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OL, au poil à Tel Aviv

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OL, au poil à Tel Aviv

Aulas promettait le retour d'une certaine idée du jeu. Malgré un score flatteur, les Lyonnais se sont contentés de disputer un match de Ligue des Champions comme ils savent le faire. Sans génie, ni tremblement.

D’un côté, Jean-Michel Aulas qui répète sur tous les tons ce que doit être un club de foot par les temps qui courent : « Une équipe qui fait rêver ses supporters pour ses résultats, mais aussi pour la qualité de son jeu » . Comprendre, une belle entreprise de divertissement capable de ramener le moral à ses supporters et l’envie qui va avec d’acheter du maillot (dégueulasse) à la sortie du stade. De l’autre, l’homme tenu de mettre en œuvre le programme présidentiel, Claude Puel : « Un match de Ligue des Champions, c’est toujours à part. Ça reste un mini championnat où il faut construire sa qualification et prendre les points quand cela est possible » . Façon de rappeler qu’un match contre l’adversaire le plus modeste du groupe de Ligue des Champions se joue d’abord pour se rapprocher d’une qualification en huitième, loin devant toute autre considération. Pour peu qu’on se souvienne de l’état dans lequel on a quitté ses joueurs samedi soir à Gerland, on veut bien croire qu’il soit question de victoire avant tout, histoire de regonfler le moral de troupes, qui en ont bien besoin.

Du coup, plutôt que de répondre à l’impératif d’ordre esthétique de son président en alignant Pjanic au côté de Gourcuff au milieu, Puel préfère s’appuyer sur le même onze type que samedi dernier. Un 4-3-3 tout ce qu’il y a de plus classique dans la forme, avec Jérémy, Kimi et Yoann au milieu. Des types qui paraissaient certes plus paumés que jamais à l’issue de la 100ème du Derby, mais des types qui ont surtout signé la prestation s’approchant le plus du niveau d’un match de Ligue de Champions depuis le début de la saison –dans les intentions et dans l’intensité du moins.

Trois mi-temps de Ligue des Champions pour marquer

Au coup d’envoi, on interprète donc la défaite au goût amer contre les Stéph’ comme un simple coup de latte du destin (à trois poteaux et deux sauvetages sur la ligne) que l’on peut conjurer au plus vite. Encore faut-il être sûr de pouvoir concrétiser les quelques occasions de but qui se présenteront sur la pelouse du Bloomfield Stadium de l’Hapoël si on ne veut pas renforcer le sentiment qu’un mal autrement plus profond agite l’OL en ce moment, du côté de l’attaque notamment. Auquel cas on aurait vite fait de donner un nom à la menace qui plane au-dessus de Claude Puel : Lisandro Lopez.

En guise de premier remède au mal, les Lyonnais se disent qu’il vaut mieux reprendre les affaires là où on les a laissées lors de la seconde période face aux Verts samedi dernier. Distendre les lignes du 4-4-2 de l’Hapoël en envoyant le jeu sur les côtés, avec Cissokho et Réveillère déjà prêts à partir à l’abordage. Transmettre à Briand dans la foulée qui envoie dès la 4ème minute la première frappe de la soirée, bien cadrée mais encore trop mollassonne pour tromper Enyeama.

Comme pour l’instant les Israéliens se laissent faire, on voit le milieu lyonnais remonter d’un cran et venir presser dans les 35 mètres adverses. La défense de l’Hapoël en perd son placement, ce qui profite aux Lyonnais qui peuvent venir se pointer l’esprit tranquille aux abords de la surface et dérouler leur premier temps fort de la partie.

Sur une mauvaise relance de la défense rouge après un gros travail de Gomis côté droit, Källström hérite de la chique à l’entrée des 16 mètres et repère un léger appel d’air pleine défense dont Briand semble profiter. L’ancien Rennais s’engouffre, mais il est séché par Badier en retard comme tous ses potes. Howard Webb siffle péno. Michel Bastos, déjà buteur il y a quinze jours contre Schalke, s’y colle et transforme. L’air de rien, ce but a des allures de premier événement pour les Lyonnais : c’est le tout premier de la saison sur phase arrêtée.

