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P. Müller : « Les Français peuvent plus facilement nous chambrer »

Propos recueillis par Maxime Brigand
P. Müller : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Les Français peuvent plus facilement nous chambrer<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

C'est une gueule des années 2000. Sextuple champion de France avec l'Olympique lyonnais, ancien international suisse, Patrick Müller travaille aujourd'hui pour l'UEFA, huit ans après une retraite internationale consécutive à un Euro 2008 raté à la maison. Duel franco-suisse.

Il y a quelque temps, tu expliquais qu’avec tes qualités de l’époque, tu n’étais pas sûr de pouvoir évoluer dans le foot d’aujourd’hui. Pourquoi ?Le truc, c’est que je ne sais pas si on réalise la différence entre la vision du terrain et de l’extérieur. Ce recul donne une autre perspective et j’ai l’impression qu’à mon époque, il y avait un petit peu moins de rythme. Aujourd’hui, quand je regarde les matchs des tribunes, j’ai l’impression que ça va à 2000 à l’heure, que le football est devenu de plus en plus athlétique, de plus en plus physique et que ça va beaucoup plus vite. Justement, moi, je me disais que la vitesse n’était pas ma qualité première. Je ne sais pas si c’est mon regard sur le football qui a changé, mais le jeu va beaucoup plus vite aujourd’hui.

Le football a évolué, c’est une certitude. Comment juges-tu l’évolution du rôle de défenseur ?Un bon défenseur doit avoir plusieurs qualités : être fort dans les duels, les gagner, être athlétique, bon de le tête, aller vite et avoir une certaine qualité technique pour la relance. Le jeu doit se construire depuis la ligne défensive, plus que jamais.

Justement, la défense était l’un des points d’interrogation qui entouraient la Suisse avant ce championnat d’Europe. Quel regard portes-tu sur cette charnière helvète ?

Pendant les matchs amicaux, on pouvait parler de la fatigue, mais maintenant, la compétition a commencé.

Je pense qu’individuellement, à chaque poste, cette équipe a des super joueurs qui ont des super qualités. Tous les membres de la ligne défensive jouent dans des grands clubs européens. En équipe nationale, pour eux, c’est plus compliqué et je n’arrive pas à l’expliquer. Pendant les matchs amicaux, on pouvait parler de la fatigue, mais maintenant, la compétition a commencé. Aujourd’hui, la Suisse a quatre points, l’objectif était de se qualifier pour les huitièmes minimum, donc le contrat est rempli.

Que retiens-tu de ces deux premiers matchs de la Suisse ?Contre l’Albanie, alors qu’on a joué en supériorité numérique pendant la majorité de la rencontre, l’équipe n’a pas réussi à prendre le jeu à son compte. Elle a concédé plusieurs occasions qui auraient pu coûter cher. Après, face à la Roumanie, il y a eu un léger mieux, mais je pense que c’est normal. Le premier match d’une compétition est toujours particulier, et face à l’Albanie, on savait que ça serait compliqué avec le contexte. Suisse-Albanie, c’est toujours particulier pour certains joueurs. L’essentiel était de battre l’Albanie et maintenant, il reste la possibilité de jouer la première place dimanche soir contre la France.

Cette Nati est justement un mélange des cultures. On évoque souvent le cas des « segundos » . Est-ce un plus selon toi ? C’est clairement un plus pour notre sélection.

Lors de la Coupe du monde 2014, avant le match contre la France, il y avait beaucoup d’espoirs. Là, c’est l’inverse et on peut avoir une bonne surprise.

Je pense que dans l’évolution des mentalités ces dernières années en Suisse, ce mélange nous fait énormément de bien. On a des joueurs issus d’une autre culture, alors qu’on disait souvent avant que les Suisses étaient un peu trop respectueux. Ce mélange nous offre des joueurs qui ont confiance en eux, qui n’ont pas peur et qui ne sont pas moins forts que les autres. Cette équipe n’a malheureusement pas assez de garanties, est assez instable, manque de continuité, mais je pense que sur une compétition majeure comme l’Euro, elle va gentiment monter en puissance. Lors de la Coupe du monde 2014, avant le match contre la France, il y avait beaucoup d’espoirs. Là, c’est l’inverse et on peut avoir une bonne surprise.

