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Où sont les lauriers de Chicharito ?

Par Alexandre Doskov
Où sont les lauriers de Chicharito ?

Il est l'un des buteurs les plus efficaces du circuit, et pourtant, Javier Hernández – alias Chicharito, alias « Petit pois » – n'est presque jamais cité parmi les grands attaquants de notre temps. Et alors qu'on le raille pour son jeu peu spectaculaire, Chicharito rappelle qu'un numéro neuf n'a fondamentalement besoin que d'une seule qualité : l'instinct.

Le sourire est un peu forcé, mais Chicharito nage apparemment en plein bonheur. On en oublierait presque cette horrible main boursouflée, scarifiée, recousue mais encore sanguinolente, qu’il présente à l’objectif. Quelques jours après s’être ouvert la main droite, en se payant au passage une fracture du métacarpe, Javier Hernández tenait donc à rassurer ses fans sur Instagram : son opération s’est bien déroulée, et rien ne l’empêchera de sourire à la vie. Le Mexicain promet même un retour dans un délai de deux semaines, et conclut par des petits smileys qui pleurent de rire. Et en effet, sa mésaventure est d’une bêtise presque risible. Fin août, l’attaquant du Bayer Leverkusen s’est tout simplement fait mal en se vautrant dans les escaliers, chez lui, tout seul comme un grand. Même pas une histoire croustillante de soirée arrosée à se mettre sous la dent, ou une dispute conjugale un peu rock n’roll. Les détracteurs du joueur y verront une nouvelle preuve de son manque d’habileté, et lieront l’incident à ses autres maladresses. Ce penalty-glissade raté avec Manchester United en août 2015, par exemple. Ce soir-là, les Mancuniens affrontent Bruges en barrage de Ligue des champions. Manchester gagne déjà 4-0, il reste dix minutes de jeu, et le penalty raté n’a absolument aucune incidence. Mais Louis van Gaal, qui ne lui faisait déjà pas beaucoup confiance, fulmine et prend sa décision, il n’en veut plus. Une semaine plus tard, Chicharito est à Leverkusen, où il est devenu indispensable et plus prolifique que jamais. Sans pour autant recevoir les fleurs qu’il mériterait.

Le contrat de confiance

Car malgré des statistiques à faire rêver l’immense majorité des attaquants, Hernandez ne reçoit toujours pas la considération qu’il pourrait espérer. Cette saison, après avoir raté la reprise à cause de sa main, il a retrouvé son rythme de croisière, et a planté quatre buts lors des trois derniers matchs de BundesLiga, avec un triplé ce week-end. L’année passée, il avait enquillé 17 buts en 28 matchs de championnat, avec des bonus en coupe nationale ou en Ligue des champions. Forcément, derrière les brutes Lewandowski-Aubameyang-Müller, difficile de se faire remarquer. Mais Chicharito n’a pas attendu d’arriver en Allemagne pour être oublié, voire même sous-estimé, malgré ses belles performances. Mal aimé à Manchester alors qu’il avait commencé par trois saisons consécutives à plus de dix buts en Premier League, on lui préférait Welbeck, pourtant bien moins efficace. Totalement bloqué par les gros bras de l’attaque des Red Devils, il avait filé en prêt au Real, en laissant derrière lui cette statistique qui aurait dû parler pour lui : en moyenne, il avait marqué un but toutes les 130 minutes, un ratio plutôt balèze. À Madrid, les places de titulaire en attaque sont encore plus verrouillées, mais le « Petit pois » fait plus que dépanner et qualifie même le Real en demi-finales de Ligue des champions, seul buteur du quart de finale face à l’Atlético. Mais à la fin du prêt, la Maison-Blanche n’est pas acheteuse. À quoi bon retourner à Manchester ? Un nouveau prêt est négocié avec Leverkusen – alors que Monaco était sur les rangs –, où tout semble réuni pour qu’il s’épanouisse enfin. « C’est une équipe qui me fait confiance, et c’est ce dont j’avais besoin » , affirme aujourd’hui celui qui plante presque un tiers des buts du Bayer.

Oublié, même au pays

Il faut dire qu’à son arrivée, les dirigeants n’avaient pas caché leur joie, et avaient ouvert très grand leurs bras au nouveau venu. Le coach en personne, Roger Schmidt, s’était emballé : « C’est une très bonne nouvelle pour nous. En fait, c’est même un peu extraordinaire ! Je pense que personne ne croyait que le Bayer pouvait le signer. » Et si Leverkusen n’est pas le nom le plus flamboyant de la scène allemande, il ambitionne de jouer la C1 chaque année, et son jeu convient parfaitement à un attaquant comme Chicharito qui place l’intuition au-dessus de tout. Anticipation, mouvement permanent, grosse débauche d’énergie, efficacité de robot face au but, voilà avec quelles armes il préfère se battre. « Je ne peux pas ne rien faire. Je suis hyperactif, sur le terrain, je bouge toujours, j’essaie d’être partout à la fois » se définit l’intéressé. Après une saison pleine, Hernandez a signé cet été définitivement à Leverkusen, pour seulement douze millions d’euros, un prix ridiculement bas sur le marché d’aujourd’hui. Et si le PSG s’est un temps penché sur son cas, c’était uniquement pour en faire une doublure de Cavani. Fils et petit-fils d’internationaux mexicains, Chicharito ne bénéficie même pas d’une confiance infaillible au pays. Devenu deuxième meilleur buteur de l’histoire de la sélection à vingt-six ans, il n’était titulaire ni au Mondial 2010, ni en 2014, où il remplaçait des vétérans ou des attaquants de seconde zone. Au Bayer, quand son coéquipier Joel Pohjanpalo devient la hype du moment en quelques buts, Hernandez continue de mettre les siens sans se soucier de soulever les foules. Serein et bien dans ses bottes, car comme il le dit lui-même : « Ce sport se joue dans la tête, et pas seulement sur le terrain. » Qui a dit que les footballeurs avaient un petit pois à la place du cerveau ?

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