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Pourquoi les Bleus ont-ils autant la baraka ?

Par JPS, AP, AM, CL et ME, à Rio
Pourquoi les Bleus ont-ils autant la baraka ?

Jusqu'ici, les Bleus ont tout pour eux. Comme un Jérôme Alonzo en état de grâce qui volleye tout ce qui bouge. Expulsions ou non dans le bon sens, un but nigérian refusé pour quelques millimètres de hors-jeu, des Équatoriens maladroits, un seul joueur - Mamad - sur le flanc, les politiques qui s'énervent sur l'Algérie et aucun csc de Koscielny. Bref : la ba-ra-ka. Mais pourquoi ?

Ribéry, le guignard, n’est pas là

Invité surprise de la Coupe du monde 2006, Franck Ribéry s’impose véritablement avec les Bleus lors du 8e de finale contre l’Espagne. Auteur d’un but contre la Roja ce soir-là, Ribéry devient alors la coqueluche des médias, du public et de ses partenaires. L’histoire cabossée du Ch’ti Franck émeut. Même ses problèmes avec la langue française sont pardonnés. En 2006, le jeune Ribéry est surtout le seul type qui représente le futur des Bleus dans une équipe composée essentiellement de vieux loups de mer. En 2008, Ribéry est un cadre des Bleus lors de l’Euro en Suissautriche. La France est éliminée, Domenech demande Estelle en mariage et Ribéry rentre blessé à la maison sans passes déc’ et sans le moindre but. Ch’ti Franck devient « lascar face » avec l’affaire Zahia. Malgré ses problèmes de justice et d’image auprès du public, le Munichois fait partie du voyage sud-africain où les Bleus se ridiculisent à Knysna. Ribéry, auteur d’une passe déc’ pour Malouda lors du dernier match de poule du Mondial, est suspendu par la FFF pour mutinerie à son retour en France. En 2012, Ribéry fait encore partie de l’aventure. La France et lui sont éliminés sans gloire par l’Espagne en sortant des poules. Blessé au dos, il a dû déclarer forfait pour le Mondial brésilien. Hasard ou coïncidence, les Bleus n’ont jamais aussi bien joué dans une grande compétition depuis 2006. Pendant tout ce temps-là, Ribéry aura marqué un seul petit but et réalisé une seule passé déc’… Selon beIN Sports, le joueur du Bayern Munich aurait été invité au Brésil par la Fédération française de football. Ribéry sera donc dans les tribunes pour assister au match des Bleus contre l’Allemagne. C’est pas si mal de sortir en quart de finale, après tout.

La mystique Deschamps

Mais qu’arrive-t-il au pays de Descartes, des Lumières, de la Raison et du doute permanent ? Qu’arrive-t-il à la France pour se convaincre qu’une force supérieure accompagne le sélectionneur de son équipe ? Avant de croire – un peu – aux Bleus, elle a d’abord cru en Didier Deschamps. Ou plutôt à une sorte de karma de vainqueur qui éloignerait les malheurs et chasserait les ondes négatives des dernières années. Au fil des événements, Deschamps le pragmatique est devenu investi de pouvoirs quasi-divins et surnaturels, d’une aura pouvant expliquer l’inexplicable comme un doublé de Mamadou Sakho dans un match à la mort face à l’Ukraine, un tirage au sort aussi favorable qu’improbable ou permettre à Matuidi d’amputer la cheville d’un adversaire et de rester sur le terrain. Comme joueur, Deschamps a gagné une Coupe du monde avec un doublé de Lilian Thuram en demi-finale. Comme entraîneur, il a vu Dado Pršo inscrire un quadruplé en Ligue des champions ou encore gagné un titre de champion de France avec Charles Kaboré titulaire. DD est un totem d’immunité vivant. Et c’est le camp des Bleus qui le possède. Venez le chercher.

La théorie du complot

Dans un article intitulé « L’Argentine va gagner la Coupe du monde » , La Celeste – un blog dédié à la sélection uruguayenne – dévoile les contours d’une vaste machination de la FIFA ayant pour but de favoriser l’Albiceleste, mais aussi la France. Grâce aux magouilles de Jérôme Valcke – le secrétaire général de l’organisation – et du président de l’UEFA, Michel Platini, les Bleus auraient bénéficié de tout un tas d’avantages un tantinet louches. Pour commencer, un tirage au sort des plus chanceux, rendu possible par une modification de dernière minute sur la répartition des chapeaux. Malgré son mauvais classement, la France a ainsi évité le « groupe de la mort » , à l’inverse de l’Italie, qui a son savoir-faire en petits arrangements entre amis. Ensuite, c’est une histoire de météo favorable, là où d’autres ont dû se taper des matchs sous le cagnard ou dans l’enfer tropical. Enfin, c’est aussi l’idée selon laquelle le malheur des uns faisant le bonheur des autres, avec une France qui récupère en quart des Allemands complètement flingués par un programme dantesque : le Portugal à 13 heures dans l’étuve de Salvador ; le Ghana à 16 heures dans le four de Fortaleza ; les États-Unis à 13 heures dans la grill de Recife ; et un huitième tout mouillé à 17 heures à Porto Alegre face à l’Algérie. Et tout cela a été rendu possible par le trucage du tirage au sort, comme cette vidéo, sur fond de classique musique X-Files, l’illustre parfaitement. La vérité est ailleurs.

