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Palmieri : « Quand ta femme est belle, t’as pas envie d’aller voir ailleurs »

Propos recueillis par Clément Chaillou
Palmieri : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Quand ta femme est belle, t&rsquo;as pas envie d&rsquo;aller voir ailleurs<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Il a écumé les pelouses dégueulasses de Serie B, a purgé une suspension de huit mois en vidant des bidons de 5 litres dans des cuves à pétrole, puis s'est relancé en National. Aujourd'hui, Julian Palmieri s'apprête à finir une première saison plutôt réussie en Ligue 1. À 26 ans, le tenace latéral gauche de Bastia peut savourer. Enfin.

Julian, à trois journées de la fin du championnat, quel bilan tu peux déjà tirer de la saison du Sporting ?La saison du Sporting, je pense qu’elle est réussie, mine de rien. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui nous voyaient 13e à trois journées de la fin. Mais quand t’es promu, tu peux pas te permettre de lâcher à 40 points. Dernièrement, on a enchaîné les résultats assez moyens, donc maintenant il va falloir qu’on assure officiellement le maintien. Contre Montpellier, ça serait parfait.

Et toi, sur un plan personnel, comment tu as vécu cette année ? Tu t’es rapidement imposé dans l’effectif bastiais, d’abord au milieu, et puis ensuite au poste de latéral gauche…Oui en effet, j’ai juste manqué deux matchs. Je suis l’un des joueurs qui a le plus joué, donc ça prouve que le coach me fait confiance et que je lui donne des raisons de me remettre titulaire le week-end d’après. Au final, je suis plutôt content, même si je vais essayer de faire mieux l’année prochaine.

La semaine dernière, contre l’OM, on t’a vu t’embrouiller avec Mathieu Valbuena. Mais au fond, t’as un peu le même caractère que lui, non ? T’es un teigneux, tu lâches jamais rien…Moi je lâche jamais, mais je ne me plains pas. C’est ça qui m’avait un peu énervé. Y a faute, l’arbitre siffle, t’es pas obligé d’en rajouter. Après il faisait chaud, et j’ai un caractère assez fort aussi. Mais bon, ça a donné des photos sympas (rires). Valbuena c’est un battant, c’est vrai, c’est quelque chose qu’on a en commun. Mais on parle quand même du numéro 10 de l’équipe de France, il a une longueur d’avance sur moi.

Sur quels domaines tu dois t’améliorer pour encore progresser ?J’ai fait pas mal d’efforts au niveau psychologique, déjà, pour rester concentré. J’ai beaucoup progressé dans ce domaine grâce à Mickaël Landreau et Jérôme Rothen. Tous les deux m’écoutent et me conseillent, c’est important. Après je dois encore m’améliorer tactiquement, comme ça ne fait que quelques mois que je joue arrière gauche. À moi de continuer à travailler, parce que je suis très ambitieux, j’ai envie d’être l’un des meilleurs latéraux de France. Comme on dit, c’est la deuxième saison la plus compliquée. Mais j’avance sereinement, je gamberge moins par rapport à mon passé…

On va revenir sur ta carrière, justement. Né à Lyon, pré-formé à Lyon, tu arrives à Bastia à quel âge ? 15 ans ?14 ans, même.

Et pourquoi ça n’a pas fonctionné la première fois ?Je sais pas trop… C’est sûrement qu’il me manquait des choses, tout simplement. Les dirigeants de l’époque ne m’ont pas donné d’explications. Au départ je devais signer un contrat pro 1 an + 1 an, et un jour le coach de la réserve est venu me voir en me disant « ben en fait, tu signes pas » . S’ils en ont choisi un autre à l’époque, c’est qu’il devait être meilleur. Même si moi je m’entrainais avec les pros et pas lui…

Après Bastia, tu es parti jouer à Crotone en Serie B, où tu as été élu meilleur espoir du championnat. Et pourtant, ça ne s’est pas bien terminé. Qu’est-ce que tu as retenu de ton passage en Italie ?Je retiens que c’est compliqué pour un jeune Français de partir loin de son pays, même si moi j’ai eu Sébastien Piocelle qui m’a aidé. En fait ça s’est mal passé parce que j’ai pris la place du capitaine, donc après j’ai eu des soucis avec le reste du groupe. Moi, je suis un passionné de football, il faut que je prenne du plaisir. J’avais signé pour deux ans, et au bout d’un an j’ai décidé de partir. Ils m’ont bloqué, je suis resté sur mes positions, et ils m’ont fait suspendre pour huit mois.

