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Picha : « J’aimais cette idée d’opposer des souris à des éléphants »

Propos recueillis par Antoine Donnarieix
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Après une longue carrière dans le dessin et le cinéma, Jean-Paul Walravens, alias Picha, trouve désormais son bonheur dans la peinture. Basé à Paris, le créateur de la série Zoo Cup parle avec humour de son rapport au foot.

Bonjour Jean-Paul. Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous avez une vie plutôt pleine…J’ai connu trois phases professionnelles : dessinateur de presse, où j’ai publié en Belgique chez Pan, l’équivalent du Canard Enchaîné belge, puis dans Hara-Kiri. En 68, je suis parti à New-York, où j’ai continué cette profession. Aujourd’hui, je travaille toujours un peu pour le New York Times en tant qu’éditorialiste dessinateur. En parallèle, j’ai commencé le dessin animé dans des émissions de variétés en Belgique, où je réalisais des clips. Un peu comme aujourd’hui sur internet, sauf que c’était pour la télé en noir et blanc (rires) ! De là, j’ai réalisé des longs métrages comme Tarzoone, la honte de la jungle qui est devenu culte. Petit à petit, j’ai arrêté le dessin de presse, pour faire trois autres longs métrages. Et puis ensuite est venu l’idée de faire des séries animées, avec des sketchs plus courts.


Est-ce que vous êtes vous-même amateur de football ? Un peu comme tout le monde, je pense. Le foot m’a marqué dans ma jeunesse : à l’époque, il y avait un club qui s’appelait l’Union Saint-Gilloise. Un club avec un passé fort, des heures de gloire, un grand stade qui se trouvait dans un parc… Le dimanche, je me baladais quand j’étais enfant autour du parc. J’entendais les hurlements de la foule sur chaque action ratée, chaque but. Passer d’un silence à des milliers de personnes qui gueulent en même temps, c’était impressionnant.

Plus tard, vous avez mis les pieds dans ce fameux stade ? Ah oui, un grand nombre de fois ! Je n’avais pas le physique pour faire du sport, je me suis mis à la course à pied, mais les points de côté arrivaient trop vite… En revanche, j’avais deux cousins qui faisaient partie de ce club. C’était l’équipe de Saint-Gilles, mais le stade était à Forest. Après, on écoutait beaucoup la radio, donc on passait rarement à côté d’un match.
Vous êtes issu de Bruxelles… Il doit y avoir une petite accointance avec Anderlecht, non ? C’était l’autre grand club de Bruxelles, effectivement. Dans mes souvenirs, ils étaient trois à se tirer la bourre en championnat : Saint-Gilles, Anderlecht et Antwerp. Entre Bruxelles et Anvers, il y a toujours eu une certaine forme de rivalité. Pas au niveau de la langue, à l’époque on ne parlait pas de ça. C’était plutôt de la rivalité citadine. Et puis à l’école, j’ai le souvenir d’avoir été avec le fils de Constant Vanden Stock (futur président du RSC Anderlecht et promoteur de la gueuze Belle-Vue, ndlr). En Belgique, la bière et le foot sont toujours très proches.

Le jeu ici, c’est de mettre en avant la compétition et de la pousser à l’excès avec des combinaisons très atypiques. J’aimais cette idée d’opposer des souris à des éléphants, par exemple. Quelque part, quand des Asiatiques jouent contre des Africains, ils ne vont pas jouer de la même manière…

Enfant, vous aviez aussi la période faste de Raymond Kopa avec le Stade de Reims. Vous en entendiez parler depuis la Belgique ? Pas vraiment. Je m’intéressais surtout au national, ce qui était plus facile à suivre. L’international arrivait au moment des coupes du monde ou d’Europe… Ce que j’aime dans le football, en vérité, c’est ce spectacle, cette ambiance. De préférence, j’opte plus pour voir un match dans un bistrot. Parce qu’on peut ressentir cela. Encore aujourd’hui, je passe entre cinq et six mois par an en Espagne. Quand je sais que l’équipe nationale joue, quand il y a un match important, j’aime aller dans les bars.

