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On est allé faire un coucou à Parme

Par Valentin Pauluzzi
On est allé faire un coucou à Parme

Après le feuilleton de la saison passée qui a vu le club faire faillite et finir en Serie D, plus grand monde ne s’est préoccupé de l’éventuelle renaissance des Gialloblu. Alors on est allé jeter un coup d'œil...

La purée de petit pois n’est pourtant pas une spécialité de Parme, fleuron de l’excellence gastronomique italienne, mais le brouillard qui enveloppe le centre d’entraînement de Collecchio est paraît-il très caractéristique du climat automnal de la région. Sur le terrain principal, emmitouflé dans son parka jaune, Luigi Apolloni bosse les fondamentaux avec un petit groupe de joueurs, les plus jeunes, qui ont encore beaucoup à apprendre. Exercice sur les touches et combinaisons latérales dans un calme absolu que seule la petite Veronica, supportrice inconditionnelle, rompt par quelques encouragements. Les cinq journalistes suiveurs pianotent eux sur leurs smartphones pour se tenir au courant des résultats des adversaires directs lors des matchs en retard qui viennent de se conclure. « Altovicentino » , « Forli » , « Ravenna » ont remplacé Milan, Juve et Inter dans le vocabulaire local, mais Parme s’est très bien adapté à sa nouvelle dimension.

43 points sur 51 possibles

Debout et dehors devant un panneau de sponsors, Yves Baraye répond aux questions dans une conférence de presse improvisée. Cet attaquant sénégalais, passé par les jeunes de l’OM, est un peu la petite star de l’équipe, puisque meilleur buteur avec neuf réalisations. Après avoir éludé quelques banalités, il switche sur le français : « J’appartenais au Chievo jusqu’à l’été dernier, on m’avait prêté à la Juve Stabia en Serie B et à Torres en Serie C. C’est une division dans laquelle je ne voulais pas retourner, mais quand j’ai su l’intérêt de Parme, je n’ai pas hésité une seule seconde, même si c’est encore plus bas, en Serie D. J’ai rompu mon contrat, alors que j’avais encore deux années. C’est un risque, mais je pense que cela en vaut la peine. » Il débarque fin juillet et s’attend à trouver une ambiance morose après les récents déboires : « C’était tout l’inverse, on faisait le plein lors des matchs amicaux. J’entendais les chiffres des abonnés qui grimpaient, 6000, 7000, 8000, etc. Et le pire, c’est quand on a appris qu’on allait être diffusés en direct sur SKY. J’avoue que je n’y croyais pas. Pour nous, joueurs, c’est le meilleur moyen d’avoir une bonne visibilité en vue de la suite de notre carrière, car toute l’Italie vous regarde ! »

Malgré son relatif anonymat, Baraye est bien un des noms les plus ronflants dans l’effectif en compagnie de Guazzo, Miglietta et le capitaine Lucarelli, seul rescapé de la saison passée et fondamental pour guider ses coéquipiers face à des adversaires prêts à faire le match de leur vie : « Ils veulent tous faire bonne figure et prendre leur petit point. Du coup, ils se retranchent derrière et jouent en contre. Ils ont même des trucs et astuces pour nous pénaliser, par exemple en dégonflant les ballons pour les rendre plus légers. C’est un championnat relevé qui équivaut à la Serie C. » En 16 journées, quatre équipes ont réussi à arracher un match nul, à chaque fois sur le score de 0-0, Mezzolara, Forli, Castelfranco et l’Imolese, mais Parme caracole bien en tête du classement du groupe D avec 43 points engrangés en 17 rencontres, soit 7 de plus que son dauphin. Cette première place étant l’unique strapontin pour la promotion directe.

Un centre fantôme

On quitte les vestiaires pour le siège, les employés n’ont d’ailleurs pas encore eu le temps de décrocher tous les anciens logos pour y coller ceux du Parma Calcio 1913, probablement parce que l’ancienne marque sera rachetée dans quelques mois après un retour chez les pros prévu pour mai prochain. Quelques coupes ornent le hall d’entrée, mais les couloirs et bureaux sonnent creux et sont désormais bien trop vastes pour un club de quatrième division. Déjà appesantie par la météo, l’ambiance est tristounette, et l’arrivée d’Apolloni ne fait qu’augmenter cette sensation nostalgique. « C’est bien moi et non Mussi » , blague-t-il en faisant référence à l’autre roux qui composait la défense du légendaire Parme des 90’s. Lui aussi jette un œil aux grandes photos retraçant l’histoire parmesane : « Ah, si les murs pouvaient parler, ils en auraient des choses à dire… » , lance-t-il un brin mélancolique. Avec Nevio Scala président d’honneur et Lorenzo Minotti directeur technique, il forme un magnifique trio de vieilles gloires venus au chevet de leur équipe de cœur : « Je pensais que les joueurs auraient pu être intimidés en voyant tous ces anciens champions, mais au contraire, cela leur donne une motivation folle. » Ils sont 28 en tout à avoir épousé le projet de la renaissance, dont 4 gardiens : « Et dire qu’ils n’étaient que 5 quand je suis arrivé. Cela me complique la tâche, car il y a forcément des mécontents. C’est peut-être l’aspect le plus difficile à gérer, mais c’est un problème de riche, qui l’aurait cru ? » Et personne ne sera de trop, vu l’abnégation des adversaires : « Je rejoins ce que dit Yves. En plus de cela, ils savent parfaitement comment on joue puisqu’ils nous voient à la télé tous les week-ends, c’est un peu le revers de la médaille, car moi, je galère comme pas possible pour trouver des images sur les équipes que l’on va affronter. » Une en particulier a posé problème : « Forli a été construite pour la Serie C, car ils pensaient être repêchés. On a fait 0-0 chez eux. Ce fut une rencontre très compliquée, mais aussi instructive, car mes bonhommes ont montré qu’ils étaient prêts à souffrir. » Dans ces divisions-là, le nom ne suffit pas, il faut également des caleçons bien remplis.

Un stade bondé

Si le centre d’entraînement ressemble à une maison fantôme, le stade Ennio Tardini est plus bouillant que jamais avec une affluence moyenne de 10 000 spectateurs, soit la 23e meilleure d’Italie cette saison, c’est même mieux que trois clubs de Serie A : « L’émotion quand on entre sur le terrain est incroyable. Ce kopgiallobluplein à craquer, c’est notre âme, notre moteur. On ressent l’orgueil d’une ville blessée et trahie par les institutions et les anciens propriétaires. Ce sentiment a été parfaitement transmis à l’équipe » , raconte Apolloni totalement immergé dans cette nouvelle aventure : « Lorsque je me balade en ville, je croise beaucoup de personnes, souvent des anciens, qui me transmettent leur émotion, leur envie, leur chaleur. Plutôt que de pleurer sur leur sort, les Parmesans ont décidé d’apporter tout leur soutien à la nouvelle direction. » C’est tapi dans le brouillard que Parme amorce son ascension pour retrouver dans les hautes sphères du football italien. Le parcours est semé d’embûches, mais comme le dit un vieux diction italien : « Celui qui débute bien est à la moitié de son œuvre. »

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Par Valentin Pauluzzi

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