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Paul Delecroix : « Les Chamois devront toujours survivre »

Propos recueillis par Nicolas Taiana
Paul Delecroix : « Les Chamois devront toujours survivre »

Delecroix et les Chamois sont sur un bateau. L'un joue les gardiens du temple, les autres essayent de sauver leur peau, mais les deux vont dans le même sens. Le premier rentre ce soir dans le club des centenaires en Ligue 2, les seconds fêtent leurs 90 printemps. Entretien au sommet de la diagonale du vide, en compagnie du dernier taulier de son espèce.

Tu fêtes ce soir ta 100e apparition en Ligue 2. À 27 ans, c’est un aboutissement ?

Ce sont des statistiques. Je pourrais les mettre en plus sur mon CV… Mais je n’y porte pas trop attention. Le plus important pour moi, c’est le bien du club. Il va fêter ses 90 ans en plus, donc ça serait pas mal de le maintenir. Ça a été difficile, ça va être difficile, mais j’espère que le plus difficile est derrière nous.

Tu l’as dit, les Chamois fêtent cette année leur 90 ans. Comment on aborde ça au club ?

On va voir ce qu’il va se passer, on commence tout doucement à sentir l’effervescence. Peut-être qu’ils vont nous faire une surprise… Je pense qu’il va y avoir un feu d’artifice, des activités pour les enfants et des animations. Si on peut participer aux festivités avec une victoire pour finir en beauté, ça serait on ne peut mieux.

L’info du jour, c’est donc qu’il va y avoir un feu d’artifice à René Gaillard…

C’est vrai que c’est beau ! (Rires) On n’a pas dû en voir beaucoup ici. Faudra bien en prendre plein les yeux, parce qu’un feu d’artifice un 6 novembre à Niort, c’est du jamais vu…

Le club a donc été créé en 1925, mais aucune date exacte n’est précisée. Alors pourquoi choisir ce 6 novembre ?

Parce que c’est Metz. C’est l’une des plus grosses équipes que l’on rencontre cette année à domicile. Sinon, je ne sais pas trop pourquoi… Disons que c’est pour la puissance du FC Metz dans le foot français. C’est un grand nom pour un match de gala.

Tu sens de l’effervescence en ville ou pas du tout ?

Non, pas vraiment, c’est comme d’habitude. Niort, c’est une ville paisible, hein… (Il sourit) À part les faits-divers qui se passent en ce moment et qui sont dramatiques (plusieurs cas d’agressions et faits de viol, ndlr), pour le foot, il n’y a pas grand-chose d’étonnant. Il n’y a jamais eu vraiment d’engouement, sauf quand on a failli monter il y a deux ans (ils terminent finalement 5es, ndlr). C’est une ville qui ne vit pas pour le foot, mais qui aime bien ça. On a plus des spectateurs que des supporters on va dire, même s’il y a toujours un groupe qui nous suit (Niort 1925, ndlr). Les gens viennent pour du foot, parce qu’ils savent qu’on produit du beau jeu et qu’ils vont passer une bonne soirée.

Pour toi, que représente ce club dans le paysage du foot pro français ?

Les gens n’y prêtent pas trop attention, on n’est pas souvent télévisés. C’est un club un peu à l’image de la ville : paisible. C’est peut-être pour ça qu’on réussit généralement plutôt bien en Ligue 2. On est dans le ventre mou du classement, on est un peu comme Laval. Des clubs qui essayent de faire leur bonhomme de chemin, sans être sur le devant de la scène.

Tu nous expliques un peu d’où ça vient ce nom de « chamois » ?

Sur Niort, il y avait une entreprise de tannerie de peaux de chamois (les usines Boinot, ndlr) et le patron, qui est à l’origine de la création du club (son fils en réalité, ndlr), a décidé de prendre le nom de Chamois niortais.

Il y a deux ans, vous étiez donc tout proches d’une montée en L1, mais vous terminez la saison dernière à la 11e place et cette année, vous frôlez la zone rouge. T’as pas l’impression que les choses tournent à l’envers ?

Quand tu vends tes meilleurs joueurs à chaque mercato, c’est difficile de retrouver ton niveau. Donc on mise sur des jeunes et ça s’est vu le week-end dernier avec les deuxième et troisième buts (inscrits par Selemani et Sambia pour une victoire 3-1 sur Ajaccio, ndlr). Tant qu’il n’y aura pas un nouveau stade, une nouvelle image du club, il devra toujours survivre. C’est un petit club du paysage français et c’est sûr que pour avoir un investisseur qui vienne sur Niort, c’est difficile… C’est grâce à la vente de nos meilleurs joueurs que le club vit.

Quand on sait que Niort est la quatrième place financière française, via ses assurances, on peut s’attendre à mieux ou c’est finalement un club destiné au ventre mou de la L2 ?

Il y a six ans, le club était tombé tellement bas, mais des gens sont restés et ont réussi à le faire remonter. Je leur tire mon chapeau, parce que passer de CFA à presque Ligue 1 en si peu de temps, c’est énorme. Après, c’est pas moi qui suis à la tête du club, mais j’aimerais bien qu’une assurance mise totalement sur nous… Mais est-ce qu’il perdrait leur argent dans un club moyen de Ligue 2 ? Ils ont un peu peur de ça.

Cet été, toutes les « valeurs marchandes » sont parties… Sauf toi.

On m’avait posé ces questions-là en début de saison (il était pressenti à Toulouse, ndlr). C’est sûr que quand tu fais une saison du même acabit que Pallois (Bordeaux), Malcuit (Saint-Étienne), Martin (Sochaux)ou Barbet (Brentford), tu te dis que toi aussi, tu peux peut-être avoir ta chance au-dessus. Mais je sais ce que je dois au club. Il y a cinq ans, ils sont venus me chercher en National, alors que je jouais même pas, puis il y a trois ans, ils ont racheté mon contrat à Amiens. Je suis pas déçu de ne pas être parti parce ça me fait encore de l’expérience en Ligue 2. Il y a eu des contacts qui ne se sont pas concrétisés, mais je me dis qu’il faut que je travaille encore plus et on verra l’année prochaine.

Donc la prochaine étape pour toi, c’est la Ligue 1 ?

C’est l’objectif que je me suis fixé il y a plusieurs années. Ça serait dans la continuité de mes performances. Dans une carrière footballistique, on a toujours envie d’aller plus haut, Ligue des champions, équipe de France, etc. Ribéry, en 2005, il ne s’est jamais dit qu’il jouerait la Coupe du monde et il l’a jouée, donc il faut toujours avoir des objectifs élevés, plus un peu de chance, pour réussir dans la vie.
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Propos recueillis par Nicolas Taiana

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