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Munitis : « Le jour où j’ai mis la misère à Thuram »

Propos recueillis par Pierre Boisson
Munitis : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le jour où j’ai mis la misère à Thuram<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pedro Munitis est le joueur d'une autre époque, celle où la France finissait toujours par gagner contre l'Espagne. Fraîchement retraité, l'ex-joueur du Real et de Santander reste insaisissable et manie toujours à la perfection le crochet du gauche au moment de répondre au téléphone. Après de nombreux tacles à son répondeur téléphonique, Munitis s'est enfin arrêté de courir et a pris le temps de se rappeler ce fameux France-Espagne 2000 où, pendant un peu plus d'une mi-temps, il aura trituré les reins de Lilian Thuram à coups de crampons.

Quel souvenir gardes-tu de ce quart de finale de l’Euro 2000 ?C’est un match très spécial pour moi. L’équipe de France était alors championne du monde, avec des joueurs incroyables. C’était mon premier match comme titulaire avec la sélection dans cet Euro, donc, personnellement, c’était un grand moment d’émotion. Surtout que tout a bien marché pour moi.

Un peu moins pour Lilian Thuram, à qui tu as sans doute fait passer une des pires mi-temps de sa carrière…J’étais super motivé ! À l’époque, Thuram était tout simplement le meilleur défenseur du monde. Donc je n’avais pas grand-chose à perdre et tout à gagner. Je me sentais super bien avant le match, je sortais d’un Espagne-Yougoslavie où j’étais entré à la mi-temps et où j’avais réussi à mettre un but et à provoquer une expulsion. J’étais en confiance. De toute façon, quand tu sais que tu vas être en face d’un joueur comme Thuram, tu es motivé à bloc. Je l’ai affronté avec courage et c’est vrai que ça m’a bien réussi. Je ne sais pas s’il a été surpris parce que je n’étais pas très connu ou quoi… Au final, même si on perdu, cela fut sans doute le meilleur match de ma carrière.

Thuram t’a parlé pendant le match ? On ne parlait pas la même langue, donc, s’il m’avait dit quelque chose, j’aurais de toute façon rien compris. Mais c’est clair que je voyais qu’au fur et à mesure du match, il essayait de se remettre dedans, de faire les choses bien pour reprendre le dessus.

Qu’est s’est-il passé sur l’action du penalty [transformé par Mendieta] où Thuram te fauche dans la surface ? C’était un peu absurde parce que l’action n’était pas très dangereuse, mais c’était sans doute à cause des deux ou trois dernières fois où je l’avais passé. Je crois que Thuram était parti avec l’idée de prendre la balle coûte que coûte. Il est arrivé en force, m’a pris la jambe et j’ai été projeté en avant.

Malgré cette première mi-temps de feu, tu sors en cours de match. Camacho t’a-t-il expliqué son choix ?Non, quand l’entraîneur m’a sorti en deuxième mi-temps, j’ai pas bien compris parce que je me sentais très bien et on était super dangereux du côté gauche, on allait faire mal.

En France, on dit souvent qu’avec Munitis sur le terrain, l’Espagne aurait sans doute fini par passer… (Rires) C’est dommage que mon coach n’ait pas pensé la même chose…

Tu as rejoué contre Thuram dans ta carrière ? J’ai rejoué une fois contre l’équipe de France, mais je ne crois pas qu’il jouait ce match.

Il a eu peur de ton crochet ?(Rires) Non, tu parles. Comment un petit mec comme moi [Un Pedro Munitis, ça mesure 1m67, NDLR] aurait pu faire peur à un joueur comme Thuram ?

Tu fais partie de cette génération qui perdait toujours contre la France et dans toutes les grandes compétitions. Sincèrement, que s’est-il passé dans la tête des jeunes pour expliquer un tel changement ? C’est une question de mentalité et de conviction. Maintenant, l’Espagne est convaincue qu’elle peut battre n’importe qui. Mais cela a été difficile pour nous de retourner cette situation. On a eu de grandes équipes par le passé, mais pas forcément avec cette conviction de pouvoir faire des grandes choses. On n’avait gagné qu’un Euro à l’époque, et encore, en 1964. Quand on était face à une grande équipe, on arrivait avec des complexes. Alors qu’aujourd’hui, même quand l’Espagne ne joue pas mieux que son adversaire, on finit par gagner.

Retraité depuis un an, tu entraînes désormais une équipe de D2 féminine. Une seule question : pourquoi ?Par hasard. J’étais ami avec des filles qui jouaient au foot et n’avaient pas d’entraîneur, alors elles m’ont demandé un coup de main. Pour le moment, je ne peux pas entraîner à plus haut niveau, car il faut que je passe mes concours, donc j’en profite pour accumuler de l’expérience. Le football féminin est très différent, tout va plus lentement. Mais bon, leur capacité de travail est peut-être supérieure à celle des mecs. Elles ne se plaignent jamais. Et le football reste du football.

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Propos recueillis par Pierre Boisson

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