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On était aux Journées de l’arbitrage

Par Alexandre Blaise
On était aux Journées de l’arbitrage

Les douzièmes journées de l'arbitrage ont débuté, mercredi, à Paris. Destiné à sensibiliser le public au rôle de l'arbitre, l'événement a réuni des enfants dopés par des boissons énergisantes, des sportifs déguisés en hommes en noir et une ministre en paire de baskets. Forcément, ça valait le coup d'y être.

« Quel est le nombre minimum de joueurs qu’une équipe doit avoir pour poursuivre un match ? » La chaleur a beau être étouffante, au centre sportif Émile-Anthoine, à Paris, les dizaines d’enfants réunis en équipes s’agitent pour trouver la bonne réponse. Tous vêtus d’un maillot bleu ciel Adidas sur lequel il est écrit « Peace one day » , ils crient toutes les deux minutes : « Réponse A » , « B » , « C » . Ça piaille, ça conteste, ça se fait rattraper à l’ordre. Aux vues des bouteilles de boissons énergisantes, disposées au fond de la salle, on comprend mieux l’état d’excitation. Bienvenue au lancement des « Journées de l’arbitrage » .

Au milieu de cette marée de gosses, quatre géants vêtus de noirs. Quatre sportifs professionnels, ou retraités, dont le rôle est de guider et encadrer les têtes (pas toutes) blondes pour ce quiz, préambule à l’événement destiné à sensibiliser les jeunes à l’arbitrage. L’ancienne handballeuse Valérie Nicolas est de la partie, tout comme le rugbyman Vincent Clerc et la jeune retraitée du basket-ball Edwige Lawson-Wade. Le quatrième larron est bien connu, il s’appelle Grégory Coupet. Un Greg’ tout sourire de voir son équipe l’emporter. De quoi lever les bras et crier : « On a gagné ! » Crâneur.

Tour Eiffel et petits anges

C’est qu’il prend la cause des arbitres à cœur, l’ancien Lyonnais. « J’aurais pu être arbitre, j’ai toujours aimé qu’on fasse respecter les règles » , lance fièrement le septuple champion de France. C’est ce qu’on va voir. Direction le terrain du stade Émile-Anthoine pour une série de matchs arbitrés par les parrains. Il est un peu plus de 15 heures et la pelouse parisienne sent bon le synthétique, chauffée par le soleil qui traverse la Tour Eiffel, à deux pas des festivités. Mais il faut attendre un peu avant de voir les jeunes de l’Entente sportive des petits anges (Espa). Un autre match débute ; il met aux prises les caméras et les micros, partis à l’assaut des vedettes. Première cible : Grégory Coupet.

Il faut dire que celui qui a été parisien deux saisons (2009-2011) joue le jeu. On parle d’abord arbitrage, normal : « Quand j’étais joueur, j’ai eu ma petite période paranoïa avec les arbitres, notamment à cause de cette règle de la double punition penalty-expulsion, quand le gardien accroche un joueur dans la surface. Mais ça passe vite. J’ai pris conscience qu’ils n’étaient pas contre nous. » Puis les sujets se succèdent. La situation compliquée de l’Olympique lyonnais : « J’étais plus surpris par leur bon début de saison. Le naturel est revenu au galop. Ils ont de la qualité, mais ils sont jeunes. » L’affaire Évra : « Je connais Pat’, je ne peux pas être d’accord avec sa communication. Il faut être respectueux de tout le monde. »

Vidéo et oreillettes

L’ex-Gone est toujours sollicité lorsque les rencontres débutent. Au milieu des gosses, Vincent Clerc s’agite. Et malgré la carrure de l’ailier du Stade toulousain, les joueurs n’hésitent pas à balancer : « C’est pas un arbitre ça, il siffle penalty alors qu’il n’y a rien ! » La vérité sort de la bouche des enfants. De quoi discuter de l’éternelle opposition ballon ovale contre ballon rond avec l’homme aux 68 sélections en Bleu. « Au rugby, on a peur de sanctionner l’équipe. Ça ne sert à rien de contester. Un arbitre ne reviendra jamais en arrière » , commente Clerc. Le Toulousain poursuit : « Nous, on a la chance d’avoir la vidéo. Au moins, les choses sont claires. Le foot a peut-être besoin d’évoluer vers les nouvelles technologies. » Peut-être, peut-être pas.

De système vidéo, le stade Émile-Anthoine n’en est, de toute façon, pas encore équipé. Restent les oreillettes qui permettent aux parrains des Journées de l’arbitrage de bénéficier des conseils de vrais arbitres. Parmi eux, Stéphanie Frappart. À bientôt 30 ans, elle officie en National chez les hommes et tutoie le haut niveau du football féminin. Au bord du terrain, elle ne rigole pas : « Replace-toi au centre ! Voilà. » De quoi recadrer n’importe quel Vincent Clerc ou Grégory Coupet. Mais l’arbitre sait lâcher du lest : « On est au service du jeu, on ne siffle pas tout. Il faut laisser vivre le jeu. » La courte conversation est à peine finie que la future coéquipière de Stéphanie Frappart arrive au loin, au cœur d’une armée d’hommes en noir.

Paire d’Asics et pirouette

Sur la piste d’athlétisme, qui fait le tour du stade, ils sont une bonne douzaine à entourer un petit bout de femme. Valérie Fourneyron, ministre des Sports, arrive à l’heure du quatre heures et les enfants accourent autour d’elle. Il n’y a pas de hasard. Petites chaussures vernies aux pieds, elle se prête au jeu des autographes. Pas pour longtemps. Un aller-retour aux vestiaires et la ministre revient transformée. Un maillot noir d’arbitre floqué Fourneyron en jaune, un jogging et une paire de running Asics. Swag. Sur le synthétique, elle enchaîne petites foulées et petits bonds, le sifflet fixé au bord des lèvres.

Mais même en baskets, la ministre reste une femme politique qui sait dribbler les sujets gênants, comme l’application de la taxe à 75 % aux clubs de football professionnel. « Il est indispensable que le dialogue soit au rendez-vous » , lance Valérie Fourneyron qui, mine de rien, en profite pour stopper discrètement le jeu des questions-réponses d’une pirouette. À peine le temps de saluer les caméras qu’elle va interroger quelques gamins de l’Espa : « Tu joues à quel poste ? Défenseur central ? La tour ! » Puis l’ancienne maire de Rouen lance, l’œil professoral : « Évidemment, vous respecterez les arbitres ? » Promis, Madame la ministre.

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