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On était à Duisburg-Kaiserslautern

Par Ali Farhat et Sophie Serbini, à Duisburg
On était à Duisburg-Kaiserslautern

Quoi de mieux qu'un classique du football allemand pour lancer la saison de 2. Bundesliga ? De retour dans l'antichambre de l'élite, le MSV Duisburg accueillait le 1. FC Kaiserslautern, candidat à la montée. Un match des extrêmes qui a tenu toutes ses promesses, pour le plus grand plaisir des supporters. Au vu du spectacle proposé, il était temps que le Fußball reprenne ses droits.

Elle n’est pas la plus connue des villes de la Ruhr et pourtant, elle fut pendant une quarantaine d’années le moteur de la région la plus industrialisée d’Europe de l’Ouest. Duisburg se dresse ici, aux confluents du Rhin et de la Ruhr, au cœur de cet espace rhénan si cher aux professeurs de géographie des lycées français. Et c’est grâce à son port tentaculaire – le premier port intérieur au monde – qui s’étend tout au long des deux rives de la ville, que la cité industrielle continue aujourd’hui, malgré le ralentissement économique et les fermetures d’usines, de peser. Sa situation géographique fait de la ville la porte d’entrée de la Ruhr. À partir de là, les communes se suivent et se ressemblent. Mines, usines de sidérurgie, villas d’ingénieurs et anciens habitats d’ouvriers se succèdent. Et au milieu de tout ça, la même source de distraction : le foot. Duisburg, comme les autres villes du coin, vibre pour le ballon rond. Et même si le club n’a jamais connu le même succès que ses voisins de Dortmund ou de Schalke, il a toujours compté sur la scène régionale.

« Der MSV ist wieder da ! »

Ces dernières saisons, la donne a quelque peu changé. Embourbé dans des problèmes financiers, le club a vécu une véritable descente aux enfers et a failli mettre la clé sous la porte plusieurs fois avant d’être rétrogradé administrativement en 3e division. La remontée en 2. Bundesliga, seulement deux saisons après la sanction, ravit évidemment les nombreux supporters du MSV. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que les fans se retrouvent dans les bus affrétés par la ville pour se rendre au stade. Bière à la main et sourire aux lèvres, les locaux se mélangent aux nombreux supporters de Kaiserslautern qui ont fait le déplacement. Tous s’accordent à dire une chose : la deuxième division, c’est quand même bien plus excitant que la première. Néanmoins, les fans de Lautern se rappellent du bon vieux temps et de ce « record » qui ne risque pas de tomber de sitôt : le Meisterschale obtenu en 1999 dès le retour dans l’élite. Et après quelques saisons à jouer les demoiselles d’honneur, les supporters y croient : la montée sera pour cette année.

Arrivé à la Schauinsland-Reisen-Arena (qui, avec sa structure apparente peinte aux couleurs du club, ressemble à un Westfalenstadion miniature), tout ce petit monde se disperse et chacun retrouve son camp. Pour fêter le retour de leur club en 2. Bundesliga, les ultras de la Nordkurve ont mis le paquet en préparant un superbe tifo flanqué du fameux zèbre du zoo, emblème du club. En bas de la tribune, une banderole où l’on peut lire « Der MSV ist wieder da ! » (Le MSV est de retour !, ndlr) se déplie. Le public est chaud bouillant. C’est alors qu’arrivent les fanions de tous les clubs de 2. Bundesliga, ouverture de la saison oblige. À la vue du drapeau du RB Leipzig, locaux et visiteurs se mettent d’accord et reprennent en cœur un bon gros « Scheiss Red Bull » . Mais comme à Duisburg, le malheur n’est jamais loin, le match commence par une minute de silence en hommage aux 21 personnes décédées durant la Love Parade 2010 lors d’un accident qui avait secoué la région et l’Allemagne entière.

Un retour compliqué

Le début de la rencontre est très engagé. Le MSV Duisburg, tout content d’être revenu au 2e étage, tente d’aller de l’avant. Après tout, cela fait un an et demi que la Schauinsland-Reisen-Arena n’a pas connu la défaite. Mais très vite, Kaiserslautern prend la direction des opérations. Et, en bon routinier, profite des errements défensifs des Zèbres. À la 13e minute, Daniel Halfar lance parfaitement Mateusz Klich dans le dos de la défense. Le Polonais prend le côté droit et finit par servir son compatriote Kacper Przybylko pour le premier but de la saison, juste devant les supporters de Lautern venus par milliers. Dur pour Duisburg, qui montrait vraiment de l’envie dans ces premières minutes. Plus dur encore, le CSC de Kevin Wolze à la 18e, après une nouvelle démonstration de passivité de la part de la défense zébrée. À 0-2, une grosse partie du stade se tait. Les Rote Teufel (Diables rouges) font vivre l’enfer à leurs hôtes du jour. Et ce n’est pas fini : une dizaine de minutes plus tard, Stipe Vucur lance Kacper Przybylko qui, libre de tout marquage, place une superbe volée à bout portant. Null-Drei. Vivement la mi-temps pour le promu.

Mourir les armes à la main

Les supporters de Duisburg ne sont pas contents. Non pas parce que leur équipe perd, mais parce que les joueurs ne donnent pas tout ce qu’ils ont. Lautern a beau être plus fort, la défaite sera toujours pardonnée si l’on mouille le maillot. Un principe qui vaut dans le football en général, mais plus particulièrement dans la Ruhr, la patrie de l’effort. Et même si Kaiserslautern domine le début de la seconde mi-temps, le message semble être passé dans les vestiaires. Perdre, oui, mais pas sans s’être battu. Maladroits une bonne partie de la rencontre, les Zèbres finissent par se réveiller dans les vingt dernières minutes, notamment grâce aux « Meidericher SV » scandés par tout un stade. Le petit nouveau se réveille et se met à profiter des absences d’un 1.FCK trop sûr de son fait. 81e minute : corner. Branimir Bajić, seul dans la surface, place une tête piquée qui trompe Marius Müller. « Duisburg : Eins ! Lautern : Null ! Danke ! Bitte ! » L’espoir renaît. Même si la victoire semble impossible, les joueurs de Duisburg ne veulent pas rendre les armes sans s’être battus. Cinq minutes plus tard, la frappe contrée de Wolze finit sur l’équerre. Le stade devient complètement dingue et pousse son équipe, et les supporters de Lautern en font de même. Ce sont 23 686 personnes qui donnent l’impression d’être dans un stade de 60 000. Malheureusement, rien n’y fait : Duisburg s’incline logiquement 3-1 face à Kaiserslautern qui devrait à nouveau jouer les premiers rôles en 2. Bundesliga. Mais l’essentiel est ailleurs. Les supporters restent dans le stade à applaudir leurs joueurs. Car au fond, « der MSV ist wieder da » , et c’est tout ce qui compte.

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