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Adriano, de couteau suisse à Laguiole

Par Robin Delorme, à Madrid
Adriano, de couteau suisse à Laguiole

Il devait jouer les seconds couteaux au Barça, et le fait toujours. Dans l’anonymat le plus total, Adriano Correia est pourtant en train de réussir l’une de ses plus belles saisons. Et ce n’est pas Tito Vilanova qui dira le contraire.

Il a le blase le plus commun du Brésil. Un M. Martin, Sir Harry ou Señor Rodriguez version carioca. Il a une tête de monsieur-tout-le-monde, sans diam’s ni tatouages. Une coupe de cheveux classique et un style vestimentaire sans chi-chi. Il ne dit pas un mot plus haut que l’autre, ne fait jamais la Une des pages people, et ne sort jamais en boîte ou ne se fait jamais choper. Bref, chez Adriano Correia Claro, de son patronyme complet, tout est plus ou moins banal. Qu’il est loin le cliché du Brésilien fêtard… Car lui-même l’admet, « je viens d’une ville qui ne ressemble en rien au Brésil » . Histoire de ne pas totalement prendre ses distances avec le stéréotype sud-américain, le garçon est tout de même devenu latéral de profession par défaut. Il n’a que huit ans quand il se pète le pied droit : son paternel lui conseille alors de jouer avec sa patte gauche. Bingo ! L’évolution est rectiligne : deux ans au FC Coritiba puis cinq au FC Séville. Pour sa troisième saison, il squatte l’effectif du FC Barcelone. Le meilleur de l’histoire paraît-il – statistiquement parlant, c’est une certitude. Et ça, il ne le doit à personne.
Le banc comme poste de prédilection
Adriano débarque donc au Barça le 16 juillet 2010. Contre un pactole de 9,5 millions d’euros offert au FC Séville, il est la première recrue du nouveau big boss local, Sandro Rosell. Inévitablement, la comparaison avec son compatriote droitier va faire son bout de chemin. Comme Adriano, Dani Alves a évolué sous les couleurs palanganas, est brésilien, ascendant latéral. Sauf que les comparaisons s’arrêtent là. Alors que le meilleur ami des crampons de Pepe aime à se risquer aux avant-postes avec des chevauchées do Brasil, Adriano est, lui, un mec plus appliqué, plus académique. Sérieux dans l’effort, il arrive à se faire une petite place sous le soleil catalan. Dès sa première saison, il enchaîne 33 matchs. Et se tape un palmarès reluisant en l’espace de quelques mois. Une Ligue des champions, une Liga, une Supercoupe d’Espagne et d’Europe plus tard, il confirme. Lors du dernier exercice, et en l’absence d’Abidal en bisbille avec sa tumeur, son compteur « matchs joués » grimpe à 43. Seul hic, il n’est que rarement aligné lors des chocs, européens comme domestiques. Dans le 3-4-3 guardiolesque, sa polyvalence est sa peine.
Car Adriano a les qualités de ses défauts, les carences de ses vertus. Fort de son ambidextrie, il peut aussi bien dépanner comme latéral droit, ou monter d’un cran. Mais son poste de prédilection reste tout de même le banc de touche. Enfin, c’est ce que lui promet le recrutement estival de la nouvelle mobylette espagnole. Avec l’arrivée de Jordi Alba pour pallier l’absence indéterminée d’Abidal, Adriano est encore promis à un rôle de second couteau. Affûté, certes, mais toujours deuxième. Alors que Tito Vilanova lui offre la possibilité de s’exprimer en mondovision, il se craque dans les grandes largeurs. Cadeau empoisonné, il se fait expulser dès le premier acte du second Clásico de la saison. Rédhibitoire pense-t-on dans la cité de Gaudi. Que nenni ! Tito se moque bien des bruits de couloirs et continue à lui faire confiance. Comme une revanche – et une grosse surprise, surtout – le Brésilien est aligné pour la belle face au Real en… défense centrale. Et ce ne sont pas les absences de Piqué and co qui en sont le seul fait : « J’ai parlé de cette possibilité (le faire jouer en charnière, ndlr) avec mon staff mais aussi avec lui. Nous savons tous que le Real aime mettre des ballons dans le dos de la défense. Avec sa vitesse, j’ai pensé qu’il pourrait remplir ce rôle » , dixit Tito.
« C’est le meilleur moment de ma vie »
Bien qu’en couverture sur l’égalisation de Cristiano Ronaldo, Adriano sort une copie propre, conforme à un début de saison tonitruant. Une expression pas si superlative qu’appuient des statistiques de bonhomme: en dix-sept apparitions, il a trouvé les filets à six reprises. Et pas seulement lors d’un vulgaire match de Copa del Rey ou un match amical face au PSG. En atteste son délice de lucarne face à Valence qui offre les trois points au Barça (1-0). Ce qui fait de lui le deuxième meilleur buteur azulgrana derrière Messi… Bref, Adriano est bien dans ce Barça. Et bien à Barcelone. « Les Catalans ne sont pas des gens fermés, ils nous ont très bien accueillis. L’idée serait de rester vivre ici, surtout pour les enfants. Mon fils le plus jeune est catalan. Nous avons pris racine ici » confesse-t-il. Avec sa femme, ses enfants, et même ses parents, Adriano a pris ses aises dans la capitale catalane. Il ne se le cache pas. A tous points de vue : « C’est le meilleur moment de ma vie. Quand tout va bien à l’extérieur, tout va bien sur le terrain » . Dans un vestiaire, et plus largement dans une institution où la catalanité est de bon goût, l’aveu est apprécié.
Un bien-être personnel qui coïncide avec des retrouvailles internationales. Absent des radars depuis une Coupe des fédérations victorieuse en 2004 – il a été convoqué en 2011 mais s’est blessé –, il a fait son retour dans l’escouade de la Seleção cet été. Et le voilà, le rêve d’Adriano : fouler les prés brésiliens lors du Mondial 2014 organisé sur ses terres. Avec une telle constance dans la performance, l’ancien Sévillan peut se mettre quelques fantasmes. Surtout s’il s’enracine pour longtemps à Barcelone, le plus beau promoteur footballistique. Justement, il devrait encore y rester quelques années supplémentaires. Un temps annoncé sur le départ, notamment pour la Juventus, Adriano a décidé de rester durant la pause estivale. Car cette « bonne personne » , dixit Dani Alves, est un élément important du vestiaire blaugrana. Dans son programme de prolongation de contrats (Xavi, Puyol, Messi…), Andoni Zubizarreta, directeur sportif de Sandro, songerait fortement à proposer un nouveau bail au Brésilien. Ou comment passer de second couteau à fine lame.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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