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L1 à l’export : pan sur le bec !

Par Chériff Ghemmour
L1 à l’export : pan sur le bec !

Vendredi soir, un Monaco-Toulouse vendu à l’international se soldait par un 0-0. Au même moment, aux Pays-Bas, un haletant Heerenveen-Ajax nous offrait un splendide 3-3. Fred Thiriez, c’est encore loin l’Amérique ?

Vendredi, L’Équipe nous survendait un Monaco-Toulouse façon propagande soviétique vantant par avance la réalisation future du nouveau plan quinquennal. S’extasiant prématurément d’un super show du foot made in France, nos confrères bidonnaient sur une ASM newlook forcément ultra sexy : « Monaco, la superproduction de l’été ! » Quelques têtes de chapitres un brin racoleur : « Rainieri, toujours plus cool » (mouais), « Le meilleur, c’est Ferreira Carrasco » (ah, bon ?) ou « Falcao, un « Tigre » dans le moteur » (facile). Tout ça, histoire d’emballer le joli paquet cadeau promis à la France du foot, mais aussi aux télés du monde entier. Sauf que… Le « grand match du vendredi soir » s’est soldé par un petit 0-0. Qui plus est dans un stade Louis-II vide, signifiant par là que même notre L1 pas si disciplinée peut aussi essuyer des sanctions de huis clos observables partout ailleurs sur la footosphère.
L1, exception culturelle

Le rendu à l’export n’était donc pas terrible et préfigurait une 3e journée de championnat guère plus reluisante : 15 buts, deux 0-0 et des locomotives qui peinent dans la plaine. L’ASM qui fait un nul à dom, l’OM qui régale d’un chiche 1-0 au dessert, Lyon qui se fait tauler sur un autre petit 1-0 par Reims, Lille qui écrase l’ASSE 1-0 aussi, grâce à un péno inscrit très tôt dans la partie, et un PSG poussif qui emporte la décision tardivement face au promu nantais 2-1. Dimanche dernier, le Super Paris avait sué contre Ajaccio pour un 1-1 indigne de son statut. Le 8 août dernier, L’Équipe, toujours aussi soviétique, titrait triomphalement à la Une : « Le foot français va bien. » Parmi les voyants au vert figurait la diffusion de la L1 à l’étranger. Une belle courbe ascendante culminait à 30 millions d’euros pour l’actuelle saison, soit la somme des droits TV recueillis par la LFP. On est loin des 590 millions d’euros de la Premier League, mais les revenus générés par la vente des droits TV de la L1 à l’étranger ont été multipliés par 10 en 8 ans. Dont acte : l’arrivée de grandes stars à Paris et à Monaco devait surbooster l’image de la L1 à l’international. Sauf que… la L1 demeure la L1.

Même si les indices de la saison passée étaient globalement encourageants (meilleure moyenne de buts par match du XXIe siècle à 2,54 ainsi qu’une affluence moyenne en hausse, avec pourtant des stades en rénovation à Marseille ou Saint-Étienne), la qualité de jeu de notre championnat est restée très moyenne. Et à ce propos, pour le bien de la L1 à l’export, on ne souhaiterait pas revivre le nombre de matchs purges subis la saison passée. Car l’exposition en hausse de la L1 à l’étranger est à double tranchant : OK pour une exposition maximisée, mais pour quel spectacle offert ? Car on le rappelle encore une fois, notre championnat est âpre, dur physiquement et tactiquement fermé. Tous les acteurs étrangers de L1 en ont attesté, joueurs comme Lisandro ou entraîneurs comme Ancelotti. On attend donc ce Monaco newlook et super glam quand il sera confronté aux rigueurs de l’hiver sur des terrains difficiles et qu’il ira jouer face à des équipes en difficulté qui blindent derrière. Le PSG des Qataris a mis un an à s’adapter à cette L1 pas évidente avant de remporter le titre. C’est aussi ce que risquent de découvrir les nouveaux téléspectateurs étrangers cette saison : la réalité d’un spectacle de L1 pas très sexy. Voire pire ? Pas sûr. On verra bien…
Produit défectueux ?

