- Amical
- Allemagne-Angleterre (1-0)
Podolski soigne ses adieux
Marquée par la 130e et dernière cape de Lukas Podolski, l'Allemagne s'est imposée dans la difficulté face à l'Angleterre grâce à son attaquant, auteur d'une réalisation aussi belle que sa carrière en sélection.
Allemagne 1-0 Angleterre
But : Podolski (68e)
Treize ans qu’il squattait les rangs de son équipe nationale. Qu’il baladait son sourire avec le maillot blanc de la Mannschaft. Mais Lukas Podolski le savait : cette 130e sélection constituait l’ultime cape. Celle qu’il garderait en mémoire jusqu’à sa mort. Alors, comment aurait-il pu en être autrement pour sa dernière ? « C’est sûr qu’il y aura beaucoup d’émotion » , avait-il d’ailleurs averti en conférence de presse. Et l’attaquant a tout fait pour. Dans une partie calme, mais disputée pour lui, le joueur le plus déterminé de la soirée a beaucoup tenté pour laisser une énième trace. Écrire une nouvelle ligne. Achever le bouquin. Et il a réussi. Peu après l’heure de jeu, le capitaine allemand a envoyé une frappe magistrale en pleine lucarne pour ce qui sera le seul but de la rencontre. Comme au bon vieux temps, Podolski a souri et le public lui a rendu hommage en réponse. Comme avant le début du match. Et comme lors de sa sortie durant cette longue 83e minute, sous la musique de Gladiator.
129 – Only @LMatthaeus10 and Klose made more games for the @DFB_Team_EN than Lukas @Podolski10. Epoch. #GERENG #TschöPoldi pic.twitter.com/6bTSmIwT5U
— OptaFranz (@OptaFranz) 22 mars 2017
Bloc britannique imbougeable, contres anglais et poteau de Lallana
Après le premier hommage adressé à Podolski avant le coup d’envoi, les 22 acteurs se mettent en mouvement. Parmi eux, Werner, vingt et un ans et première sélection, Sané ou Kroos, mais aussi Vardy, Alli et Dier. Devant 4000 supporters anglais qui n’ont pas eu peur de faire le déplacement à Dortmund en pleine semaine, la défense à cinq des Three Lions empêche les offensives allemandes et laisse très peu d’espace. Et comme on n’a pas trop envie de suer pour un petit amical, le rythme est logiquement le même que celui d’un match entre Saint-Sauveur et Breuil-Chaussée un dimanche matin. Ce qui n’empêche pas Lallana d’accélérer de temps à autre, jusqu’à toucher le poteau de Ter Stegen, ou Alli de s’offrir un face-à-face sauvé par le gardien du Barça. Si le score reste bloqué à 0-0, les Britanniques mènent donc. C’est que les locaux ont énormément de mal à bouger ce bloc massif adverse hyper solide.
Un seul remplacement utile : celui de Podolski
Pourtant, Löw ne procède à aucun changement à la pause. Étonnant, quand on sait que Müller, Mustafi, Can ou encore Schürrle patientent sur le banc. En face, il y a aussi du matos avec Clyne, Barkley, Oxlade-Chamberlain, Lingard, Sterling et Rashford pour réveiller une partie un peu molle et battre un Ter Stegen en forme. Sans oublier le revenant Defoe. Sur la pelouse, les Allemands enchaînent les centres inutiles et ne trouvent toujours pas la faille malgré l’activité de Kroos. Pendant ce temps-là, Lallana cherche la bagarre à Müller qui s’échauffe tranquillement, et l’Angleterre se procure toujours quelques situations chaudes. Sans toutefois faire trembler les filets. Une bonne chose, finalement : cela aurait été triste de voir Podolski partir sur une défaite. Et cela était un rêve de terminer sur un chef-d’œuvre permettant à son pays de s’imposer. Un (dernier) fantasme supplémentaire réalisé par l’attaquant. Bye bye, champion.
Par Florian Cadu