Venons-en à votre série télévisée. Deux ans avant la Zoo Cup, il y a eu les Zoo Olympics… C’était un plaisir personnel d’imaginer des animaux en train de faire du sport ? Dans tous mes films en général, y a pas mal d’animaux. J’aime bien dessiner les animaux, les animer. Je renoue avec l’époque de dessin presse à ce moment-là, car les épisodes duraient deux minutes chrono. Ça fonctionne plutôt bien, car il y a beaucoup de visuel, d’invention, de satire. Le jeu ici, c’est de mettre en avant la compétition et de la pousser à l’excès avec des combinaisons très atypiques. J’aimais cette idée d’opposer des souris à des éléphants, par exemple. Quelque part, quand des Asiatiques jouent contre des Africains, ils ne vont pas jouer de la même manière… En fait, ces animations sont basées sur un comportement mi-animal mi-humain, qui se rapproche assez du vrai milieu du foot.


Un épisode montre aussi des chiens contre des loups, avec des joueurs achetés par l’équipe adverse de chaque côté… Ce sont des messages subliminaux là aussi, non ? Oui, tout à fait (rires) ! Je faisais ce travail avec Jean-François Henry… Il fallait trouver des sujets visuels, développer le story-board et placer par-dessus le texte continu du serpent commentateur.


Le serpent Jean-Baptiste Le Pied, justement, c’est la grande caricature du commentateur sportif, avec des jeux de mots à la pelle… Pourquoi « le serpent » ? Oh alors là, pourquoi ? Je ne saurais pas vraiment le dire… Je voulais quelque chose qui marque. L’idée de lui mettre une chaussure et une casquette à chaque extrémité, le faire sauter de partout, je trouvais ça plutôt marrant. Il y avait un côté filou, vendu, de mauvaise foi… Surtout quand les serpents jouaient !

De mémoire, il me semble que les termites font s’effondrer le stade parce qu’elles le bouffent !

La série est diffusée à partir de 1994, pendant le Mondial aux USA. Est-ce qu’il y avait un lien avec cet évènement ? Après les Zoo Olympics, le vendeur est revenu vers moi pour me demander de continuer le même type de série. Un peu naturellement, je me suis tourné vers le football parce que ça allait plaire. Tous les quatre ans, il y avait une nouvelle Coupe du monde, comme les JO. Mais c’était plus une coïncidence, je pense. Même si je me souviens d’une fois à Ibiza, ça devait être pendant le Mondial 1998, il me semble. Au moment de la mi-temps, j’ai vu une chaîne retransmettre deux épisodes de la Zoo Cup. Les Espagnols, ils aiment cet art de la caricature. On voit que ça ne les dérange pas de passer du sport à la satire. Parce que bon, faut bien l’avouer : avec cette série, je me fous de la gueule du football avant tout !

Est-ce que vous étiez fan d’une équipe en particulier à la Zoo Cup ? (Rires) J’aimais bien les autruches ! C’est assez simple : plus c’est ridicule, plus ça me plaît. Mais c’est un ensemble, on va dire, il n’y avait pas de favoritisme. J’aimais bien faire gagner les souris contre les éléphants, c’est vrai… Mais c’était plus dû au fait que j’ai toujours eu envie de me mettre du côté des faibles. C’est lié à mon rapport au sport : vu que je n’avais pas les aptitudes physiques pour la pratique, j’aimais plus voir gagner les équipes avec leur tête qu’avec leurs muscles.

La série fait 52 épisodes. Est-ce qu’une équipe finit par gagner le championnat ? Non. De mémoire, il me semble que les termites font s’effondrer le stade parce qu’elles le bouffent !

Après la trêve internationale, place au festin !

Propos recueillis par Antoine Donnarieix

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