Il faut aussi prendre en compte tout ce qui fait écho à notre L1 pour espérer voir son image de marque briller à l’étranger. Hors, là aussi, les voyants ne sont pas au vert. On ne va pas s’étendre sur l’équipe de France, toujours annoncée comme future barragiste pour la Coupe du monde 2014 avec le risque de gicler pour de bon. Le 0-0 des Bleus à Bruxelles n’ayant pas non plus contribué au rayonnement international du foot français. Plus grave, les résultats des clubs hexagonaux en coupes d’Europe. L’OL, battu à dom par la Real Sociedad (0-2,) a désormais plus de chances de jouer la C3 que la C1. On n’en est pas encore là, mais, a priori, ce seront deux clubs frenchy et non trois qui devraient s’aligner en Ligue des champions. Pour le reste, Nice a été en dessous de tout, piégé bêtement à Limassol (0-2… à Chypre !) et les Verts ont plongé face aux modestes Danois de Legoland City (3-4). Cette claque européenne est parfaitement raccord avec cette euphorie arrogante d’un foot hexagonal qui s’était vu trop beau quand il s’auto-célébrait justement via L’Équipe au matin du 6 août dernier ( « Le foot français va bien » ) : mais pour qui se prend-on à la fin ?

Côté joueurs, on a vanté l’arrivée cet été de grandes stars en France en oubliant de bien préciser que ces venues ne concernaient avant tout que deux clubs, Monaco et Paris. Que l’ASM et le PSG n’avaient quasiment pas « acheté français » et très peu en L1 (à l’inverse de l’OL d’avant qui, mine de rien, assurait une politique plus « redistributive » sur le marché intérieur). Qui plus est, l’ASM et le PSG alignent très peu de joueurs français. Or, comme le disait Arrigho Sacchi en 2010, « même victorieuse en Ligue des champions, une Inter sans joueurs italiens, ce n’est pas bon pour le football italien » . Enfin, rester focalisé avec hébétude sur Paris et Monaco ne doit pas faire oublier que leurs concurrents se sont affaiblis en laissant partir des bons joueurs de L1 : à Lyon (Lisandro), à l’ASSE (Aubameyang), à Montpellier (Belhanda), à Lille (Chedjou) ou à Bordeaux (Trémoulinas). L’OM s’en sort pour l’instant pas trop mal en ayant conservé le gros de son effectif et en ayant sans doute réalisé l’affaire de l’été, Dimitri Payet. Mais, là aussi, attendons la fin du mercato qui risque de bouleverser la donne, plus en mal qu’en bien, vu que les appétits des championnats italien, espagnol, anglais, allemand et russe vont s’aiguiser et plumer un peu plus notre pauvre L1…
De la vie, de l’espoir…

Alors tout est noir ? Non. Un autre aspect périphérique du foot français peut mettre en valeur notre L1, à savoir les « Français de l’étranger » (ou assimilés). Ribéry, Lloris, Évra, Benzema, Cabaye, Pogba, Giroud, Clichy, Capoue, Gameiro, Mathieu, Aubameyang, Belhanda, Griezmann, Koscielny, Varane, Rami, voire Djib Cissé (un doublé avec Krasnodar) et quelques autres (regain de Nasri, Ben Arfa, Kaboul ?)… Ce sont aussi les performances de tous ces joueurs qui assureront la crédibilité et la valeur de notre L1. Or le début de saison de la plupart d’entre eux est plutôt encourageant, à l’image d’un Giroud qui plante bien avec Arsenal. À suivre également, donc… Un dernier petit mot sur nos coachs de l’étranger : les Gunners de Wenger joueront quasiment sûr la C1, une perf qu’on doit saluer, et Rudi Garcia disputera un challenge phénoménal en étant le premier technicien français opérant en Serie A. Un test crucial qui, s’il s’avère concluant, valoriserait indirectement notre très cher championnat de France. La Roma de Garcia a gagné 2-0 ce weekend à Livourne : histoire d’y croire très fort, on inscrira ce résultat dans le cadre de cette troisième journée de L1 : 15 buts + 2 = 17. OK, toujours pas terrible, mais il faut bien rêver un peu.

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Par Chériff Ghemmour

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