Dieu rembourse les années Domenech

En deux ans à la tête des Bleus, Laurent Blanc a échoué là où Didier Deschamps est en passe de réussir : faire oublier à la France les six années passées par Raymond Domenech au poste de sélectionneur national. Pas encore en termes de résultats, Ray ayant amené ses gars en finale de Coupe du monde, mais au moins en termes d’image, en témoigne l’engouement du pays pour ces Bleus qui portent haut leurs couleurs de l’autre côté de l’Atlantique. Mais ça, le coach prognathe n’en est pas le seul responsable. Et il le sait très bien, comme le confirme son humilité permanente. Non, la fatalité s’en est évidemment mêlée. Cette fatalité, qui touche forcément au divin, qui n’a pu s’empêcher de filer un coup de pouce à ces Bleus, qu’elle a vus inoffensifs à l’Euro 2008 puis complètement possédés par le démon en Afrique du Sud, sitôt que Zizou, son envoyé sur les pelouses, avait raccroché l’auréole. Après deux ans de purgatoire avec le coach à la touillette, c’est donc sur celui que les Brésiliens appellent « Didjé » que le Très-haut a porté son dévolu. Depuis, les Bleus sourient, séduisent, gagnent même en étant moyens et balaient le désamour du peuple français pour ses représentants cramponnés à grands coups de buts de raccroc. Et histoire de ne pas faire les choses à moitié, même Patrice Évra devient sympathique.

La catastrophe nucléaire de Kiev

Les faits sont parfois têtus. Depuis le match retour du barrage contre l’Ukraine, un certain 19 novembre 2013 au soir, les Bleus ont disputé huit rencontres. Pour un bilan qui laisse peu de place au doute : six victoires, deux nuls, vingt-cinq buts inscrits, trois encaissés. Pourtant, le 19 novembre au matin, tous les voyants étaient au vert : trop banlieue, trop riche, trop faible, trop prétentieux, sans identité, le football français allait une nouvelle fois s’écrouler. Et retoucher de près les heures les plus sombres de son histoire (synonyme : 1993). Le scénario était connu d’avance. Les commentateurs étaient prêts à sauter sur le cadavre. Et pourtant, le miracle est arrivé. Les Bleus, transfigurés, sont passés aux forceps et ont adressé un bras d’honneur discret mais appuyé à tous les prédicateurs qui les voyaient mourir. Depuis qu’ils ont obtenu leur immunité médiatique, ils sont inarrêtables. Se construire seuls contre tous, une histoire finalement bien connue du football français. Déjà vu en 1998 avant la Coupe du monde, déjà vu en 2006 avant le match contre le Togo. Deux de ses plus belles dates. Quelque chose d’assez latin, finalement. À croire qu’il n’est réduit qu’à ça…

La deuxième gauche au pouvoir

C’est une équation imparable, les équipes de France de football ont eu leurs meilleurs résultats sous des gouvernements de gauche. Mieux encore, sous des gouvernements dits de « deuxième gauche » . Été 83, Mitterrand et Delors font doucement avaler la pilule de la rigueur au peuple de gauche. Un an plus tard, la France est sacrée championne d’Europe. Été 97, après la dissolution de l’Assemblée nationale par Jacques Chirac (un superbe csc), l’équipe de Jospin prend les rênes du gouvernement. Les enfants de la deuxième gauche sont là : DSK, Guigou, Aubry, fille de Delors… Un an plus tard, l’équipe de France est sacrée championne du monde. 2013, après un an d’hésitations et de promesses électorales contrariantes, François Hollande décide d’adoucir son propos et de droitiser ses ambitions. Il sera désormais question de « rigueur de gauche » , de réduction des déficits. Un an plus tard, les Bleus se la racontent au Mondial brésilien. Que peut-on en conclure ? Que l’équipe de France de football et la deuxième gauche se marient bien, certes. Mais plus encore, que la deuxième gauche peut encore communier avec les classes populaires malgré elle…

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