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Pourquoi l’Allemand ne coûte pas une blinde ?

Par Charles Alf Lafon
Pourquoi l’Allemand ne coûte pas une blinde ?

Alors que les transferts de Luis Suárez et James Rodríguez remettent en perspective la notion de fair-play financier, Toni Kroos, potentiellement le meilleur joueur de la Coupe du monde, n'a coûté qu'un petit 30 millions. Soit le prix d'un simple Adam Lallana. Une tendance récurrente pour les joueurs germaniques.

Le Bayern est acheteur

Sur le marché domestique déjà, l’Allemand ne vaut pas une cacahuète. Sur les vingt joueurs les plus chers à avoir signé en Bundesliga, seulement sept sont des locaux : Götze, Gómez, Neuer, Reus, Klose, Çalhanoğlu et Jansen. Il est intéressant de noter qu’à part Reus (d’un Borussia à l’autre) et Çalhanoğlu (d’Hambourg à Leverkusen), les cinq autres ont atterri au Bayern. Tout simplement parce que c’est la politique maison de piller les voisins pour se renforcer et les affaiblir au passage. Le Werder est dauphin en 2005-2006, troisième l’année suivante et Miro Klose claque 28 buts au passage ? On achète. Stuttgart finit troisième en 2008-2009 et Mario Gómez meilleur buteur ? On le prend. Dortmund est champion en 2011-2012 et second ensuite ? Ils feront moins les malins sans leur chouchou de numéro 10. Mais en dehors de ces garçons qui ont coûté de l’argent, beaucoup même pour les Mario (37 millions pour le blond, sept de moins pour le brun), le Bayern prend aussi ce qui est fort avant cela ne brille. Sebastian Rode, prometteur milieu défensif, a ainsi rejoint le club cet été en provenance de Francfort. Pour rien. L’année dernière, de la même manière et pour le même prix, c’était Jan Kirchhoff, depuis prêté à Schalke. Plus cher, mais plus jeune, le Bayern était aussi allé chercher à 16 ans Kroos au Hansa contre 2 millions. Du coup, les meilleurs Allemands, et par conséquent les plus chers, se retrouvent bien souvent chez le Rekordmeister avant que les clubs étrangers ne s’y intéressent.

Le Bayern n’est pas vendeur

Et là, plus question d’en bouger. Un club vingt-quatre fois champions, ayant atteint trois fois la finale de la Ligue des champions en cinq ans pour un triplé, ne vend tout simplement pas ses joueurs. Il n’y a pas de complexe d’infériorité chez la Stern des Südens, même si on a souvent tendance à penser le contraire. Est-ce que le Barça se sépare d’Iniesta, le Real de Ramos ou United de Rooney ? Les grands clubs gardent leurs grands joueurs, surtout s’ils sont du cru. Avant le départ de Kroos, seulement trois joueurs avaient été vendus pour plus de 10 millions : Owen Hargreaves, Luiz Gustavo et Mario Gómez. Le premier était anglais et Manchester trop insistant, le deuxième brésilien et dispensable depuis les arrivées de Javi Martínez puis Thiago. Et le dernier, bien qu’allemand, ne pouvait pas se contenter d’être la doublure d’un Mario croate, encore moins celle d’un autre compatriote, plus jeune et plus cher. Le départ de Toni Kroos est une première, dans le sens où il n’a pas vraiment été prévu par le Bayern. Mais c’est oublier que Guardiola a emmené Thiago dans ses bagages l’année dernière, et que si Kroos a énormément joué cette saison, c’est aussi parce que l’Espagnol a longtemps été blessé, tout comme Schweinsteiger.

Les clubs de Bundesliga sont bien gérés

À un an de la fin de son contrat, l’offre du Real apparaissait ainsi comme une porte de sortie acceptable pour tout le monde ; le Bayern ne voulant tout simplement pas s’aligner sur les demandes salariales de Kroos, aux alentours des 10 millions par an, comme Lahm ou Schweinsteiger. Cela aurait pu mettre en péril l’équilibre financier du club, surtout avec l’arrivée de Robert Lewandowski, dont les émoluments sont au niveau du talent. Parce qu’outre-Rhin, on ne rigole pas trop avec les chiffres. C’est dans la culture, et dans les faits, avec une gestion que Michel Platini valide à 100%, basée sur des investisseurs de longue durée et des fans toujours présents. Surtout, on sait ce qu’il en coûte de faire n’importe quoi sur le marché des transferts. Dortmund, vainqueur de la Ligue des champions en 1997, a tenté de maintenir son lustre à grands coups de millions en Rosický, Evanilson ou Amoroso, et n’a dû sa survie qu’à la solidarité de ses supporters. Les flops, on laisse ça aux autres.

L’Allemand n’est pas frisson

Que les clubs de Bundesliga n’achètent pas, d’accord, mais pourquoi ne vendent-ils pas ? D’abord, pourquoi vouloir quitter son pays ? Si on regarde le top 50 des transferts, niveau Européens, il n’y a bien que les Espagnols pour s’exporter, essentiellement depuis les triomphes conjugués de la Roja et du Barça. Comme si Seat valait plus qu’Audi. Italiens et Anglais restent aussi chez eux. Ensuite, personne ne regarde ce championnat, malgré les buts et les tribunes toujours pleines. Pas assez glamour. Ce n’est pas un hasard s’il faut une Coupe du monde pour qu’on réalise le niveau des joueurs. Si Özil et Khedira n’avaient pas brillé en 2010, le Real ne serait certainement pas allé les chercher à Brême et à Stuttgart. C’est presque à se demander comment Chelsea a vu André Schürrle (ou Marko Marin). Enfin, difficile de ressortir une personnalité du collectif. Thomas Müller, malgré son immense talent, ne fera jamais vendre des maillots. Parce qu’il marque du tibia, pas après avoir éliminé trois joueurs ou sur une reprise de volée. Pour beaucoup, l’Allemand, sans émotion, n’en provoque pas. Seul Özil (et un peu Götze) échappe à ce constat, et c’est logiquement lui le plus cher à 50 millions, évidemment entre un club espagnol et un anglais.

Et pendant longtemps, il a été nul

À la fin des années 80 et ce, jusqu’à la décennie suivante, la Nationalmannschaft était remplie de joueurs talentueux. La Serie A, alors meilleur championnat du monde, ne s’y était pas trompée en y piochant allègrement : Völler, Brehme, Matthaus, Klinsmann, Bierhoff… Mais par la suite, jusqu’à l’avènement de la génération actuelle, alors que les montants des transferts prenaient le chemin du ciel, c’était un peu le néant. Qui aurait mis 50 patates sur Oliver Neuville ou Kevin Kurányi ? Personne. À raison.

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Par Charles Alf Lafon

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