Premier League, on fait le 22 !
Une autre belle journée outre-Manche. C.Ronaldo excite les stats, Amy Winehouse en blonde, les défenseurs jouent devant, Newcastle a les fesses rouges, Roman Abramovich, lui, mord celles de sa petite amie dans une piscine et à Londres, il y a même des soldes sur la bière ! Puis Antoine Sibierski a marqué.
Manchester United – Newcastle (si si, il y avait bien quelqu’un en face), 6-0
(Ronaldo 3x, Tevez 2x, Ferdinand)
« Avoir déjà marqué 22 fois, c’est incroyable » s’ébahit Sir Alex Ferguson. Auteur de ses 14, 15 et 16ème pions en Premier League cette saison, Cristiano Ronaldo a déjà scoré plus de fois que Carlos Tevez et Wayne Rooney réunis en championnat…Le Portugais confirme, comme l’ont dit récemment ses dirigeants, qu’il est « l’homme que l’argent ne peut acheter » . L’histoire de ce match, c’est qu’en première période, tout le monde a cru que Shay Given, le goal de Newcastle, était parti pour le match de sa vie. Avec quelques arrêts de très haute volée. Puis, il lui a semblé de bon aloi de se rattraper de cet épatant début de match et a offert les deux premiers buts à ses hôtes du soir. Une main en mousse sur un coup franc de Ronaldo, et un pied en crépon sur la relance amenant le but de Tevez. Ensuite les Mancuniens ont déroulé à base d’actions qu’on ne croyait possibles que sur PES, que Big Sam Allardyce, viré des Toons, a dû apprécier. Et Rio Ferdinand en a profité pour donner des leçons de technique à son homologue Claudio Cacapa. Pour la polémique, d’aucuns soutiendront que le second but à la 90e de Carlos Tevez n’est pas valable, que le cuir n’a pas franchi la ligne, que même la caméra n’est pas d’une évidence foudroyante. Et qu’il n’y avait alors que 5-0.
Chelsea-Tottenham, 2-0 (Belletti, Wright-Phillips)
C’est l’histoire d’un mec, Nicolas Anelka, qui débarque à Londres le vendredi soir, qui ne s’entraîne pas, qui rentre à la 58e minute d’un match contre l’ennemi Tottenham, et qui montre une classe dingue en juste une demi-heure. Privé de ses Ivoiriens, Drogba et Kalou, de Shevchenko blessé, Avram Grant ne se voyait pas confier trop longtemps les clés de l’attaque à Claudio Pizarro. Sur deux frappes du gauche, le “39Pro” a failli faire mouche, mais la parade du match puis la barre en ont décidé autrement. En face, Berbatov a admiré, alors que Chimbonda regrettait presque qu’Anelka n’ait pas ouvert son compteur buts à Stamford Bridge. De toute façon, cette 22e journée ne retiendra que le but de Juliano Belletti, qui, dans la veine de son pointard à Wigan en novembre, s’est permis à 35m un Scud de l’extérieur droit direct dans la lulu. Et pendant que Ballack faisait oublier Lampard, Wright-Phillips, au top en ce moment, a fini le boulot. Mine de rien, Chelsea est toujours en embuscade.
Arsenal-Birmingham, 1-1 (Adebayor – O’Connor)
« C’est le match le plus décevant que nous ayons joué cette saison » . Arsène Wenger ne s’y trompe pas. Moins fluide et créatif qu’à l’accoutumée, Arsenal concède son deuxième nul de la saison à l’Emirates, et partage son fauteuil de leader avec Manchester United. Adebayor avait pourtant transformé mollement un penalty, puis à force d’occasions gâchées, les Gunners laissent les visiteurs repartir avec un point souvenir de Londres. Pourtant, Gallas aurait bien mérité son petit but, comme tous les autres défenseurs de Premier League. Walcott, titulaire, et Anglais en plus, a déçu. Dans les tribunes, il y avait quelqu’un qui auurait pu rendre meilleur service : David Beckham, qui s’entraîne avec Arsenal entre deux rendez-vous avec le Premier Ministre et le Prince William.
