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Pendant ce temps-là, au Mans FC…

Par Régis Delanoë
Pendant ce temps-là, au Mans FC…

Éphémère valeur sure de Ligue 1, le club du Mans a sombré sportivement et surtout extra-sportivement, au point d’échouer cette saison en DH, le sixième échelon national. La faute d’abord à beaucoup d’erreurs stratégiques et à un manque de chance aussi, un peu. Mais plutôt que de se morfondre sur un passé récent cataclysmique, la nouvelle direction, l’entraîneur et les supporters préfèrent désormais se tourner vers l’avenir, en repartant de zéro ou presque. Et en évitant de refaire les mêmes erreurs.

Une interminable chute

Au pays des 24 heures, on a une certaine expertise en matière de sorties de route et de tête-à-queue. Mais ce n’est pas sur l’asphalte que le plus spectaculaire des crashs a eu lieu récemment mais sur la pelouse. Et la victime n’est pas un pilote et son écurie mais une équipe de foot et son club : Le Mans FC, ex-MUC 72. En Ligue 1 pendant six saisons en 2003-2004 puis entre 2005 et 2010, la formation sarthoise a connu par la suite une chute vertigineuse, accélérée ces derniers mois par une première relégation sportive de la Ligue 2 au National, puis juridiquement une rétrogradation jusqu’en DH de la Ligue du Maine, soit le sixième échelon national. Une sanction prise face aux plus de 14 millions de dettes accumulées et une liquidation prononcée en octobre, avec la disparition pure et simple de la section professionnelle et commerciale du club, ainsi que du très performant centre de formation. Aujourd’hui, Le Mans FC, c’est quoi ? Une équipe fanion en DH, une réserve en DSR, deux équipes féminines en D2 et en U19 national, basta. Sur le pourquoi du comment le club formateur de Didier Drogba et qui a vu passer les Romaric, Baša, Gervinho, De Melo and co s’est à ce point planté, tout a déjà été dit ou presque.

Pour Anthony Archenault, président du groupe des supporters des Virages Sud, les responsabilités sont multiples : « Il y a l’ancien président Legarda qui est en cause bien sûr, lui qui s’est entêté dans une politique jusqu’au-boutiste au point d’aggraver la dette du club et de lui faire atteindre un point de non-retour. Il y a la responsabilité de la Ligue et de la fédé ensuite, eux qui ont forcé le club à construire un stade de 25 000 places bien au-dessus de ses moyens et de ses besoins. Il y a les pouvoirs locaux aussi, qui ont eu la faiblesse d’accepter cette demande irréaliste sans broncher. Et puis il ne faut pas oublier qu’on n’a pas eu de chance, puisqu’en 2011, on manque de remonter en Ligue 1 à 30 secondes près, en perdant un match décisif lors de l’avant-dernière journée contre Vannes, qui était déjà condamné au National. » Le MMArena, avec ses 1,2 million d’euros de loyer, est alors devenu un boulet, en plus d’une masse salariale trop conséquente. Une première rétrogradation administrative a été évitée de justesse un an après en 2012, avant la grosse gamelle de la dernière intersaison.

