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« On est très forts en tennis-ballon »

Propos recueillis par Théo Denmat
«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On est très forts en tennis-ballon<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Quelques heures après le succès de l’équipe de France en Coupe Davis, Nicolas Mahut et Simon Gilles, tous deux milieux de l’US Le Genest en Promotion d’Honneur, ont décroché leurs téléphones pour livrer leurs premières impressions. Avec des trémolos dans la voix, et pas mal de déception, aussi, d’avoir vécu cette finale depuis le banc de touche.

Après seize ans d’attente, qu’est-ce que ça fait d’enfin la gagner, cette Coupe Davis ?Nicolas Mahut : Je suis assez fier, ouais. Ça fait toujours plaisir de partager ce moment avec les coéquipiers, même si on ne joue pas. C’est un peu frustrant parce que je sais que j’avais les qualités pour jouer, et se voir remplacer comme ça, c’est toujours désagréable. Mais bon, c’est un sport d’équipe.Simon Gilles : Pareil, une grande fierté. Déjà d’être dans cette équipe de France, puis d’avoir remporté le Saladier d’argent. Même si je n’ai pas joué, je considère faire partie intégrante de l’équipe.

Justement vous n’avez pas été sélectionnés pour cette finale, il y avait de la déception ?NM : Ah oui, oui, même si je ne l’ai pas montré, il y avait une grosse déception. J’ai parlé avec le coach et c’est vrai que bon… J’ai fait part de mon mécontentement, je ne comprenais pas les choix qu’il a faits, d’autant que ma doublette avec Pierre-Hugues Herbert marchait bien. On a gagné le double contre la Serbie, le Japon, contre la Grande-Bretagne… Après, c’est lui le coach, je respecte ses choix. Peut-être que pour Yannick, je n’étais pas prêt. Je connais mes qualités, j’aurais pu remporter ce double aussi.SG : Il y a toujours de la déception quand on ne joue pas. Mais Lucas Pouille a fait un très gros match, l’important c’était de gagner, il faut relativiser.

Beaucoup d’observateurs ont été surpris du choix de Yannick Noah de vous sélectionner, alors que vous jouez en PH pour l’Union sportive Le Genest, en Mayenne. Vous vous y attendiez ?SG : Non, c’était une grande surprise. Il était venu me superviser pendant un match du Genest-Saint-Isles, et j’ai appris quinze jours avant la rencontre contre le Japon que j’allais être sélectionné pour faire partie de l’équipe de France. NM : Ah oui pareil, j’ai été très surpris d’être sélectionné, je ne m’y attendais pas du tout. Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais chez moi dans mon canapé, tranquille. Voir son nom affiché, ça fait bizarre. Mon entourage m’a dit plus tard qu’ils l’avaient aperçu plusieurs fois dans les tribunes, sans que je le sache. Il était peut-être simplement venu voir Simon au début, mais je lui ai tapé dans l’œil. Je suis un petit gabarit, donc je fais des gestes techniques assez spectaculaires. Des bicyclettes, des ailes de pigeon, des trucs pour qu’on me remarque. C’est peut-être ça qui a tapé dans l’œil de Yannick.

Je suis pâtissier actuellement, et ma passion, c’est le football. Je pourrais quitter mon métier pour devenir footballeur, mais en tennis, je laisse volontiers ma place aux autres.

Il est comment d’ailleurs, Noah ?NM : Oh, il est très sympathique. C’est un fort caractère, on connaît sa personnalité, c’est quelqu’un de sympa. Un vrai meneur d’hommes.SG : C’est quelqu’un qui est très actif, qui rigole beaucoup. Il a une joie de vivre incroyable. C’est un super coach pour l’équipe de France. Il m’a vraiment appris à être sur le banc et ne rien dire, quelque chose que j’ai du mal à accepter normalement. D’habitude, je suis titulaire, je joue milieu de terrain. Je suis un milieu plutôt défensif, on me dit souvent que j’ai une bonne endurance.

Vous jouez dans le même club, ce qui est très rare pour deux joueurs de haut niveau, vous avez pu échanger ensemble ces dernières semaines ?SG : On a fait beaucoup de tennis-ballon, on est très forts. On en parlait avec Nicolas d’ailleurs, c’était un rêve pour nous de pouvoir participer à cette Coupe Davis. La remporter l’est encore plus.NM : Je suis dans ce club depuis deux ans, et au début quand je suis arrivé, ça m’a fait bizarre de jouer avec lui. On a vaguement parlé du match, il m’a demandé comment j’avais vécu mon remplacement…

Est-ce que vous allez quitter votre travail pour vous mettre au tennis ?SG : Il faut que j’y réfléchisse. Je suis gérant d’un salon de coiffure, donc il faut que j’en parle à mon associée. Je ne sais pas comment elle va prendre ça, mais c’est vrai que ça porte à réflexion.NM : Personnellement, je ne pense pas. Je suis pâtissier actuellement, et ma passion c’est le football. Je pourrais quitter mon métier pour devenir footballeur, mais en tennis, je laisse volontiers ma place aux autres.

Je vais répondre à tous les messages et les appels que j’ai reçus, m’occuper de mes enfants, les emmener à l’école et aller les rechercher. C’est important de retrouver un quotidien normal.

Votre palmarès avant ce titre ?SG : Aucun palmarès (Rires.) Une finale perdue en Challenge l’année dernière contre Martinié, défaite 1-0. Alors imaginez, gagner la Coupe Davis un an après, je n’y aurais jamais cru… NM : Euuuuh, j’ai fait des matchs de Coupe de France, à l’époque où je jouais à Avranches en CFA. On avait rencontré Quevilly, puis on était allés jusqu’au septième tour contre Sochaux, avant de perdre 3-2. À titre personnel, je n’ai jamais eu de titre de meilleur buteur ou quoi, donc c’est vraiment mon premier titre.

Vous allez faire quoi ce soir ? (Interview réalisée dimanche soir, ndlr) SG : Je vais regarder Paris-Monaco. Le lundi, c’est encore repos pour nous au salon, je reprends mardi. Donc week-end tranquille, je vais répondre à tous les messages et les appels que j’ai reçus, m’occuper de mes enfants, les emmener à l’école et aller les rechercher. C’est important de retrouver un quotidien normal.NM : Ce soir, je vais également regarder Monaco-PSG, puis me coucher. Demain, c’est le boulot à 4h du matin. C’est le début de semaine, alors il faut refaire toute la mise en place : pâte à choux, brioches, éclairs… Il y a aussi des viennoises à faire et des commandes de fraisiers à récupérer. Mais, blague à part, vous savez que je suis le vrai cousin de Nicolas Mahut ? J’ai trente ans. On échange de temps en temps, oui. Oui, oui, c’est vrai. On a le même prénom, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise…? Le frère de mon père est le père de Nicolas, et ils se sont brouillés quand ils étaient jeunes. Il se sont perdus de vue, et nous on s’est retrouvés comme ça, par hasard. Je lui ai envoyé un message ce matin pour l’encourager, tout ça, puis il y a une heure quand ils ont gagné.

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