Remis en confiance, l’OL donne d’abord l’impression qu’il peut dérouler le jeu promis en début de saison avec une série d’approches bien amenées autour des cages d’Enyeama. Pour ça, il suffit de passer une, puis deux lignes de l’Hapoël sur une seule passe envoyée par Diakhaté -décidément impeccable dans l’art de la relance plein axe-, on écarte sur les latéraux (Cissokho de préférence) et on centre en espérant retrouver Gomis ou Briand. Vu de loin, ça ressemble bien à du Barça pour les nuls, mais ça permet de maintenir une jolie pression à 0-1.

Mais comme l’avait promis Puel, l’OL est moins là pour assurer le spectacle que pour construire une qualification pour les huitièmes. On veut bien jouer, on veut bien marquer, mais on veut surtout gagner. Les Lyonnais se mettent donc en tête de vouloir gérer tranquillement leur avance. Le bloc baisse d’un cran et laisse la possibilité à Zahavi ou Vermouth de venir provoquer le milieu, d’éliminer un, deux, trois adversaires et envoyer Sahar dans la profondeur. Si les passes arrivent bien, le duo Diakhaté-Lovren se révèle impeccable dans ses alignements. Seule solution alors pour les milieux israéliens, se charger eux-mêmes des tirs en sortie de dribble, obligeant Lloris à se détendre ou renvoyer des poings (23ème et 30ème).

Ainsi ballotés, les Lyonnais laisseraient presque trahir leurs sales doutes du moment. Reste alors à s’en remettre aux quelques contres que la pression de l’Hapoël permet. Ou aux coups de pied arrêtés. Premier problème, ni Gomis, ni Briand ne semblent en mesure de faire oublier Lisandro en bout de chaîne. Second problème, Gourcuff ne soigne toujours pas les quelques coups de pied arrêtés qui lui sont offerts. C’est pourtant sur une action foireuse de Gomis amenant un corner, puis sur le tir à peine mieux réussi de Gourcuff qui suit que Bastos se retrouve avec une balle à renvoyer pleine volée de l’extérieur dans la lucarne depuis l’entrée de la surface (35ème). Non seulement, l’OL n’a plus besoin d’une trentaine de tirs pour espérer marquer, mais en plus, ses attaquants sont enfin capables de marquer au-delà de la 27ème minute.

Une mi-temps pour redevenir une équipe de L1 comme les autres

L’air de rien, sous le ciel de Tel-Aviv où la température tourne autour des 35°, l’OL vient de conclure sa troisième mi-temps de Ligue des Champions en trois jours. A 2-0, avec l’Hapoël qui en reste toujours aux dribbles-tentatives de passe en profondeur, on peut se permettre de s’en remettre à une défense centrale lyonnaise qui tient le choc sans trop se forcer. Quitte à se retrouver un peu sous pression et à liquider des situations favorables en pagaille. Après tout, comme l’avait expliqué Puel, c’est aussi comme ça qu’on peut ramener des points en Ligue des Champions.

La seconde période suit ainsi son cours, jusqu’à la 78ème minute. Sur un coup-franc à trente mètres des buts lyonnais pour les Israéliens, Lovren est tellement facile qu’il se met à tirer du maillot rouge dans sa surface. Second péno sifflé par Howard Webb que le gardien nigérian de l’Hapoël vient transformer.

Revenus à un but, les Israéliens tiennent enfin l’occasion de rappeler aux Lyonnais ce que peut être aussi un match de Ligue des Champions quand on se remet à devenir une équipe de L1 comme les autres et qu’on ne parvient plus vraiment à maîtriser les événements : une partie autrement plus engagée quand s’y mêle la perspective d’un retour héroïque. Ne reste alors que pour seule solution de bien rester en place, laisser les gars de l’Hapoël envoyer des longs ballons qui ne trouvent pas preneurs, puis faire tourner la balle à vide quand on l’a pour faire défiler les dernières minutes de la partie. De quoi user des Israéliens au bout des arrêts de jeu, contraints de donner dans les accrochages du genre désespérés, avant de laisser filer Pjanic et Pied, entrés en cours de partie, pour marquer le troisième but de la soirée. Un dernier événement en soi, puisqu’il s’agit du premier but en seconde période de la saison.

Malgré toutes ces petites premières et loin des effets d’annonce d’avant-match, cette nouvelle victoire confirme ce qu’on savait de la saison lyonnaise : bien embarquée en Ligue des Champions, avant de se remettre à douter au milieu des ennuis et de la folle pression quand arrive le retour au quotidien de la Ligue 1.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

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