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Payet : comète ou pas ?

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Payet : comète ou pas ?

Le Stéphanois a réussi son coup : quelques bouts de minutes en bleu et une passe décisive. Après son début de saison fracassant avec les Verts, Dimitri Payet vient de s'ajouter à la liste des nouveaux prétendants crédibles à l'équipe de France version Laurent Blanc. Ribéry va sans doute devoir patienter, au moins.

Ça y est. Dimitri Payet est dans son tout premier gros moment de gloire. Le Réunionnais crève l’écran en championnat (7 buts en 8 matches), a bien mis à profit les minutes offertes par Laurent Blanc au Stade de France pour sa première sélection en Bleu, et passe désormais devant Dimitri Champion (champion de France de vélo) dans les propositions de Google. Le type est en plein buzz. Et à raison, aujourd’hui. Depuis la reprise, objectivement, c’est LE joueur de Ligue 1, le seul avec Nêné peut-être à mettre à l’amende n’importe quel adversaire direct. Payet présente deux garanties supplémentaires : le pied droit et pas d’écarte-narines. Le Stéphanois, sur ce qu’il nous présente depuis le mois d’août, réunit une pelle de qualités : la vitesse, la percussion, le duel balle au pied, la précision, les feintes de corps, la frappe de balle ou encore la vision de jeu. Payet, à l’aise avec ses deux pieds donc, est également polyvalent : peut jouer à droite, à gauche voire dans l’axe, dans une position de meneur. L’ancien Canari a indéniablement du talent. Reste à savoir où poser exactement le curseur. Car des joueurs « one shot » d’une année avec un certain talent, on en a vu passer quelques-uns en équipe de France : Ibou Ba, Rothen, Kapo, Faubert, Meriem…

A y regarder de plus près, le parcours de Payet, aussi talentueux soit-il, est disons… chaotique. On commence pourtant dans le classique, après un tournoi de son club la Saint-Pierroise au Havre. Août 99, Dimitri quitte la Réunion pour Le Havre. Changement de décor, à 12 ans, le voici en Normandie, dans l’écurie du HAC. Il sera « non-conservé » après 4 ans, faute de motivation et d’investissement. Clairement au-dessus du lot à son retour sur l’île, le FC Nantes tente sa chance en 2005. Proposition de 6 mois avec les moins de 18 puis contrat de stagiaire pro si affinités. Deal. Pêle-mêle, durant ses années nantaises, Payet va connaître le départ de Toulalan et Landreau, 4 entraîneurs chez les pros (Le Dizet, Eo, Der Zakarian et N’Doram), un tacle appuyé à l’entraînement de Barthez, un premier but chez les pros à Metz sur une passé déc’ de Franck Signorino, devant les caméras d’Arte (c’est pas donné à tout le monde) ou un pétard de 25 mètres contre Lille. Puis en mai 2007, il se révèle, plein de promesses chez une future équipe de Ligue 2. Sainté, moyennant 4 millions d’euros, lui permet de poursuivre son apprentissage de la Ligue 1. Première saison verte blanche de but, mais l’ASSE finit européen. Pas mal. Les deux saisons suivantes seront indigestes. Payet laisse le Chaudron sur sa fin, entre quelques fulgurances techniques, des débordements de classe, une irrégularité chronique, un quasi « coup de boule » à Matuidi (mai 2010) et une légère crise de confiance du temps d’Alain Perrin. Les deux dernières saisons stéphanoises sont usantes. Nicolas Savinaud, dans les colonnes de 20minutes.fr, donne une clé de lecture : « Il fallait qu’il se sente dans des conditions idéales, c’est quelqu’un qui doit sentir l’amour de son coach » . Aujourd’hui, il paraît que Payet, avec Galtier, se sent bien dans son foot. Saint-Etienne peut sourire et compter les points : triplé contre Lens, coup-franc bijou dans la lucarne de Lloris, passe aveugle amenant le centre de Matuidi repris victorieusement par Battles contre l’OM, sauvetage sur la ligne d’une tête de Briand lors du derby.

Depuis samedi, Blanc sourit aussi : passe décisive très propre pour Gourcuff contre la Roumanie. L’action est un résumé de ce que Payet sait bien faire : facilité technique plutôt évidente, assez déconcertante pour un bizut en si peu de temps de jeu (enchaînement débordement / passements de jambes / crochet) et lucidité (caviar en retrait pour Gourcuff). C’est plutôt simple : depuis août, toutes ses prises de risque sont payantes. Payet est en pleine réussite, et sa position sur le terrain ne peut le rendre que plus décisif et visible. Un Payet en feu est toujours plus spectaculaire qu’un Toulalan au top niveau. S’il continue sur sa bonne lancée, il changera à coup sûr de statut : celui d’international. Mais comment le gérera-t-il ? Si le fait d’avoir un 4×4 en or genre El-Hadji Diouf est un des objectifs de carrière (voir la vidéo ci-dessous), on risque de perdre rapidement la trace de Dimitri Payet. Le talent ne suffit jamais. Que Payet se le dise : actuellement en pleine lumière, qu’il fasse gaffe, c’est plus que jamais le moment des étiquettes. On sent un peu de Pirès (les un-contre-un), un peu de Ribéry (pied droit, pied gauche et vitesse), un peu de Gourcuff (qualité de frappe de balle) et peut-être un peu de « chance du débutant » . Mais, et ne l’espérons pas, les comparaisons pourraient descendre d’un cran s’il se crame trop vite : les Meriem, Kapo, Diomède et compagnie.

Ronan Boscher

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