« Je versais des bidons de 5 litres de pétrole dans des cuves »

Qu’est-ce que t’as fait pendant cette suspension ? Tu as pu continuer à t’entraîner ?J’ai voulu m’entraîner, mais je n’avais pas le droit non plus. Alors comme mon père avait des agences d’intérim, il m’a fait bosser. J’étais sur les quais à Lyon, je versais des bidons de 5 litres de pétrole dans des cuves, je faisais ça toute la journée… Ça forge la jeunesse, on va dire.

T’as dû déprimer durant cette période…Ah oui, complètement même. On m’a coupé les jambes, on m’a enlevé ce que j’avais de plus cher au monde à l’époque. Je n’étais pas épanoui, donc forcément je me suis renfermé, et tout le monde en a bavé. Mais bon, comme je le disais, aujourd’hui ça me permet de relativiser. Y a pire que moi.

Après ce passage difficile, t’es revenu en France, à Istres puis au Paris FC en National. Et puis encore à Istres en Ligue 2, c’est ça ?Ouais, je fais deux saisons avec Istres en Ligue 2 où ça se passe très bien. Mais je me suis toujours dit qu’il fallait que j’aille en Ligue 1. Et puis j’étais très revanchard par rapport à ce qu’il s’était passé à Bastia, je voulais leur montrer qu’ils s’étaient trompés. J’ai bossé, j’ai bossé, j’ai bossé, et puis le jour où ils m’ont appelé pour venir en Ligue 1, j’ai tout zappé et j’ai dit oui.

Si on récapitule, tes galères ont commencé quand le Sporting t’a écarté. Tu ne leur en as jamais voulu ?Je leur en ai peut-être un peu voulu au début, si. Quand ta femme est belle, t’as pas envie d’aller voir ailleurs. Ben là, c’est un peu comme si ma femme m’avait trompé et m’avait mis à la porte… J’en ai voulu à certaines personnes, mais il faut savoir passer à autre chose. Surtout que les mecs qui étaient au club à l’époque ne sont plus là aujourd’hui. D’autres personnes qui m’appréciaient beaucoup quand j’étais jeune sont devenues dirigeants et ont tout fait pour que je revienne. J’ai pas envie de les décevoir.

Ajaccio était aussi venu vers toi pour te faire signer, non ?C’était il y a deux ans, oui. Je leur ai dit non au dernier moment en fait. Au début j’avais dit que c’était pas impossible, et puis un jour je suis à Ajaccio justement, je bois un coup avec la sélection (corse, ndlr), et là je me rends compte que je ne suis pas bien là-bas. C’était pas contre eux, mais je marche à l’affectif, alors j’ai appelé mon agent et je lui ai dit « je le sens vraiment pas » .

Ça t’a permis de t’imposer dans le cœur des supporters du Sporting ? Aujourd’hui, t’es un joueur plutôt apprécié à Furiani…Ouais, mais je reviens quand même de sacrément loin. Avec Istres, on s’était fait caillassé le bus en allant jouer à Bastia, et j’avais dit que j’avais honte de ce qu’il s’était passé. Enfin non, j’avais même pas dit que j’avais honte justement. Et certains supporters ont compris que j’avais honte d’être Corse, alors que c’était pas du tout ça. Quand je suis revenu, ils m’attendaient au tournant, il fallait leur montrer que j’aime ce maillot, que je suis vraiment fier d’être en Ligue 1 avec le Sporting. Aujourd’hui je suis très heureux d’être soutenu par ces supporters. Ils méritent que je me saigne pour eux.

Tu te vois finir à Bastia ?Là, il me reste un an de contrat, et j’aimerais continuer après. Il faudrait être ultra prétentieux pour dire au bout d’une saison en Ligue 1 « je vise un club plus huppé » . Et puis j’en ai pas envie. Après, il y a toujours les facteurs économiques qui font que si un club arrive et met tant de millions sur toi, ton équipe ne peut pas toujours refuser. Mais aux dernières nouvelles, le Real ne cherche pas de latéral gauche (rires).

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Propos recueillis par Clément Chaillou

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