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N’Doram : « Je mets en place le Clairefontaine tchadien »

Propos recueillis par Thomas Pitrel
N’Doram : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je mets en place le Clairefontaine tchadien<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Portable à l’oreille sur un terrain de foot de son pays natal, l’ancien sorcier nantais et abonné de l’infirmerie monégasque évoque la chute de ses deux clubs de cœur et les évolutions du foot en Afrique et au Tchad.

Qu’est-ce qu’il se passe en ce moment dans votre vie, Japhet ?
Je suis au Tchad depuis quelques mois dans le cadre d’une démarche du ministère de la Jeunesse et des Sports. On met en place un centre de formation national qui sera à peu près l’équivalent de Clairefontaine, à l’échelle d’ici. C’est quelque chose qui n’existe pas au Tchad. Je suis donc venu donner un coup de main à la fédération et au ministère, pour aider le football tchadien.
L’ouverture est prévue pour quand ?
Si tout va bien, on devrait déjà être fonctionnel début 2012. Malheureusement on rencontre quelques difficultés d’ordre économique. Je suis venu avec un œil assez professionnel, assez pointu. La mise en place de ce genre de structure demande des moyens et ils ne sont pas toujours conscients de ça. Donc on tergiverse un peu mais j’essaie de les amener à comprendre que ce sont des structures nationales et que ce sera bénéfique pour le Tchad.
Il y aura des liens particuliers avec Nantes et Monaco ?
Oui, je pense que les ouvertures sont là, mais bon nous n’en sommes qu’à la phase de lancement. Si on confirme et qu’on arrive à mettre quelque chose en place, il n’est effectivement pas exclu que je cherche des partenaires de ce côté-là. Parce que même en étant loin, j’ai toujours été très actif dans ces deux clubs qui m’ont permis de faire carrière.
Qu’est-ce qui explique la chute de ces deux clubs ?
C’est difficile d’expliquer tous les problèmes qui les ont menés à ce niveau mais je pense qu’ils sont similaires. Ce sont des clubs avec des valeurs, avec des noms, et quand ce n’est pas bien géré, à un moment donné on se retrouve avec ces conséquences-là. Ça fait très mal de voir des clubs aussi prestigieux que Nantes et Monaco en Ligue 2. Avec en plus des difficultés à s’imposer en L2. Donc les gens à la tête de ces clubs devraient se remettre en question.
Vous avez suivi le match Nantes-Monaco vendredi dernier (3-0 pour Nantes, ndlr) ?
Je n’ai pas pu le regarder mais j’ai vu le score. C’est difficile pour moi d’être content de la victoire de Nantes parce que Monaco reste aussi mon club. J’aurais préféré éventuellement que l’un ou l’autre gagne 3-0 mais qu’ils se disputent les premières places. C’est vrai que j’ai été plus sur le terrain à Nantes mais à Monaco j’ai travaillé six ans dans le staff technique et mon fils est au centre de formation.
Nantes se remet à jouer correctement depuis quelques semaines et se rapproche du podium en Ligue 2.
J’ai pas eu l’occasion de voir beaucoup de matchs mais c’est vrai que j’ai eu ces échos. Maintenant ce qui fait défaut depuis deux ou trois ans, c’est la continuité dans les performances. Si, comme l’a dit l’entraîneur, cette victoire contre Monaco était un match-référence, tant mieux pour eux, ça me paraitrait logique que Nantes joue les premiers rôles, s’ils retrouvent leurs valeurs.
Monaco est carrément dernier. L’ASM va filer en National ?
Ce serait bien dommage. C’est vrai que le seul objectif cette saison, c’est de se maintenir et de mettre quelque chose en place pour l’année prochaine. Pour jouer en Ligue 2, il faut aussi garder ses meilleurs joueurs, ce qui n’a pas été le cas de Monaco.
Changeons de continent, la CAN commence le 20 janvier sans le Cameroun, l’Egypte ou l’Algérie. Qu’est-ce qui a changé dans le football africain pour que les gros se fassent sortir comme ça ?

« Les grandes nations africaines se sont reposées sur leurs acquis »
Ce qui a changé, c’est que les petites nations se sont mises au travail depuis quelques années. On n’en parle pas beaucoup mais aujourd’hui presque toutes les nations africaines se sont mises à travailler. Les gens se sont rendus compte qu’il fallait travailler à la base. Le niveau s’est donc équilibré et ces nations ont mérité leur place. Ce qui est décevant, c’est que les grandes nations, au lieu de chercher à rattraper le niveau mondial, ont arrêté de travailler et se sont contentées de leurs acquis. C’est bien dommage pour le foot africain parce que si on veut un jour donner quelque chose sur le plan international, les meilleurs doivent continuer à aller de l’avant. J’espère que ça va réveiller la conscience de ces soi-disant grandes nations.
La récente grève des joueurs camerounais suite au non-paiement de leurs primes, c’est un peu un running-gag.
C’est ce que je disais, il faut que les dirigeants africains soient conscients de tous ces problèmes de gestion, d’organisation. Tout influence les résultats dans le sport de haut niveau. Il faut une discipline de fonctionnement, ce qui n’est pas toujours le cas. Les dirigeants du football africain se disent toujours que les professionnels ont pour devoir de jouer pour leur pays. Bien évidemment qu’ils doivent le faire, mais ils ont aussi le droit de gagner de l’argent. Il y a des sommes destinées aux sportifs, elles doivent revenir aux sportifs et pas aux dirigeants.
Du coup, qui est votre favori pour la CAN ?
Il y a tout de même quelques nations qui confirment comme le Ghana, qui est en progrès depuis pas mal d’années, ou le Sénégal qui a retrouvé une équipe, ce qui lui avait fait défaut et qu’ils ont retrouvé avec cette génération. Et puis évidemment le grand favori est la Côte d’Ivoire. Eux aussi, s’ils retrouvent des valeurs d’équipe plutôt que des individualités, ils peuvent gagner cette CAN.
Et le Tchad à la Coupe d’Afrique des Nations, c’est pour quand (les « Sao » n’ont jamais disputé une seule phase finale, ndlr) ?
Ah ça c’est une bonne question. Ça va être difficile dans la mesure où nous sommes une jeune nation du foot africain mais ça fait partie de mes objectifs en venant ici pour développer la formation. On a des générations de qualité mais on manquait de travail à la base. Avant de penser à se qualifier pour la phase finale, il faut commencer par former les gamins.
Vous n’avez pas envie de devenir sélectionneur un jour ?
On m’a posé la question mais aujourd’hui ça ne me botte pas parce que si je suis sélectionneur, je veux pouvoir emmener le Tchad à la phase finale de la CAN. Pour ça, il me faut des joueurs de qualité, de talent, de compétition. Il n’y en a pas beaucoup en ce moment. Si c’est entrainer pour entrainer, ça ne m’intéresse pas. Si j’entraine, c’est pour gagner.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Propos recueillis par Thomas Pitrel

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