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Pourquoi la 2. Bundesliga est-elle si populaire ?

Par Côme Tessier
Pourquoi la 2. Bundesliga est-elle si populaire ?

C'est l'une des divisions les plus suivies d'Europe, au moins dans les tribunes, et qui se proclame comme la meilleure du genre dans le monde. Malgré des horaires difficiles, le spectacle de la D2 allemande est autant dans les tribunes que sur le terrain, dans un mélange entre vieilles équipes qui galèrent, petits nouveaux morts de faim et un soupçon d'Ostalgie.

Le 8 mai 2016, le RB Leipzig bat un record personnel. Avec 42 559 spectateurs pour un match contre Karlsruhe, le club fête sa montée en première division devant un nombre record dans la Red-Bull Arena. Pourtant, le même jour, ils sont plus encore au stade à Munich, 16e du classement. Pour cette avant-dernière journée de la saison en D2 allemande, Munich 1860 doit absolument gagner pour se maintenir. Ils sont alors 54 100 à se tasser dans l’Allianz-Arena. Des chiffres dingues qui permettent au deuxième étage du football allemand de terminer une semaine plus tard sa saison avec une moyenne au-dessus des 19 000 spectateurs. Là encore, c’est un record. En 1992-93, pour sa première saison en poule unique, elle attirait à peine 5600 personnes dans les gradins. Depuis la saison 2004-05, elle n’est plus retombée sous les 10 000. Aujourd’hui, la 2. Bundesliga est simplement devenue une division populaire, aimée, et presque préférée à sa grande sœur. Elle espère même ravir la 5e place européenne en matière de moyenne de spectateurs, devant la Ligue 1. Fin octobre, un chiffre glaçant arrosait les internets : la D2 allemande pointait au 4e rang européen (21 270 spectateurs en moyenne par match) quand la Ligue 1 se traînait à la 6e position (19 697). Ce succès trouve ses raisons dans une division plus simple et plus marquée culturellement que la Bundesliga, mais surtout parfaitement bien marketée.

Des noms qui claquent

La 2. Bundesliga a un mérite que l’étage supérieur a du mal à défendre : les clubs historiques ont leur place dans cette division, sans avoir besoin de se trahir. Que ce soit Sankt-Pauli, le FC Kaiserslautern ou Nuremberg, tous s’éclatent dans un championnat à leur portée, avec l’espoir de faire bonne figure sans trop d’investissements… et la possibilité de rencontrer les vieux amis. Ainsi, le retour de Stuttgart a permis au derby entre le pays de Bade et le Wurtemberg, le match contre Karlsruhe, d’avoir lieu pour la première fois depuis 2009. Partout en Allemagne, la D2 offre ainsi des matchs qui manqueraient presque à la première division : confrontation à l’Est entre Dresde et l’Union Berlin, dans le Nord entre Hanovre et Brunswick, entre Rhin et Ruhr pour Bochum et Düsseldorf, etc. Chaque week-end, les supporters ont des affiches de luxe à s’offrir, qui plus est dans le Sud avec une densité de clubs sans pareil. Ces clubs assurent d’ailleurs l’augmentation constante du nombre de spectateurs, avec des structures d’accueil largement suffisantes pour une D2. Le tout permet surtout un mélange bien réussi entre les anciens, les nouveaux aux dents longues – comme Heidenheim, Greuther Fürth et l’ambitieux Wurtzbourg – et un brin d’Ostalgie qui pousse jusqu’à Aue. De plus, ces clubs attirent désormais des joueurs pas si méconnus du grand public. Au hasard des matchs, on peut croiser Ivica Olić, Kevin Großkreutz, Martin Harnik ou encore l’immense Sebastian Polter, de retour d’Angleterre cet hiver.

« La meilleure D2 du monde »

Quand on demande au buteur de l’Union Berlin les raisons de son retour, il explique au Berliner Kurier avoir privilégié un retour dans son ancien club avant le reste. « Darmstadt et Ingolstadt se sont bougés pour moi, mais je n’ai pas cherché à prolonger les discussions, ce n’était pas une possibilité pour moi. » Plutôt que l’élite, Polter préfère ainsi revenir en D2. Un choix plein de snobisme qui a de quoi surprendre sur le papier. Mais il n’est pas le seul à opter pour cela. Cet été, Kevin Großkreutz avait plus ou moins adopté la même stratégie. Alors que des rumeurs de Transfermarkt suggèrent un intérêt de la Roma, KG fait un « imprim écran » , le poste sur Instagram et explique être « honoré » mais pas intéressé.

À croire que jouer la 2. Bundesliga a plus d’intérêt qu’un bon club de Serie A ? Car le phénomène n’est pas seulement culturel. Sur le plan sportif, malgré des moyens moindres par rapport au Championship, la 2. Bundesliga se défend comme la meilleure de sa catégorie. Dans un article du Stuttgarter Nachrichten, Alexander Merkel (qui évolue à Bochum) trouve la D2 allemande comparable à celle de l’Angleterre, « et l’Italie bien en dessous » . Un avis conforté dans la foulée par l’ancien entraîneur Peter Neururer, qui y ajoute toutefois une subtile nuance : « Si ce n’est pas la meilleure, c’est dans tous les cas la plus attractive d’Europe. »

Le vrai football ?

Dès la fin des années 2000, les télévisions jouent sur cette explosion de l’intérêt sportif et populaire de l’antichambre de la Buli pour annoncer « la meilleure D2 du monde » . Associée à de nombreux clubs historiques, elle paraît même plus authentique. L’image est légèrement trompeuse. Si la 2. Bundesliga paraît être une division plus proche des spectateurs, elle est toutefois aussi bien intégrée au football professionnel et un business qui roule. Onze clubs ont terminé le dernier exercice dans le vert, moins que la saison précédente et ses seize clubs dans le positif. Avec des recettes portées à 600 millions d’euros pour la saison 2015/2016 (un record là encore), la petite D2 commence à se voir grosse et multiplie les sacrifices… au détriment du spectateur ? Même si le poids des médias est encore inférieur à celui de la publicité directe pour le moment, suivre les matchs devient difficile. Il faut désormais obligatoirement être abonné à Sky et tenir le coup pendant quatre jours, avec une diffusion qui court du vendredi soir au lundi, en face de la Premier League. Ce dernier match continue de faire râler les ultras, mais sa mise en place au début des années 2000 coïncide avec l’augmentation de la fréquentation dans les stades. Somme toute, la 2. Bundesliga paraît être un endroit idyllique : le business y est florissant, l’ambiance perdure et le suspense laisse sa place à tout le monde. Alors pourquoi vouloir en partir ? Pour le savoir, il faudrait demander aux supporters des clubs qui montent. Année après année, le refrain est le même, comme à Leipzig en mai 2016 : « La deuxième division ? Plus jamais ! Plus jamais ! » Goujats.

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Par Côme Tessier

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