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On était dans les coulisses de PSG/Bayer…

- Par Jérémy Collado, au Parc des Princes
On était dans les coulisses de PSG/Bayer…

Un match plié à l'aller, une équipe remaniée, un adversaire trop petit... C'est peu dire que le huitième de finale retour qui s'est déroulé hier sur la pelouse du Parc des Princes n'avait que peu d'intérêt. À moins de se promener un peu dans les coulisses.

Il n’est pas encore 19h et les allées feutrées de Boulogne-Billancourt s’emplissent déjà d’une atmosphère étrange. Les CRS nombreux verrouillent le quartier. Des filets de sécurité et des barrières immenses sont dressés pour barrer les rues. Pourtant, ce soir, Paris n’attend pas un match chaud. En gagnant 4-0 à l’aller, les Parisiens se sont mis à l’abri du traquenard européen. Le triangle d’or du milieu a laissé place à une jolie triplette : Cabaye, Pastore et Rabiot. La foule commence à déambuler aux abords d’un Parc qui sommeille encore. On fait semblant, on ricane, une bière à la main habilement cachée dans un sac plastique et une écharpe siglée Paris autour du cou. Mais clairement, il manque quelque chose. Une saveur, une raison d’être ici. Du suspens, peut-être. PSG/Leverkusen, un match pour rien ? Visiblement pas pour le correspond de BFM TV, qui crache nerveusement des centaines de chiffres dans son micro, face caméra. Priorité au direct. Et simule comme un exalté l’enjeu du soir : Zlatan, dix buts en Ligue des champions, va-t-il dépasser Ronaldo, onze dans la même compétition ? Deux copains taquins s’encanaillent devant cette scène cocasse : « Si tu veux faire chier ton monde, c’est tout simple, tu coupes tous les câbles qui sont là ! » Incorrigibles supporters, qui continuent à soutenir leur équipe, juste pour le plaisir, puisque le PSG n’a qu’à les régaler ce soir.

Robin Leproux en guest-star

Devant la boutique officielle, une bande d’abonnés s’empaffe gentiment au milieu des cohortes de touristes japonais, les bras remplis de goodies. Ils refusent de charger le PSG, qui vient d’annoncer une augmentation du prix de ses abonnements : « C’est la rançon de la gloire » , explique l’un deux, sérieux. Il continue, emmitouflé dans sa doudoune, casquette vissée sur le front : « L’an dernier, j’ai failli prendre un deuxième abonnement en tribune N et revendre les places sur Viagogo juste avant les matchs. Enfin, pour ce soir, je pense que c’est mort, je n’aurais pas trouvé d’acheteurs… » Lui et sa bande, des quadragénaires « hooligans retraités » et abonnés depuis 20 ans, ont vécu « les belles heures du Kop Boulogne » . On ne les arrête plus. Entre deux mitrailles sur les stewards, leur flot de paroles envahit le trottoir et ferait presque oublier ce manque d’ambiance : « Je me souviens qu’un jour, juste là, il y a Safet Sušić qui est passé. Je l’ai arrêté, je me suis mis à genoux. Il m’a touché le crâne et m’a dit de me relever. Un rêve de gosse. C’était mon idole quand j’avais 16 ans. Et bah, deux minutes après, y a des mecs qui sont venus me demander qui c’était… » Il enrage. Mais plus le temps de s’apitoyer. Jean-Marie Le Guen vient de faire son entrée sur la piste VIP, désertée par les vrais peoples. Robin Leproux vient constater les effets de sa politique et Bertrand Delanoë parade fièrement, une écharpe rouge et bleu serrée autour de la nuque. Le match va débuter.

« Ça n’était pas un match magnifique »

Pendant l’échauffement, un technicien regarde la fin du JT de David Pujadas. C’est décidément un match pour du beurre. Le speaker fait une présentation paresseuse de la compo parisienne. Cabaye, concentré avant son match, écrase son chewing-gum dans la pelouse flambant neuve du Parc, tandis que le Kop du Bayer est complètement vide. Les supporters allemands doivent attendre les cinq premières minutes du match pour s’y engouffrer. Près de la pelouse, les chants soufflent dans les oreilles. Zlatan se penche à celle du petit bonhomme à qui il tient la main, et lui susurre sans doute quelques conseils avisés. Soudain, l’air se charge d’électricité : l’hymne de la Champions League retentit, majestueux. Il nous rappelle que si, malgré tout, il y a un enjeu, même symbolique. Ce PSG est un sérieux concurrent au titre, ou du moins le laisse croire. Il bande ses muscles. Un photographe sifflote des encouragements ouvertement pro-PSG, porté par les capos d’Auteuil. Maxwell, remplaçant serein, blague avec Ménez et charrie le kiné du club, l’Italien Fort Dario, qui l’ignore, concentré. Il aura suffi d’un but d’entrée de jeu pour sécher les Parisiens. Pour l’occasion, l’UEFA a même affrété des policiers allemands : c’est plus pratique pour surveiller les bad boysdu Bayer, d’autant qu’on ne comprend absolument rien à ce qu’ils sont en train de crier. Blanc et Hyypiä se regardent en chiens de faïence. Le premier s’époumone dans des « plus simples » à grands renforts de moulinets avec les bras. Le but de Marquinhos, bien servi sur corner, et le retour en forme de Lavezzi réchauffent les cœurs, sinon l’ambiance. À la fin du match, Salvatore Sirigu, rempart sur le pénalty provoqué par Jallet, avouera tout de même que « ça n’était pas un match magnifique » . Merci de le reconnaître.

Il est presque minuit et le Parc est plat, sombre, vidé de sa substance. Personne n’attend plus rien, sauf quelques voitures de joueurs, rien de bien original. Même le gamin qui gueulait « Papus, ton maillot ! » , en direction de Zoumana Camara, dont l’échauffement a bien duré une demi-heure, entrecoupé de consignes de son préparateur physique, a disparu. Des ondes molles envahissent la ville. Les derniers supporters repartent à pied, aussi lentement que Zlatan lors de son remplacement. Pour aller au bout, il faudra sortir de cette torpeur. Et retrouver la rage de Cavani, le croyant, qui lève les mains au ciel pour prier que la prochaine fois, le PSG jouera pour de vrai, un match à enjeu. C’est ceux-là qu’il préfère : il y marque à tous les coups.

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