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Osvaldo, dans l’œil du cyclone

Eric Maggiori
Osvaldo, dans l’œil du cyclone

La semaine dernière, Pablo Osvaldo a raté un pénalty contre la Sampdoria. Cela peut arriver. Oui, sauf que la manière dont cela s’est passé et le fait qu’il ne s’agisse pas de sa première bourde ont fait enrager les tifosi de la Roma. Explications.

Tout ça pour un pénalty. L’aventure de Pablo Osvaldo à la Roma a peut-être pris un virage décisif la semaine dernière, sur la pelouse de la Sampdoria. On joue la 70e minute lorsque la Roma, alors menée 1-0, obtient un pénalty. À la Roma, on le sait, le tireur de pénos, c’est Francesco Totti, meilleur buteur de l’histoire de la Serie A sur pénalty. Rien que ça. Mais au dernier moment, Pablo Osvaldo prend le ballon et fait comprendre à son capitaine qu’il veut le tirer lui-même. Totti reste sans voix, n’impose pas son rang de leader en envoyant chier l’Italo-Argentin, et regarde la suite. La suite, c’est un Osvaldo qui, au lieu de tirer avec rage son pénalty, fait littéralement une passe au gardien. Comble du comble : deux minutes plus tard, la Sampdoria double la mise, et s’imposera finalement 3-1.

Dès la fin de la rencontre, tous les regards se tournent vers Osvaldo. Le nouveau coach de la Roma, Aurelio Andreazzoli, lâche une première bombe. « Je ne comprends pas, il y a un tireur de pénaltys à la Roma, et c’est Francesco Totti » , assure-t-il. Osvaldo, lui, fait un petit mea culpa : « Je suis très déçu et je sais que maintenant, je vais recevoir des critiques et tout le monde va me tourner le dos » , affirme-t-il sur Roma Channel. Quelques heures plus tard, à l’éaroport de Gênes, un tifoso de la Roma furieux s’en prend verbalement à lui : « Bravo ! Tu as vraiment tiré un beau pénalty, moi j’ai dépensé 200 euros pour venir voir ça. » Un sarcasme pas du goût du joueur, qui, sans l’intervention de deux membres du staff, serait allé casser la gueule de ce pauvre supporter déçu. Ambiance.

« Je vous ai bien eu, moi aussi »

Depuis, la tension est quelque peu retombée, mais tout le monde, à Trigoria, continue de parler de ce pénalty raté. Le problème, évidemment, ce n’est pas juste d’avoir raté un péno. Cela arrive à tout le monde. C’est la façon dont cela s’est produit. À la Roma, il y a un tireur désigné. Osvaldo n’en a strictement rien eu à foutre, n’a demandé l’avis de personne, et a voulu jouer les sauveurs de l’équipe en manquant de respect à ses coéquipiers, sans même s’en rendre compte. Et le pire, c’est que c’est loin d’être la première fois. De fait, depuis qu’il est arrivé à la Roma, en début de saison dernière, on peut dire que le joueur cumule. L’histoire d’amour avait pourtant bien commencé. Avec sa longue crinière, Osvaldo rappelle Batistuta. Forcément un point positif pour lui. Mais sa première bourde, il la commet un soir de derby romain. À la cinquième minute de jeu, il ouvre le score. Fou de joie, il dégaine un T-shirt : « Je vous ai bien eu, moi aussi » , référence à un T-shirt sorti par Totti en 1999. Joli clin d’œil.

Sauf que Totti avait arboré ce T-shirt à la 90e minute d’un derby remporté 3-1. Osvaldo, lui, n’a pas attendu la fin de match. Et sa petite blague va revenir comme un boomerang dans sa tronche. En seconde période, la Lazio renverse la tendance et s’impose finalement 2-1. Dans les vestiaires, les anciens du club, De Rossi et Totti, lui reprochent vivement d’avoir voulu chambrer beaucoup trop tôt. Une première altercation, et l’attaquant qui devient la risée du Web les jours suivants. Début de l’escalade. Si sur la pelouse, l’attaquant réalise parfois de belles choses, voire de très belles choses, il craque régulièrement en dehors. Lors d’un déplacement à Udine, une prise de bec débile avec son coéquipier Lamela (coupable de ne pas lui avoir fait une passe et de lui avoir répondu qu’il « n’était pas Maradona » ) se termine dans les vestiaires par un coup de poing du barbu dans le visage du jeune Argentin. Résultat : son propre club le suspend pour un match. A priori, il s’est tout de même excusé.

Paix intérieure et bénédiction

On l’aura compris : si Osvaldo peut être très talentueux balle aux pieds, il a parfois des absences qui lui font faire n’importe quoi. Il traîne d’ailleurs derrière lui une drôle de statistique : depuis son arrivée à la Roma, il a déjà reçu quatre cartons rouges (et même cinq avec celui reçu sous le maillot de la Nazionale). Aucun attaquant de Serie A n’a fait pire sur la même période. Pourtant, dans une interview accordée au mois de décembre au magazine GQ Italia, l’ancien de l’Espanyol Barcelone affirmait avoir trouvé la paix intérieure. « Cela arrive de faire des erreurs. Mais ces erreurs nous rendent adultes, et meilleurs. Quand tu commences le football, tu es un gamin, tu n’es pas préparé aux interviews, au public, aux gens qui t’arrêtent dans la rue. C’est facile de se perdre, d’oublier qui l’on est. Ce n’est pas inévitable, mais cela peut arriver. Lors de mes premières années en Italie, cela m’est arrivé. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus tranquille » , avance-t-il. Un discours cohérent, mais qui ne semble pourtant pas se concrétiser dans la vie réelle.

En revanche, s’il y a bien un domaine où Osvaldo est cohérent entre ses mots et ses actes, c’est à propos de la relation qu’il entretient avec les tifosi. « L’histoire de l’insulte gratuite du tifoso, je ne la comprends pas, et je ne la comprendrais jamais. Je perds un ballon, et toi, tu peux vomir sur moi toute ta haine ? Non, ce n’est pas normal. D’accord, il paye pour voir le match. Cela veut donc dire que si le tifoso fait une erreur dans son travail, moi, je peux aller le frapper, lui jeter une banane ou lui dire que sa mère est une fille de rien ? Belle logique » , explique-t-il. D’où sa réaction virulente à l’aéroport de Gênes, après le pénalty loupé. Reste que malgré ces paroles sensées, Osvaldo, qui en est déjà à 11 buts cette saison en Serie A (soit son total de la saison dernière), est désormais contesté. Ce soir, la Roma, qui court encore après son premier succès en 2013, reçoit le leader, la Juventus. Malgré des problèmes au genou, Osvaldo a bien été convoqué par son coach pour ce rendez-vous, même s’il devrait débuter sur le banc. L’avant-centre a également reçu la bénédiction du pape Francesco X : « Pablo Daniel est l’un des nôtres. Nous ne devons jamais oublier ça. J’espère qu’il va rapidement oublier tout ça en marquant des buts importants. » Belles paroles. Mais les supporters, eux, ont le pardon plus difficile. Amen ?

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Eric Maggiori

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