Tu as arrêté ta carrière internationale sur la déception de l’Euro 2008. Comment a évolué, selon toi, le football suisse dans son fonctionnement ? Je pense que le travail de la sélection va dans le bon sens. La Fédération a notamment fait du bon boulot avec les jeunes (finalistes du championnat d’Europe espoirs 2011, ndlr) et les équipes juniors suisses sont aujourd’hui au niveau des meilleures nations européennes. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de joueurs suisses qui sont sur le marché, qui partent jouer à l’étranger et dans les années qui viennent, ce travail devrait porter ses fruits. La Suisse doit se retrouver à un niveau proche des meilleures équipes du continent.

En 2006, un T-shirt circulait avec inscrit dessus : « Je supporte deux équipes : la Suisse et n’importe quelle équipe qui battra la France. » Cette rivalité existe encore ? Il y a une rivalité, mais elle est assez saine. C’est un truc sans méchanceté. Ça fait partie du truc de se chambrer. Aujourd’hui, je pense que les Français peuvent plus facilement nous chambrer. Sur les dernières années, il n’y a eu que des matchs nuls, des défaites et pas de victoire. Mais quasiment à chaque événement, on joue contre la France, je pense que ça va finir par payer.

Le Français a souvent la réputation qui l’accompagne en plus…C’est toujours le cas je pense aujourd’hui. (rires)

La France attend encore son match référence. J’espère que ça ne sera pas ce dimanche.

C’est pour ça que c’est sympa, que tout le monde attend dimanche soir avec impatience. Parce que déjà avant l’Euro et même encore maintenant, même si dans le jeu ce n’est pas encore ça, la France fait partie des favoris. Il y a de grandes qualités individuelles, des joueurs extraordinaires à chaque poste, mais elle attend encore son match référence. J’espère que ça ne sera pas dimanche.

Reste que toi, tu as développé un lien assez fort avec la France au fil de ta carrière. J’apprécie beaucoup ce pays, j’ai eu la chance d’y vivre pendant presque dix ans et j’y ai passé des années extraordinaires. J’ai beaucoup apprécié ma période à Lyon, le club, la ville, et je suis bien évidemment encore le championnat de France et l’équipe de France. Ça me ferait plaisir de la voir aller au bout, évidemment.

Pour dimanche, tu as donc le cœur qui balance…Je serai pour la Suisse quand même ! (rires) J’ai grandi en Suisse, j’ai le cœur pour ce pays. L’idéal serait que la Suisse termine première de son groupe pour aller jouer le huitième à Lyon.

Tu as déjà expliqué avoir donné à ton fils l’amour de l’OL. Tu l’as déjà emmené au Parc OL ?Oui, j’y suis allé pas mal de fois depuis son inauguration en janvier. Avec mon fils, on a déjà fait trois ou quatre matchs de championnat et on a été voir Italie-Belgique. Si la Suisse joue à Lyon en huitièmes, évidemment que je vais y aller.

Aujourd’hui, tu travailles à l’UEFA. Quel est ton rôle ?

Mon rôle est de coordonner des séminaires que l’UEFA organise dans le cadre d’un programme d’échanges entre associations.

Je suis au département des associations régionales. Mon rôle est de coordonner des séminaires que l’UEFA organise dans le cadre d’un programme d’échanges entre associations. L’objectif est de faire rencontrer des petites associations avec des plus importantes sur différents thèmes. On évoque le foot féminin, la formation des entraîneurs et j’organise donc le voyage de petites associations par exemple en France pour voir comment elle travaille sur ces sujets.

Rester dans le foot était une obligation pour toi ?Pas une obligation, c’est pas évident de trouver quelque chose à faire quand on arrête de jouer. Rester dans le foot est quelque chose de finalement assez naturel. Moi, j’ai eu la chance de rencontrer quelqu’un qui bossait à l’UEFA et je suis très content de ça. Entraîner est aussi dans un coin de ma tête, mais ce n’est pas encore sorti. Je ne sais pas où j’en serai dans cinq ans. Le terrain me manque forcément, mais on sait bien que quand on commence une carrière de foot, elle s’arrête un jour.

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Propos recueillis par Maxime Brigand

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