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Pour Monaco, c’est quitte ou simple

Par William Pereira
Pour Monaco, c’est quitte ou simple

Un bol d'air frais. Voilà comment l'AS Monaco perçoit l'arrivée de la Ligue des champions après un début de championnat compliqué, pour ne pas dire catastrophique. Avant-derniers de Ligue 1, les hommes de Leonardo Jardim pourraient, en cas de victoire à Louis-II, enfin lancer leur année. À moins que la Ligue des champions ne devienne qu'un simple moyen de fuir la dure réalité de la L1...

Dix ans. Voilà maintenant un peu plus de dix ans que Monaco a perdu la seule finale de Ligue des champions de son histoire. C’était contre Porto, à Gelsenkirchen, à une heure en voiture de Leverkusen. L’Allemagne est aujourd’hui le seul lien qui subsiste entre l’ASM d’aujourd’hui et celui de 2004. Le Monaco d’il y a dix ans vendait du rêve là où le Monaco contemporain marche à l’aveugle. Alors on pourra toujours dire que la saison ne fait que commencer, que la Ligue 1 n’a vu passer que cinq journées et que l’année sera longue, oui. Mais ne pas s’inquiéter pour les Monégasques, c’est se voiler la face. Cette équipe que l’on voyait se dresser devant l’omnipotent Paris Saint-Germain a à peine éclos qu’elle est déjà mal en point, les jambes brisées par le virage brutal pris par son bienfaiteur cet été. Cinq journées, c’est peu, oui. Mais les chiffres sont déjà là. Les hommes de Leonardo Jardim comptent moins de points qu’ils n’ont joué de matchs, autant de buts marqués que de rencontres disputées et quasiment le double de buts encaissés. Tout n’est pas noir, c’est bien vrai. L’équipe joue de mieux en mieux et méritait de repartir de Gerland avec au moins un point, sauf qu’Anthony Lopes en a décidé autrement. Quand ça ne veut pas rentrer, ça ne rentre pas. Et quand ça ne rentre pas, on ne gagne pas. Pire, on finit par perdre confiance, on se focalise sur ses points faibles plutôt que sur ses axes de progression. Résultat, l’AS Monaco déprime, car Monaco visait très haut et qu’il se retrouve 19e de Ligue 1 après un mois de compétition. Mais aujourd’hui, les Monégasques ont les moyens de rectifier le tir et de s’offrir un bol d’air. La Ligue des champions peut devenir la lumière au bout du tunnel. À moins qu’elle ne soit uniquement ce rayon de soleil qui viendra transpercer les nuages grisâtres d’une saison sans histoire…

Et si la C1 transcendait Berbatov, Moutinho & co ?

Tout n’est donc pas – encore – mort pour la jeune meute de Leonardo Jardim. Mais contrairement au championnat, ils ne bénéficieront pas de 36 chances. D’une, parce que la phase de poules s’étend sur six matchs, et de deux, parce qu’ils affrontent une équipe supposée plus faible que Benfica et le Zénith, qui a pris très cher l’an passé face au Paris Saint-Germain. Évidemment, le Bayer est très loin d’être une équipe en mousse. Ils sont même en tête de la Bundesliga, mais dans l’esprit des gens, une défaite de l’ASM contre les Allemands serait perçue comme un échec cuisant. Le vice-champion de France n’a donc d’autre choix que de se réveiller et de gagner. Si possible par plus d’un but d’écart, histoire de se rassurer offensivement, tant qu’à faire. Le jeu des équipes allemandes – exception faite pour le Bayern – favorise les buts dans les deux sens. Autant en profiter. Évidemment, les hommes de Leonardo Jardim n’ont pas de quoi être optimistes compte tenu de la conjoncture. Mais la C1 n’est pas la L1. La Ligue des champions fait partie des compétitions capables de transcender joueurs et entraîneurs, surtout les meilleurs. Pour Berbatov, Moutinho et Carvalho, sans doute abattus par le mercato calamiteux et le changement d’ambitions du club, elle reste le dernier moyen de rester au contact du plus haut niveau. Il n’est donc pas impossible que les tauliers monégasques, habitués aux grandes joutes européennes, retrouvent un niveau plus proche de celui qu’on leur connaît et que les plus jeunes, frétillant d’excitation, se surpassent eux aussi. Le tout formant un cocktail gagnant et donnant à l’ASM un visage jusqu’ici jamais vu sous Leonardo Jardim.

Comme Bordeaux en 1996 ?

Mais même une éventuelle victoire contre le Bayer Leverkusen n’éclaircirait pas forcément tous les doutes qui planent au-dessus du stade Louis-II. Nombreuses sont les équipes qui ont brillé en Europe au détriment de leur championnat. On peut citer le Liverpool de 2004-2005, vainqueur de la Ligue des champions et cinquième de Premier League à presque 40 points de Chelsea, lui-même hors sujet en championnat l’année de son premier sacre européen. En Espagne, on se souvient de l’Athletic Bilbao de Marcelo Bielsa finaliste de l’Europa League il y a deux ans et demi, seulement classé dixième de Liga à 51 points du champion merengue la même année. Et en France, comment ne pas citer les Girondins de Bordeaux de 1996, ceux de Zidane, Lizarazu et Dugarry, sortir le Milan AC, mais aussi le Bétis pour ne perdre qu’en finale de la Coupe de l’UEFA devant le tout-puissant Bayern Munich alors qu’en parallèle, les hommes de Gernot Rohr luttaient pour le maintien ? Et si cet AS Monaco était « une équipe plus taillée pour l’Europe » , comme l’avait jadis balancé Leonardo « tout court » à propos de son PSG quand il allait un peu moins bien en Ligue 1 ? Possible. On connaît la propension qu’a un Dimitar Berbatov à choisir ses matchs, la volonté de Moutinho de montrer qu’il existe encore – pour se faire la malle ? – et celle de Carvalho de faire son retour avec la sélection portugaise. La Ligue des champions est pour ces trois-là le meilleur moyen de satisfaire leurs égos et d’atteindre leurs objectifs personnels. La Ligue 1 leur apporte si peu à côté… Mais il y a un énième « mais » . Leonardo Jardim est avant tout un homme de championnat. Si sa seule campagne européenne a failli se solder sur un exploit – il a échoué à un point de la deuxième place de sa poule derrière Schalke et Arsenal avec l’Olympiakos en 2012 -, le Madeirense est surtout connu pour les prouesses qu’il a réalisées sur les exercices plus longs (2e de Liga Sagres avec Braga et le Sporting, premier du championnat grec avant de se faire virer, etc.). Pas sûr qu’il laisse donc son équipe se focaliser sur l’Europe pour délaisser la Ligue 1. Enfin, sait-on jamais. L’AS Monaco défie toute logique en ce moment et il est bien difficile de savoir ce que le club deviendrait en cas de succès ce soir. Encore faudrait-il gagner. Et ça, c’est loin, très loin d’être une formalité.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par William Pereira

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