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Thorgan, entre terre et lumière

Par Martin Grimberghs
Thorgan, entre terre et lumière

Thorgan, le frère d'Eden. La vie de Thorgan est ainsi faite. Doué, mais sans doute moins que son aîné, il a au moins l'avantage d'avoir plusieurs cordes à son arc. Et c'est déjà beaucoup.

Le 22 janvier dernier, Thorgan Hazard reçoit des mains d’Herman Van Rompuy le Soulier d’or du championnat de Belgique, une consécration quand on évolue en Jupiler Pro League. Plébiscité par un jury composé en grande partie de journalistes, du Nord comme du Sud du pays, Thorgan devient par la même occasion le premier joueur de Zulte Waregem à recevoir le précieux trophée. Il côtoie aussi une belle liste de noms, plébiscités précocement également : Paul Van Himst (récompensé à 17 ans), Enzo Scifo (à 19 ans), Vincent Kompany (à 19 ans), Steven Defour (à 20 ans) et Axel Witsel (à 20 ans). Mais Thorgan est surtout le frère d’Eden qui, au même âge, avait déjà réalisé le doublé Coupe-championnat avec le LOSC, été élu meilleur joueur de Ligue 1 et enchaînait les titularisations avec les Diables rouges. En même temps, cela fait déjà bien longtemps que Thorgan est habitué à être le second. Lui, le cadet qu’on marchandait à l’été 2012 dans le cadre du transfert de son aîné vers Chelsea, a donc aujourd’hui décidé de tracer sa propre route. Franck Berrier, ancien partenaire de route de Thorgan à Zulte Waregem remarquait déjà cette volonté de s’affranchir de l’aîné il y a plusieurs années : « Si vous ne connaissez pas le foot, vous pouvez ne pas savoir qu’il a un grand frère. Il n’en parlait jamais. C’était quelqu’un de super simple alors que chez nous, c’était clairement la star de l’équipe. » Star sans caprice, homme discret, joueur simple, l’homme se contente de viser juste.

Le mal bleu

Comme ce 30 août de l’été 2012 où, à peine arrivé à Chelsea, Thorgan prend tout le monde à contre-pied en optant pour un prêt vers le modeste club de Zulte Waregem, un club anonyme coincé au carrefour de deux Flandres aux accents bien différents. Où il explose. « Il ne fallait surtout pas qu’il reste en Ligue 1, commence son ancien coach chez les Espoirs belges, Jean-François Rémy. Tout le monde l’attendait à cause d’Eden et il n’était athlétiquement et mentalement pas encore prêt pour l’Angleterre et ses effectifs de 40 joueurs. » Un choix par défaut reste un choix et Thorgan ne sera jamais amené à le regretter. En deux ans, il devient la vedette du championnat belge, obtient sa première sélection avec les Diables rouges et serre donc la pince de son ancien Premier ministre devenu entre-temps président du conseil européen. La trajectoire n’était pourtant pas facile à deviner. Parce que quand on vient de passer cinq ans à La Gaillette, le centre de formation lensois, et qu’on a passé quelques jours à Cobham, l’ultra-moderne complexe d’entraînements des Blues, on ne débarque pas au stade Arc-en-ciel de Zulte Waregem sans appréhension.

Et forcément, un mec de Chelsea qui débarque à Waregem, ça interpelle quelque peu. Franck Berrier, alors numéro 10 et meilleur joueur du club, Français exilé en Belgique depuis 2008, se souvient des premiers pas d’Hazard dans les vétustes installations du « Essevee » , surnom habituellement donné au club flandrien : « Tout le monde le regardait différemment, mais lui n’était pas du tout grande gueule comme tout le monde pouvait le croire. Au contraire, il se faisait tout petit dans le vestiaire. » Poli et calme, Thorgan l’est aussi sur le terrain. Dans un premier temps du moins. Il faudra en fait attendre quelques semaines avant de le voir lâcher les chevaux. Une période charnière selon Jean-François Rémy : « Il avait tout à prouver en arrivant en Belgique. D’autant plus qu’il restait sur un échec à Lens. Heureusement, il a pu compter à Zulte sur un entraîneur (Francky Dury, ndlr) qui croyait en lui, prêt à tout pour l’incorporer à son système. Dury l’a laissé pendant des semaines sur le terrain alors que ses prestations n’étaient pas si bonnes que cela. C’est quelqu’un d’assez paternaliste. Thorgan avait besoin de ça à ce moment-là. » L’alchimie opère et durera deux ans. Le temps pour Thorgan de devenir, au même titre que son club de Zulte-Waregem, l’attraction du championnat. Ses statistiques personnelles s’affolent (20 buts, 30 passes dé) et les résultats suivent : une deuxième place au championnat en 2013, une finale de coupe perdue en 2014. Thorgan bouscule l’ordre établi avec un club au budget plus de trois fois inférieur à celui d’Anderlecht.

