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Monaco vous emmerde ?

Par Chérif Ghemmour
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Monaco vous emmerde ?

Monaco-PSG. Zéro à zéro... Dugarry pas content. Ménès pas content. Riolo pas content. Appadoo pas content. Et ils n'ont pas entièrement tort… Mais comme dans la pub Schweppes avec Uma Thurman : « What did you expect ? » Vous vous attendiez à quoi, les gars ?

L’amateur de foot français est un peu trop consommateur. C’est là son moindre défaut. Alors quand l’OM et OL perdent ce week-end et sont sur le point d’être lâchés dans la course d’un titre promis à Paris ( « Encore Paris ? La barbe ! » ), on lui survend un nouveau challenger : Monaco ! Ben, oui : l’ASM remonte en L1 et sort d’un match de rêve à l’Emirates. On considère d’emblée que son match en retard contre Montpellier à dom est déjà une victoire (ah, bon ?) et que contre Paris, c’est dans la poche. Et voilà 6 points de plus pour l’ASM ! Ce qui lui en fait 49, avec une place sur le podium et, en effet, un rôle de prétendant au titre (OL 54 points, PSG 52 et OM 50). Magnifique ! Emballez-nous ça pour le grand film du dimanche soir sur Canal ! Un Monaco-Paris niveau Ligue des champions avec plein de buts et des guirlandes de fleurs !

Sauf que… Au bout de dix minutes, les Monégasques n’ont pas joué le jeu, les salauds ! Ces minables ont reculé et joué la blinde derrière plutôt que nous refaire le coup d’Arsenal… Ben, justement, le match extra à l’Emirates leur a peut-être pesé dans les jambes (et dans les têtes), non ? Face à un Paris XXL qui avait très bien bossé dans la semaine, hyper motivé, mobile et plein de jus, beaucoup de jus, c’était dur de pouvoir faire du jeu. À moins de s’en prendre quatre ou cinq… Ce qui a failli arriver, soit dit en passant, sans la maladresse crasse des attaquants du PSG. Sauf que Monaco n’avait pas envie d’en prendre quatre ou cinq pour faire plaisir à Duga. Quand on voit comment ce Paris morfale enrayait très bien les fameuses sorties de balles de l’ASM et qu’un grand Pastore régalait comme jamais, Toulalan et ses potes ont compris : ce PSG trop fort était injouable.

The Jardim babes…

Alors Monaco a renoncé, c’est vrai. Et il a accepté de subir sans trop répondre dans le registre offensif. Les Asémistes n’ont tué personne, n’ont pas latté, ne se sont jamais désunis : ils ont fait ce qu’ils savent faire le mieux cette saison, bien défendre. Et, en effet, ça peut être très chiant, Duga et les autres contempteurs de l’ASM jardimien ont raison là-dessus. Mais ils s’attendaient à quoi ? À voir naître au soir du 1er mars un champion de France potentiel pratiquant un jeu de rêve ? Impossible. Sans doute pas cette année. Personne n’a insisté sur l’extrême jeunesse de l’ASM face au PSG, dimanche soir : Almamy Touré (18 ans), Anthony Martial (19 ans), Wallace (20 ans), Fabinho (21 ans), Bernardo Silva (21 ans), Kurzawa (22 ans), Kondogbia (22 ans) et Ferreira Carrasco (22 ans). Huit titulaires sur onze avec une moyenne d’âge de 21 ans pour seulement trois darons (Subašić, Toulalan, Moutinho).

Et vous vouliez que ces rookies dansent sur le ventre des Parisiens aiguisés comme des lames ? Honnêtement… Cette ASM a « changé de projet » courant août (Falcao est parti à la toute fin du mercato). Leonardo Jardim n’est là que depuis 7 mois, il ne maîtrise pas trop la langue et il s’est pris en pleine gueule les réalités « bétonnières » de notre chère Ligue 1. Monaco a eu également son lot de longues blessures (Kondogbia, Kurzawa, Raggi, Carvalho) ou à répétitions (Berbatov, Toulalan). Sur les dix derniers mois écoulés, l’ASM a aussi changé de plans de jeu. Trois, exactement : celui de Ranieri, puis Jardim 1 (très ambitieux, tout le mois d’août), puis Jardim 2 (celui qu’on connaît, plus prudent, mais réclamé par ses joueurs, on l’oublie). Alors ayons un peu d’indulgence pour l’ASM 2014-15. On attendait le Jardim 3, entrevu à l’Emirates. Mais il va sans doute falloir attendre…