La situation actuelle

« Le constat est clair, on est tombés au fond du fond ces derniers mois et Le Mans FC est aujourd’hui un club purement amateur où tout est à rebâtir, pose l’actuel président délégué Joël Lépine. Il nous faut maintenant remonter le plus tôt possible, avec des valeurs retrouvées, en faisant l’union sacrée autour du tissu économique et politique local, afin de reconquérir notre public. » Le nouveau président Jean-Pierre Pasquier, fraîchement élu avec le soutien de l’actuel maire du Mans, le PS Jean-Claude Boulard (candidat à sa propre succession en mars), va devoir rebâtir de zéro ou presque (le « presque » , c’est pour les structures existant au Mans mais dont le club ne peut plus jouir actuellement). La tâche n’est pas aisée. « Pour remonter la pente, on doit aller dans l’ordre, en retrouvant d’abord le chemin de la victoire, estime le vice-boss. C’est par les résultats sur le terrain qu’on pourra de nouveau convaincre les entrepreneurs de la région de nous faire confiance et de s’associer au projet, afin de retrouver au plus vite une autonomie financière. » S’agissant du sportif justement, c’est Stéphane Guédet, 23 ans d’expérience au club, comme joueur puis entraîneur de toutes les sections, qui est désormais aux manettes. Pour lui aussi, le salut passe d’abord par le rectangle de pelouse. « L’équipe se doit de stopper l’hémorragie. C’est ce qu’on est en train de faire en ce moment, avec cinq victoires et un nul lors des six derniers matchs de 2013, faisant suite à la série de défaites inaugurale. Stabiliser avant d’espérer voir plus haut, c’est l’idée. Car aujourd’hui, penser à la remontée en fin de saison est utopique, bien que mathématiquement encore atteignable. » Le Mans FC, qui disputera son premier match de 2014 dimanche 26 janvier face au voisin La Suze, occupe à l’heure actuelle la 8e place de la DH du Maine, à 16 points du premier, Bonchamps.

Quel avenir ?

Stéphane Guédet dispose d’un groupe de joueurs composé pour partie de l’ancienne équipe 3 du Mans et de l’équipe U19 National dissoute à l’automne. Moyenne d’âge : à peine 20 ans. « Financièrement, certains d’entre eux sont dans une grande précarité, s’inquiète-t-il. Ils se posent aussi plein de questions sur le devenir du club et ses réelles ambitions. Après le traumatisme vécu, c’est bien légitime. Le projet tel que je le connais est le suivant : retrouver un niveau CFA/National dans les six ans. C’est jouable à condition qu’on puisse garder le groupe actuel et qu’on se mette enfin à se concentrer sur le terrain plutôt qu’aux coulisses. » Voilà pour l’équipe. Pour ce qui est des installations, c’est Joël Lépine qui fait les présentations : « Actuellement, elles se réduisent au terrain du Clos Fleuri, qui nous servait d’annexe auparavant, et à un siège social situé sous l’ancien stade Léon Bollée. C’est du camping ! Mais on a déjà la confiance de la mairie, qui souhaite revaloriser le club. D’ici la fin de saison, quelques matchs de DH et de la section féminine auront lieu au MMArena et on a la promesse que dès que le litige qui concerne notre ancien centre d’entraînement de la Pincenardière sera réglé, on pourra de nouveau l’occuper. »

Le litige en question concerne le paiement de 2 millions d’euros au liquidateur judiciaire pour que la municipalité récupère ce joli centre administratif et sportif inauguré en 2008. Quant aux supporters, ils sont encore « 80 types derrière la main courante qui agitent les drapeaux et chantent pendant 90 minutes, une grande fierté » pour Anthony Archenault, qui souhaite que son club de cœur « reforme une famille, qu’on puisse se retrouver autour d’un projet humain avec les joueurs, les éducateurs et les supporters » . Il aimerait aussi que le club reprenne son nom d’origine, MUC 72, pour oublier le terme Le Mans FC, « symbole d’échec et de toutes les dérives d’un foot trop obnubilé par l’argent » . « C’est un dossier qui est ouvert et dont on s’occupera un jour, assure Joël Lépine, mais ce n’est pas la priorité. D’abord et surtout parce qu’étant donné notre situation financière actuelle, on ne peut pas se permettre de bazarder tout le matériel actuel floqué au nom du Mans FC. On verra ça plus tard. Toutes les composantes du club ont leur place mais chacun doit rester dans son rôle. On ne peut pas fonctionner sans échanges et on n’oublie pas les supporters, qu’on rencontrera en temps voulu. Et s’ils ont de bonnes idées, bien sûr qu’on les écoutera. »

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Par Régis Delanoë

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