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Non, Rémi Talès n’a pas volé la place de François Trinh-Duc

Par Quentin Moynet
Non, Rémi Talès n’a pas volé la place de François Trinh-Duc

Personne ne parlait de lui jusqu'à ce qu'il « vole » la place de François Trinh-Duc pour la Coupe du monde en Angleterre. Rémi Talès, qui sera titulaire à l'ouverture contre la Roumanie ce mercredi (21h), s'est alors retrouvé au cœur des critiques. Injustes pour ceux qui le connaissent et l'ont vu changer de dimension en quelques années.

« #JesuisFrançois. » Ce tweet écrit le 23 août dernier par le demi de mêlée du Stade français Julien Dupuy n’a pas seulement fait marrer tout le monde. Il a aussi symbolisé la consternation générale après l’annonce de la liste des 31 Bleus retenus pour le Mondial en Angleterre. Appelé dans une première liste de 36 joueurs, François Trinh-Duc, pourtant considéré par beaucoup comme le meilleur demi d’ouverture français du moment, a été écarté par Philippe Saint-André, au même titre que Xavier Chiocci, Sébastien Vahaamahina, Loann Goujon et Rémi Lamerat. Les défenseurs du numéro dix de Montpellier s’en sont pris au sélectionneur français, mais aussi à celui qui a selon eux « volé » sa place.

« Ça l’a touché qu’on lui fasse ce procès »

Discret, rarement mis en avant par les médias, Rémi Talès, 31 ans, s’est du jour au lendemain retrouvé au centre de toutes les attentions. Et de toutes les critiques. S’il a validé son billet pour la Coupe du monde, ce serait uniquement parce que Saint-André n’a jamais apprécié Trinh-Duc et que Jules Plisson, l’ouvreur du Stade français, s’est blessé à l’épaule en avril. « Il y a un manque de respect envers Rémi, s’était alors agacé PSA en conférence de presse début septembre. Il a gagné un titre de champion de France, il est dans le groupe depuis deux ans. C’est un grand monsieur et j’ai vu un manque de respect à son égard qui me chagrine. »

Malgré le soutien de son sélectionneur, le futur joueur du Racing 92, qui s’est installé à Meudon (Hauts-de-Seine) cet été, n’est pas resté insensible à toutes ces critiques. « Ça l’a touché qu’on lui fasse ce procès, avoue David Darricarrère, qui est resté très proche de son joueur après l’avoir entraîné en minimes, puis en pro à La Rochelle et à Castres jusqu’à la saison dernière. Il n’y est pour rien, il a fait tous les efforts nécessaires pour faire partie de cette aventure. On l’a mis dans cette polémique qui pour lui n’existait pas. Il a mérité sa place, il ne l’a volée à personne. »

Premiers pas en Top 14 à 26 ans

Darricarrère le sait mieux que personne, Rémi Talès a énormément travaillé pour en arriver là. Pas passé par les filières de formation classiques du rugby français, le natif de Mont-de-Marsan a mis du temps à éclore au plus haut niveau. Il a fait ses armes en Pro D2, au Stade montois puis à La Rochelle, avant de découvrir le Top 14 en 2010 avec le club rochelais, à 26 ans. Arrivé à Castres la saison suivante, il a progressivement pris conscience de son potentiel, mais aussi de ses limites. « J’ai tout de suite aimé son style de jeu, se souvient l’ancien trois-quarts centre du CO, Vincent Inigo, qui a vu Talès débarquer dans le groupe castrais en 2011. Il adorait attaquer la ligne, passer les bras. Dans le jeu au pied de déplacement, il était bon, mais c’est vrai que les pénalités n’étaient pas sa qualité première. Je n’ai pas le souvenir qu’il s’entraînait beaucoup pour buter. »

Rémi Talès n’était pas un buteur. Il avait commencé à travailler cet aspect de son jeu, mais ce n’est qu’après son titre de champion de France avec Castres contre Toulon (19-14) le 1er juin 2013, et sa première sélection avec l’équipe de France, deux semaines plus tard contre la Nouvelle-Zélande (défaite 30-0 à Christchurch), qu’il en a fait un véritable objectif. « Il a énormément travaillé le jeu au pied » , confirme Darricarrère qui a eu un rôle très important quand son poulain a connu un passage à vide.

Des séances de travail supplémentaires

C’était la saison dernière. À l’instar de son club, qui a évité la relégation en toute fin de championnat, Talès a connu une année galère. Entre son transfert annoncé au Racing 92 et une blessure qui l’a perturbé dans sa préparation, il s’est un peu perdu en route. Et les portes du XV de France se sont refermées devant lui. « Il avait fait de très bons débuts avec les Bleus, il avait la confiance des entraîneurs, mais il a eu un petit trou d’air, reconnaît son ancien coach. Il a un peu douté, il s’est posé des questions. »

Mais plutôt que de lâcher, l’ouvreur a redoublé d’effort. Toujours sous le regard de Darricarrère. « On se faisait des séances tous les deux, de l’entraînement et de la vidéo, raconte-t-il. Il a énormément travaillé le jeu au pied, il s’est étoffé physiquement, du haut du corps, pour que défensivement, il soit encore meilleur. On a aussi travaillé sur sa vitesse d’exécution. Je lui mettais des contraintes qu’il devait résoudre. » Un travail payant puisque Talès a fait son retour chez les Bleus et a été retenu dans les 36, puis dans les 31 de Saint-André. « On s’était donné cet objectif tous les deux, commente Darricarrère. Je l’ai énormément soutenu quand c’était difficile. Je lui ai toujours dit d’y croire. Aujourd’hui, je suis très fier. »

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