait même amené Aulas à longtemps comparer son OL à une Formule 1 dont l’entraîneur ne serait qu’un pilote chargé de driver le bolide. Prétentieux JMA ? Même pas. Presque modeste au contraire quand sa conviction intime était alors que l’escouade lyonnaise pouvait arriver à bon port quasiment sur pilote automatique pourvu que son entraîneur, quel qu’il soit, se borne au minimum syndical : remplir les feuilles de match et foutre la paix aux joueurs.

Toute la colonne vertébrale à dos

Mais à force de se casser le nez sur son dernier objectif, la Ligue des Champions, Aulas a changé son fusil d’épaule. Va pour une vision plus large, pour un projet à plus grande échelle, symbolisé par un rôle de manager inédit pour Puel assorti d’un contrat de quatre ans, tout à fait inhabituel dans la logique de JMA, davantage friand d’engagements courts pour laisser ses collaborateurs sous pression. Mais on l’a dit, le boss des anciens rois de France a oublié que son club avait déjà un savoir-faire éprouvé, un fonctionnement bien rodé et des cadres sûrs de leur fait. Et si la sauce Puel n’a jamais pris, c’est parce que l’homme au brushing tout droit sorti des 80’s a réussi la performance de s’aliéner absolument tout ce que l’OL compte d’éléments majeurs. Hier Juninho et Benzema, vite lassés de ce foot de combat, aujourd’hui Cris, usé par l’absence de concertation des cadres, Lisandro, rance d’être sans cesse soit isolé en pointe soit décalé à gauche et Gourcuff enfin qui invoque carrément un gap philosophique entre son coach et lui. Si, si, vous avez déduit comme des grands : toute la colonne vertébrale mise à dos. Même l’incontournable Bernard Lacombe avait allumé son lance-flamme perso il y a quelque temps : « Puel et moi, on ne se parle pas. Il n’y a jamais d’échanges avec lui. J’estime que quand on débarque dans un club, on peut aller demander son avis à quelqu’un qui est là depuis vingt-deux ans. Je suis allé vers Puel au début, mais il n’y a jamais eu de retour. J’avais beaucoup de contacts avec Perrin, Houllier ou Le Guen. Pas avec Puel » .

Presque un milliard de francs dépensés

Mais au fond, Jean-Michel Aulas aurait facilement pardonné toutes ces critiques si son Puel avait glané ne serait-ce qu’un titre. Mais en deux ans et demi, pas le moindre trophée, pas même une petite Coupe de la Ligue de merde, rien. Alors bien entendu, les résultats bruts ne forment qu’une vérité parcellaire, parfois, quant à la dynamique d’un club, suivez notre regard du côté d’un pensionnaire londonien de l’Emirates Stadium. Mais voilà, contrairement à un Arsenal porté par un projet visible, une qualité de jeu souvent brillante et une réelle progression saison après saison, Lyon n’a absolument rien à se mettre sous le croc depuis que le natif de Castres est aux manettes du team rhodanien. Disons-le clairement, jamais Gerland ne s’est autant fait chier. Et bien malin qui peut dire avec certitude où Puel veut en venir. Évidemment, certains pourraient arguer que le gaillard est arrivé à la fin de l’âge d’or des anciens septuples champions de France. Pas faux… mais pas suffisant non plus dans la mesure où jamais le club n’a autant dépensé que sous sa direction : 145 millions en trois étés. De quoi bâtir une équipe de rêve, au niveau des meilleures écuries européennes et, en tout cas, très au-dessus de n’importe qui en L1. Un échec sur les deux tableaux. La faute à une obsession puelienne pour les valeurs d’effort, de lutte, de rigueur, de concentration où les mots audace, jeu et plaisir doivent être écrits en minuscule… en admettant qu’ils soient écrits. Le but ? Réussir un gros coup en Coupe d’Europe, où la faculté à se surpasser sur quelques matches est plus payante qu’une régularité sur une saison. Pas étonnant si c’est bien sous la baguette de Puel que l’OL a réussi son plus grand exploit en Ligue des Champions en sortant le Real l’an passé (1-0 ; 1-1). Simplement, ces fondamentaux, insuffisamment adossés à une maîtrise technique et collective, placent Lyon sans cesse sur la brèche avec des chutes fréquentes de niveau car il est tout bonnement impossible de maintenir l’intensité exigée par le Claude. D’où les innombrables rendez-vous inexorablement manqués.

Reste que l’on peut s’interroger sur le timing choisi par Aulas pour lâcher son entraîneur. Juste avant un match au sommet à Lille, à moins de trois semaines maintenant d’un match retour sous haute tension à Madrid. Ne pas croire à une maladresse car JMA, mieux que quiconque, maîtrise le sens de sa com’. Alors quoi ? Piquer le guerrier dans son orgueil pour provoquer un électrochoc, tel un Loulou Nicollin s’en prenant à René Girard juste avant une demie (gagnante) de Coupe de la Ligue face à Paris ? Anticiper ce qu’il pressent être une nouvelle saison sans titre ? Ou envoyer un signal aux cadres de l’effectif en mode “C’est bon les gars, j’ai enfin compris et je vais vous débarrasser de ce con, vous pouvez vous remettre à jouer normalement” ? Toujours est-il que Puel est désormais officiellement un homme seul. On connaît quelques grands fauves du vestiaire qui s’en pourlèchent les babines…

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