La forteresse invisible

Après deux saisons pleines en Belgique, le petit Hazard comprend qu’il faut partir pour grandir. Son manager, John Bico, souhaite l’envoyer à Anderlecht, dès le mercato hivernal. « Certaines personnes à Zulte Waregem sont devenues ces dernières semaines des experts dans la désinformation. C’est pourquoi il est nécessaire d’apporter une clarification. Thorgan va bien jouer pour Anderlecht. » Après plusieurs semaines de palabres, la décision tombe : Thorgan reste bien à Zulte, en attendant l’été. Fin de la polémique. Il n’empêche que ce même hiver, la vie de Thorgan a reçu un sérieux coup d’accélérateur. Franck Berrier se souvient de ce mois de janvier particulier : « Honnêtement, le Soulier d’or, ça l’a saoulé. Les journalistes, les rendez-vous, les rumeurs de transfert à Anderlecht… C’est quelqu’un de discret, Thorgan. Pas un mec qui aime bien aller à droite à gauche pour parler de lui. » Le 4 juillet 2014, c’est officiel : Thorgan s’en va, mais pour le Borussia Mönchengladbach. Une idée venue de Londres, certes, mais que Thorgan approuve. Il n’est d’ailleurs pas le seul à voir dans ce nouveau choix de carrière de bien belles perspectives. Son ancien mentor chez les Diablotins en atteste : « Gladbach, c’est un club avec un vrai projet, géographiquement proche de la Belgique et avec un entraîneur qui parle français (Lucien Favre, ndlr). Après, je pensais qu’il aurait plus de temps de jeu en championnat. Maintenant, il doit jouer plus, mais je pense que son entraîneur l’apprécie. Et d’après ce que je sais, il n’y a pas de panique à avoir. »

Oui, Thorgan n’est actuellement qu’un remplaçant de luxe dans l’effectif de Lucien Favre. Du coup, Thorgan regarde, découvre, apprend en Bundesliga et s’éclate en Europa. Le combo est parfois frustrant, mais visiblement, ça marche. Quand Thorgan entre, Thorgan séduit et quand il n’est pas là, le Borussia gagne quand même. Aujourd’hui, Mönchengladbach est troisième en championnat, premier de son groupe d’Europa et encore en lice en Coupe d’Allemagne. Une quantité et qualité de matchs qui confortent le choix de Hazard. Son prochain objectif consistera maintenant à intégrer durablement le groupe de l’équipe nationale belge. Observateur attentif de ses anciens diablotins, Jean-François Rémy analyse les chances de Thorgan : « Comme pour Mpoku (joueur du Standard de Liège, ndlr) et Michy (Batshuayi, de Marseille, ndlr), ce sera une question d’ambition personnelle. Pour lui, ça passe par le fait de s’imposer en Bundesliga. À l’heure actuelle, il fait partie d’un groupe élargi de l’équipe A des Diables. Comme d’autres, il est suivi de façon hebdomadaire. Le reste viendra naturellement avec l’expérience, mais aussi avec la volonté de progresser. Mais cela, ça ne peut venir que de lui. Après, aux positions offensives où il peut prétendre jouer, c’est-à-dire en 10, en 11, en 7, voire en 8, il n’a actuellement pas sa place. » Pas forcément surprenant, l’homme a toujours dû se battre pour avoir ce qu’il voulait.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Martin Grimberghs

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