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Pascal Cygan : « On était prêt à intervenir en cas de bagarre »

Propos recueillis par Gaspard Manet
Pascal Cygan : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On était prêt à intervenir en cas de bagarre<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Joueur d'Arsenal entre 2002 et 2006, Pascal Cygan a eu l'occasion de disputer plusieurs rencontres face à Manchester United, à une époque où ces matchs avaient une saveur particulière. Interview flash-back.

Vous êtes resté à Arsenal de 2002 à 2006, à une époque où les rencontres Arsenal-Manchester United étaient très tendues. Quel(s) souvenir(s) gardez-vous de ces confrontations ?

De matchs très tendus, justement (rires). Je me rappelle que sur le terrain, les duels étaient très intenses, mais tout ça commençait souvent bien avant, dans la presse la semaine, et parfois dans le tunnel avant d’entrer sur la pelouse.

À cette époque, on avait presque l’impression que ce match était encore plus attendu que le derby face à Tottenham.

Oui, parce que c’était la suprématie de la Premier League qui était en jeu. Concernant Arsenal, on vivait la plus belle période du club, on était en train de prendre le dessus sur Manchester qui était jusqu’alors indétrônable. C’est d’ailleurs peut-être ça qui a permis d’ouvrir la voie à des équipes comme Chelsea ou Manchester City ou même Liverpool, plus récemment, pour venir titiller Manchester United.

En tant que joueur, c’était le match que vous attendiez le plus également ?

Oui, forcément, car, durant cette période, ces confrontations ont souvent décidé de qui allait remporter le titre en fin de saison. On savait qu’il s’agissait du match le plus important. D’ailleurs, notre longue période d’invincibilité, on l’a débutée contre Manchester avant de la terminer face à eux également. Ce qui est assez révélateur, puisque ça résume bien la rivalité sportive du moment.

Pour vous, cette rivalité reposait uniquement sur l’aspect sportif ?

Elle reposait beaucoup sur ça, mais je pense qu’il y avait d’autres choses, c’est certain. Notamment le fait qu’Arsène Wenger commençait à se faire un vrai nom en Angleterre et que Sir Alex voulait peut-être garder son rôle de premier entraîneur du pays. Et puis il y avait également cette grosse rivalité entre Patrick Vieira et Roy Keane.

Justement, les embrouilles entre Vieira et Keane, c’est peut-être ce qui résume le plus la tension de ces matchs-là, non ?

Évidemment. C’était un duel important puisqu’il se jouait entre les deux leaders, les deux capitaines, qui, de plus, occupaient le même poste sur le terrain. Ils se sont livrés un vrai duel d’hommes lors de toutes ces confrontations.
Quand Keane et Vieira allaient au duel, tout le monde savait qu’aucun n’allait enlever le pied et qu’il y aurait forcément un attroupement derrière.

Avec, en point d’orgue, cette embrouille dans le tunnel avant même le début de la rencontre ?

Oui, tout à fait. Je m’en rappelle très bien. Ça part d’un Mancunien, je ne sais plus lequel, qui reproche à Robert (Pires) de trop tomber pendant les matchs, Patrick voit ça et intervient direct, puis tout le monde s’en mêle. Ça faisait partie du folklore de ces rencontres. Tout le monde voulait montrer qu’il était prêt à répondre présent, et c’était un moyen de le faire sentir.

Et sur le terrain, les duels étaient plus musclés que lors des autres matchs de la saison ?

Inéluctablement ! Quand on voyait arriver un duel entre les deux capitaines, tout le monde savait qu’aucun n’allait enlever le pied et qu’il y aurait forcément un attroupement derrière. On était prêts à intervenir en cas de bagarre. D’ailleurs, sur la vidéo du tunnel, vous pouvez voir que, si on ne fait pas forcément les malins, on est tous prêts à recevoir un coup de poing ou à en mettre un. Dans un petit tunnel comme ça, on est prêts à toute éventualité. De toute façon, à chacune des rencontres, on savait que ça allait être tendu.

Et entre les autres joueurs, sur le terrain, l’intensité était également supérieure ?

Oui, un peu. Même si on n’avait pas d’animosité entre nous. Moi, par exemple, je n’avais rien contre Giggs ou Scholes, c’était plus entre Vieira et Keane ou Robert et Neville. Après, c’est vrai qu’on mettait plus le pied que pendant un autre match, car il y avait tout simplement plus d’enjeu que lors d’un autre match.

Dans les vestiaires, avant le match, quand vous étiez entre vous, l’ambiance était aussi différente ?

Ah, bah c’est obligatoire. Quand vous êtes prêt, sur le terrain, à mettre le pied un peu plus fort que d’habitude, c’est que vous êtes déjà extrêmement motivé dans le vestiaire. Avant ces matchs-là, on n’avait pas besoin d’attendre le discours du coach. Tout le monde se motivait, tout le monde se donnait des conseils. On était tous remonté comme des pendules.

