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On était à Borussia Mönchengladbach – Bayer Leverkusen

Par Émilien Hofman, à Mönchengladbach
On était à Borussia Mönchengladbach – Bayer Leverkusen

Borussia Mönchengladbach - Bayer Leverkusen, c'étaient 38 lettres d'un coup, d'accord, mais c'était surtout une sorte de finale pour la 3e place de BuLi, et un accès direct à la C1. 38 ans que le Borussia attendait ça. 53 000 personnes sont donc venues applaudir les Fohlen entre hommes-fût, Bratwurst et ville fantôme.

Au sud-ouest de Mönchengladbach, les Lilienthalstraße et Hugo-Eckener-Straße forment un des quartiers les plus morbides de la ville : les bâtisses, qui reproduisent en symétrie centrale deux hautes maisons blanches, sont totalement désaffectées. Les maisons, apparemment d’anciennes chaumières de militaires, ne proposent pas une seule fenêtre intacte. Des plantes engloutissent la maison et des barrières tentent d’empêcher l’entrée à quiconque voudrait s’approprier ce lieu comme sien. Une mini-ville fantôme, en somme. Pourtant, le quartier a beau être désert, les voitures s’y succèdent sur les trottoirs, les habitués ont sans doute investi la place comme un nouveau parking. Et pas que : devant une maison – bien entendu dévastée – un mobil-home recouvert d’un drapeau « monchengladbachois » a sorti de son coffre trois chaises de camping et trois Allemands tout de vert, noir ou blanc vêtus, buvant leurs canettes comme à un barbec dans le jardin.

Bratwurst, SDF et mèches à la Ljungberg

À 500 mètres de là, le Borussia Park. Implanté en 2004 au milieu de rien, le stade des Fohlen a depuis vu fleurir quelques immeubles commerciaux à ses côtés : il y a du banquier avec Axa et GET Capital, de la manufacture avec CeDo et ses sacs poubelles, mais également du commerce, avec un Aldi probablement rempli de supporters qui viennent se rincer pour pas cher. Le supermarché n’a pas besoin de proposer de bennes à verre. D’autres se chargent de ramasser les cadavres de Beck’s, de Hannen Alt, voire de Perlenbacher. Ainsi, les caddies et caisses en plastique semés tous les 10 mètres aux alentours du stade sont là pour récupérer ces « encombrants » vides. Pas une action du club ici, mais la technique maligne des SDF du coin, récupérant ensuite la caution de tout ce verre consigné, comme partout en Allemagne.

C’est à l’angle des tribunes Ouest et Nord que l’activité se concentre avant la rencontre. Les supporters locaux sont présents deux bonnes heures avant le match, histoire de déguster une Bitburger et une Bratwurst. Dans sa petite échoppe, le vendeur, chauve et d’un certain embonpoint, rit après chacune de ses phrases, même quand le client lui fait comprendre qu’il ne parle pas allemand. Pas déboussolé pour autant, il mime à un de ses interlocuteurs étrangers, mince mais pas maigre, qu’il peut bien enchaîner quelques Bratwürste avant d’atteindre un poids correct. Progressivement, les fans des deux camps s’acheminent vers le stade, mais ici la sécurité est des plus discrètes. Sur les tables disposées à côté des stands de bouffe, le rouge côtoie le noir/blanc/vert sans aucun souci, sans aucune provocation. Deux supporters adverses devisent même en croquant leur Bratwurst. Il y a pourtant une troisième place à jouer dans moins d’une heure.

Un « homme-fût » et un âne

La boutique du club est bondée, bien surveillée par une videuse, en costard et mèche verte qu’aurait sans doute appréciés Freddie Ljungberg. Le stade ouvre ses portes. C’est à coups de « Ja, Yo, Ja, Yo » que le stadier laisse entrer au compte-gouttes les supporters visiteurs ayant montré fièrement leur ticket. Dans les arcades du stade, un sexagénaire à la moustache poivre et sel fait un chat-bitte pour dire bonjour à ses potes. Tout le monde semble se connaître. Les tarifs aident peut-être. La bière est partout et pas trop chère : les Mönchengladbachois servent efficacement leurs 40cl pour un peu plus de 3€, au comptoir ou grâce à des « hommes-fût » réapprovisionnant les assoiffés comme des jardiniers pulvérisent du RoundUp sur une pelouse.

Bien installé dans la tribune, un supporter du Bayer ne daigne pas regarder autre chose que son cahier noir de notes. Des centaines de résultats y sont inscrits. Mais ce fan semble-t-il à l’aise avec les chiffres se méfie et n’en dira pas plus. Secret. L’hymne « Die Elf vom Niederrhein » . Le match peut commencer. L’occasion pour les supporters Fohlen d’offrir un formidable spectacle de déhanchement d’écharpes, pendant que les « Clap Clap Leverkusen » tentent de riposter. L’ambiance est excellente, il fait beau, les supporters des deux camps sont assis les uns à côté des autres. Les deux écrans du stade sont quant à eux gangrénés par la publicité qui intervient à tort et à travers. La pub d’une montre vient indiquer aux spectateurs qu’il reste 10, 8, 5 puis 0 minutes dans le temps additionnel, alors que le carton jaune est mis en scène de manière encore plus ridicule. On voit ainsi un âne venir en camion-poubelle pour brandir le bristol jaune à un gamin coupable d’avoir shooté dans un tas de feuilles mortes avec son ballon. Un truc de jardinier encore…

Sur le terrain, la rencontre n’est pas folle. Les supporters finissent même par se lever uniquement en cas de phase arrêtée, sauf à être houspillé par le voisin de derrière, qui veut regarder son coup franc, assis. En deuxième période, les locaux plient l’affaire sans beaucoup de résistance adverse. 3-0. Cela a le don de rendre heureux un supporter du Borussia installé dans les tribunes des visiteurs. Mais sa provocation envers les Rouge et Noir qui quittent déjà le stade est bien vite repérée par un steward qui lui fait comprendre qu’à la prochaine incartade, il sera foutu dehors. Au coup de sifflet final, le côté visiteur se vide en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Tout se fait de manière ordonnée. En dehors du stade, c’est quadrillé : des files dignes des parcs d’attraction se forment pour attendre les bus et les taxis. On est samedi, il n’est pas 18h, la journée est loin d’être finie pour les Allemands.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Émilien Hofman, à Mönchengladbach

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