Albert Camus

Après le 0-0 contre Paris, certains ont crié à la supercherie, en remettant en cause la victoire contre les Gunners : ce n’est pas Monaco qui aurait gagné, mais Arsenal qui a perdu… C’est vrai, Arsenal, c’était pas terrible. Et d’ailleurs gare au retour : la qualif monégasque n’est pas encore « in the pocket » . Mais si Arsenal a été aussi minable, c’est sans doute parce que l’ASM l’a peut-être aussi rendu un peu minable, non ? Duga et Ménès ont parlé du sempiternel jeu de contre de Monaco. Pas faux… Mais c’est inexact. Si Monaco a bien mis deux contres assassins à l’Emirates, le premier but de Kondogbia était une banale attaque placée. Et avant ce premier but, l’ASM s’était procuré quatre situations chaudes, « placées » , devant le but d’Ospina. Preuve que l’ASM sait aussi faire du jeu. Car l’ASM essaye d’en faire, ce que Duga ne veut pas voir, marqué qu’il a été par les pâles copies contre Bordeaux, Lyon (et encore !) ou Nice.

Car le 3-1 à l’Emirates a pris justement sa source lors de matchs ou de bouts de matchs qui ont attesté d’une volonté monégasque de faire du jeu. À Guingamp (0-1, mais domination de l’ASM d’un bout à l’autre du match), contre Rennes (3-1, Coupe de France), contre Marseille (1-0, bonne deuxième mi-temps), contre le Zénith en C1 (2-0), à Toulouse (un 2-0 net et maîtrisé), contre Lens (2-0, à 10 contre 11), à Rennes (0-2, mais domination très nette en 2e mi-temps), à Bastia (3-1 là-bas), à Montpellier (1-0, contrôle du match total), à Lyon (1-2, mais bonne 2e mi-temps). À la trêve, l’ASM était en tête de L1 avec la plus grande possession dans le camp adverse. Avant Guingamp, l’ASM c’était aussi 9,4 occasions de buts crées par match (4e derrière l’OM, l’OL et le LOSC). Après Guingamp, l’ASM était aussi la 5e équipe à avoir le plus tiré sur les montants (10 fois). Ce Monaco « essaye » , au sens camusien du terme (Albert Camus). Monaco a également joué à fond les quatre compètes, cette saison. Et puis évoluer dans un stade vide n’incite pas non plus à se transcender…

Valérie Trierweiler

On daube aussi sur l’argent des Russes, censé promouvoir les beaux résultats… Mais l’argent n’achète pas l’excellence. Pas en sept mois. Demandez aux Qataris s’ils ont été champions dès la première année… Hormis Paris, on voit que l’OL, l’OM, voire Lorient ou Caen jouent mieux que Monaco ? Sans doute. Mais l’OM et l’OL ne jouent pas la C1 et n’ont de toute façon pas le niveau Ligue des champions… Même si éliminé au retour face à Arsenal, Monaco aura été au niveau C1 (4 victoires, 2 nuls et 1 défaite). Et rien que pour notre indice UEFA, on peut féliciter Monaco et Jardim. C’est vrai, ce Monaco limité peut être très chiant devant. Mais il n’est pas nul. Jardim, qui visait la 5e en L1 cette saison, est un gars lucide : « Notre équipe n’a pas la capacité de prendre les bonnes décisions offensivement. Je ne suis pas surpris. On y travaille, mais il est difficile de changer les caractéristiques des joueurs » (après Guingamp). On voit bien les limites à bien construire devant et le manque flagrant d’automatismes entre les attaquants (Berbatov, F. Carrasco, Martial ou Dirar). Il manque un n°10 ou équivalent pour faire la liaison entre milieu et attaque.

Rêvons un peu : et si Jardim s’offrait un bon « meneur » et évoluait vers un 4-4-2 losange (avec pointe haute) ou vers un 4-3-1-2 à la Prandelli ? Mais la vraie question sur l’ASM, c’est le projet global. Est-ce que l’objectif de Rybolovlev est purement business : on élève du rookie dont on fait monter la cote en coupes d’Europe pour bien le vendre ensuite ? Ou bien on voit à plus long terme avec un Jardim à qui on laissera le temps de mettre en place une belle équipe pour « faire du beau jeu » ? Après tout, on dit de Jardim qu’à Braga, à l’Olympiakos et au Sporting, il faisait bien jouer ses équipes… Si c’est l’option business qui triomphe, alors c’est mort pour l’ASM. Et Dugarry, Ménès, Riolo et Appadoo auront définitivement raison : il n’y aura rien à espérer de cette ASM pour l’avenir. Mais aujourd’hui, contentons-nous de ce Monaco-là un peu chiant et, en souvenir du 3-1 à l’Emirates, de lui dire « merci pour ce moment » …

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