Il y a un match qui vous a plus marqué que les autres ?

C’est celui de l’altercation dans le tunnel. Il y a quelques semaines, un ami à moi est tombé sur la vidéo et me l’a montrée en me disant : « Bah pourquoi tu es tout pâle comme ça, sur la vidéo ? » (rires).
Les embrouilles entre Keane et Vieira ou l’épisode des pizzas ne pourraient plus se reproduire. Maintenant, il y a trop de caméras, d’yeux qui regardent.

Vous avez le souvenir d’autres altercations au fait ?

Oui, il y a la fois où on s’est jeté des pizzas dans le tunnel.

Pardon ?

À la fin d’un match à Old Trafford, on regagne tous ensemble les vestiaires, puis là, les insultes commencent à fuser, tout le monde se provoque un peu et on prend les premiers trucs qu’on a sous la main, et en l’occurrence, c’étaient des pizzas. Je ne sais pas quelle équipe les avait commandées, toujours est-il qu’elles étaient dans le tunnel à ce moment-là et que tout le monde en a pris pour se les jeter dessus. Je ne crois pas en avoir jeté, mais j’ai sûrement dû en recevoir une ou deux parts. Il me semble que suite à cette altercation, ça a dégénéré dans leur vestiaire et c’est là que Beckham s’est pris la chaussure dans la gueule.

Quel est le joueur de Manchester qui vous a le plus impressionné ?

Personnellement, j’adore Ryan Giggs qui, selon moi, est un modèle d’exemplarité et de longévité. Réussir à rester aussi longtemps dans un grand club comme Manchester United, c’est un véritable exploit, et un record qui n’est pas près d’être battu, surtout de nos jours.

Pourquoi les rencontres d’aujourd’hui entre les deux équipes n’ont-elles plus la même saveur qu’à l’époque ?

Aujourd’hui, il n’y a plus ce show qu’il pouvait y avoir à l’époque. Les embrouilles entre Keane et Vieira ou l’épisode des pizzas, ça ne pourrait plus se reproduire maintenant, il y a trop de caméras, trop d’yeux qui regardent. En plus, désormais, tout le monde a peur des sanctions, les joueurs comme les entraîneurs. Tous sont devenus beaucoup plus lisses qu’auparavant. Et puis on a également perdu de sacrés personnages, Ferguson, Keane, Vieira ne sont plus là.

Et les deux équipes actuelles, qu’en pensez-vous ?

En ce qui concerne Arsenal, on est toujours dans la même logique avec la volonté de donner la part belle aux jeunes, mais le résultat n’est toujours pas à la hauteur de ce qui est produit sur le terrain. Du côté de United, je crois que le départ de Ferguson a fait et va encore faire beaucoup de mal au club.
Je pronostique 2-1, pour Arsenal. Et Olivier Giroud va inscrire le but de la victoire.

Arsenal a quand même acheté de grands joueurs ces dernières années, comment expliquer qu’ils n’y arrivent toujours pas ?

Si j’avais la solution, j’aurais déjà appelé Arsène pour la lui donner, mais malheureusement, je ne l’ai pas. Après, c’est vrai que c’est étonnant de voir autant de talents sur le terrain et de ne pas voir les résultats suivre. Mais voilà, le foot n’est pas une science exacte, et si c’était le cas, on serait tous des entraîneurs de haut niveau.

En tant qu’ancien Français d’Arsenal, que pensez-vous de la situation d’Olivier Giroud qui est peu à peu en train de perdre sa place de titulaire au profit de Walcott ?

Selon moi, il sait où il a mis les pieds, il fait partie de l’un des grands clubs européens et, forcément, la pression est plus importante. La période est un peu compliquée, mais il faut faire le dos rond, continuer à travailler et les buts finiront par revenir.

Vous êtes d’accord avec ce qu’avait dit Thierry Henry à son sujet, l’année dernière ?

Il y a un peu de vrai et un peu de faux. Dans un club comme Arsenal, on attend forcément des noms ronflants, et que le poste soit doublé. À City, vous aviez Agüero et Džeko l’année dernière. À Chelsea, vous avez Falcao et Diego Costa, et à Arsenal il n’y a que Giroud en avant-centre pur, donc ça peut paraître léger pour un club de cette envergure, c’est certain. Après, il faut trouver l’oiseau rare, le joueur qui s’intégrera parfaitement dans le plan de jeu du club, ce qui n’est pas simple.

Vous serez où ce dimanche après-midi, à 17 heures ?

Je serai chez moi, devant ma télé.

Et quel est votre pronostic ?

2-1, pour Arsenal. Et justement, Olivier Giroud va inscrire le but de la victoire, ce serait un beau clin d’œil.
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Propos recueillis par Gaspard Manet

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