Everton-Manchester City, 1-0 (Lescott)
« Il est de retour, a marqué de nouveau, ce qui porte son total à 6. Je veux qu’il en mette plus. Tony Adams avait l’habitude d’inscrire une dizaine de buts par saison » ambitionne David Moyes à propos de son défenseur Joleon Lescott, le Scarface de la Mersey. Avant samedi, il avait marqué contre Chelsea, en Carling Cup, contre son camp. Passant ainsi une semaine à la con, avec excuses à qui voulait bien les entendre. Et en l’absence de son Yakubu, Everton aura bien besoin que son stoppeur vienne de nouveau s’aventurer dans la surface adverse. Un des buts les plus importants de l’année, qui densifie le suspens qui plane sur la quatrième place de Premier League et qui pourrait avoir la peau de Rafael Benitez à Liverpool. En face, Sven Goran Eriksson a peu apprécié que ses ouailles fassent exactement l’inverse de tout ce qu’il leur demande : « On a commencé à jouer après 40 minutes. On a balancé de longs ballons et cherché à être au rebond, mais on est mauvais à ce jeu-là. Si c’est comme ça qu’ils veulent jouer, nous vendrons la moitié de l’équipe pour acheter de nouveaux joueurs qui ne feront pas ça » . Là où il ne déconne pas, c’est qu’il a déjà les noms en tête.
West Ham- Fulham, 2-1 (Ashton, Ferdinand – Davies)
Un autre derby londonien. Au sortir d’une saison galère, les Jambons de l’Ouest tournent plutôt bien. Dixièmes, peinards, sans ambitions, jamais faciles à défaire. Freddie Ljungberg a livré son meilleur match, Anton Ferdinand a imité son frérot de Manchester United en marquant le but des 3 points, et Dean Ashton a peut-être défriché un des nombreux chantiers ouverts à Fabio Capello. Le nouveau sélectionneur des Trois Lions a peut-être trouvé chez le 9 des Hammers le nouveau collègue de Wayne Rooney, à la place des Crouch, Heskey et Owen. Julien Faubert a fait sa première apparition en Premier League, courte mais intense. Deux minutes.
Middlesbrough-Liverpool, 1-1 (Boateng – Torres)
Le monde de Rafael Benitez s’est écroulé quand il a appris que Klinsmann avait refusé de prendre son poste à Anfield. Il y a un Espagnol en revanche pour qui tout roule, c’est Fernando Torres, auteur d’un but fou pour sauver les siens d’une humiliante défaite à Middlesbrough. Son cinquième but dans les cinq derniers matchs des Reds en championnat le rend actuellement plus important que Steven Gerrard au sein de l’équipe. Champion du match nul, Liverpool, mauvais élève du Big Four, repart donc avec une hotte de doutes pour la suite de l’exercice, sur le court en plus du long terme. Lu dans un journal anglais : « Jérémie Aliadière (Middlesbrough) n’a toujours rien d’un type qui pourrait marquer 20 buts par saison » .
Derby-Wigan, 0-1 (Sibierski)
20e but encaissé à la maison en 11 matchs. En plus par Sibierski. Laurent Robert titulaire, remplacé avant l’heure de jeu. A Derby, on sait qu’on va couler, mais on essaye quand même de ramer.
Aston Villa- Reading (Carew 2x, Laursen – Harper)
Un autre défenseur central à la fête ce week-end, Martin Laursen. Six buts au compteur pour le Scandinave, comme John Carew. Aston Villa s’incruste dans le groupe qui met la pression sur Liverpool. Ca tombe bien, ils ont rendez-vous à Anfield dans une semaine. Le nouveau grand fan de Villa, Tom Hanks, n’était même pas là.
Bolton-Blackburn, 1-2 (Nolan – Samba, Roberts)
Le 137e derby entre les deux formations a finalement tourné en faveur des Rovers qui grillent ainsi la politesse à Porstmouth au classement. Alors que Bolton, larguée par Anelka, recommence à pleurer, à vagabonder vers la zone rouge. Comme un clochard avec 21 millions d’euros dans les poches. A noter un but sensationnel de Nolan.
Sunderland-Portsmouth, 2-0 (Richardson, 2x)
Roy Keane peut remercier un autre ancien de Manchester United, Kieran Richardson et son doublé qui offre à Sunderland l’une des « bonnes opérations » de cette journée. Histoire de se décoller du 19e pour dire au 17e qu’on ne le lâchera pas “d’une semaine”. Puis si Porstmouth a un jour rêvé de Champions League, c’est l’heure du réveil avec la tête dans un sacré brouillard.
L’anti équipe-type : Newcastle United, avec Laurent Robert à la place de Damian Duff
Pierre Maturana
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