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Miossec : « Les footballeurs ont tué le tatouage ! »

Propos recueillis par Maxime Delcourt
Miossec : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Les footballeurs ont tué le tatouage !<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Fasciné par la Belgique, sceptique quant à la France, lucide par rapport à Brest et visiblement agacé par les tatouages des footballeurs : entretien avec Christophe Miossec, dont le regard critique se révèle aussi singulier que passionnant.

Il y a deux ans, tu te réjouissais de la montée en Ligue 1 de Brest. Aujourd’hui, le club végète dans la deuxième moitié de tableau en Ligue 2. Ça te fait quoi ?

Honnêtement, c’est ce qu’il pouvait y avoir de mieux pour Brest. J’ai beaucoup de copains supporters qui le pensent également. Si la ville veut continuer à avoir une équipe de foot, il faut que celle-ci joue en Ligue 2 ou en National (rires). La Ligue 1, aux côtés de Monaco et de Paris, c’est bien trop compliqué. Autant l’oublier. De toute manière, le foot français est mort pour moi, je ne le regarde plus. Je continue simplement de suivre les résultats de Lorient, Guingamp et Rennes en ouvrant le journal.

Que penses-tu du parcours de ces équipes ?

Gourcuff et Lorient, Gourvennec et Guingamp, ce sont deux très belles histoires. J’ai d’ailleurs énormément de sympathie pour Gourvennec parce qu’il écoutait beaucoup de rock indépendant dans les années 90. C’était un véritable ovni en tant que joueur. Ce n’est pas pour rien que ses coéquipiers l’appelaient « l’intello » . Ce qui est plutôt un compliment dans le football (rires).

Brest, de son côté, est actuellement la deuxième plus mauvaise attaque de Ligue 2. C’est pour ça que tu as nommé un de tes derniers morceaux « À L’Attaque ! » ? C’est un clin d’œil ?

D’abord, si Brest a tant de difficulté aujourd’hui offensivement, c’est parce que les attaquants coûtent désormais beaucoup trop chers (rires). Ensuite, c’est la beauté des chansons, elles sont multi-usages selon le sens qu’on veut bien leur donner. Dans cette chanson, je parle simplement d’un gars qui est attaqué par un virus et qui fait tout pour se battre contre.

Ce serait quoi le virus de la Ligue 1 ?

Peut-être Ibrahimović, même si je ne peux pas m’empêcher de regarder ses buts. Après tout, voir un colosse d’un mètre 95 empiler les buts et les gestes dignes des arts martiaux, ça vaut le coup d’œil.

Tu trouves que le football manque aujourd’hui de joueurs charismatiques ?

Oh oui ! J’aimerais être à la place de l’entraîneur pour entendre et voir le comportement des joueurs. Ça me ferait mourir de rire ! Outre leur langage, leur style vestimentaire est tout de même un régal. De même pour les tatouages, ils ont complètement tués cet art. J’ai des copains qui sont tatoués depuis des années et qui sont complètement consternés par ceux des footballeurs. Avant, un tatouage devait s’assumer, avait une vraie signification. Aujourd’hui, c’est du clinquant, ça ne représente aucun danger. C’est d’une innocence absolue ! Maradona, par exemple, s’était fait tatouer Mao sur le corps et quand il en parlait, c’était fascinant.

Tu vois comment l’avenir de Brest ?

Si un bon centre de formation se met en place, tout peut arriver. On a d’ailleurs d’excellents formateurs en Bretagne, on le voit avec Rennes et Lorient. Je pense que l’avenir est de parier sur les jeunes, on n’a pas forcément besoin de joueurs multipliant les gestes incroyables pour gagner (rires). Je sais que François Cuillandre, le maire de Brest, est plutôt d’accord avec moi. Il est fan de foot, mais il sait que le club n’est pas fait pour atteindre les sommets. Quand on est montés en Ligue 1, la ville avait évoqué l’idée de créer un grand stade pour afficher de grandes et belles ambitions. On aurait l’air con aujourd’hui si le stade avait été validé. Et c’est tant mieux pour Brest : la ville n’aurait pas les moyens de suivre l’économie actuelle du football.

Outre ta passion pour Brest et la Bretagne, y a-t-il d’autres clubs en France ou en Europe qui t’enthousiasment ?

Non ! Après, je dois avouer être davantage porté sur les équipes nationales. J’aime bien supporter les équipes africaines lors d’une Coupe du monde. Sinon, en ce moment, je suis à fond derrière la Belgique. On va entendre parler d’eux cet été. Et s’ils ne gagnent pas au Brésil, ce sera certainement pour la prochaine. Ils ont quand même l’attaque de Chelsea sur le terrain.

Il y a de toute façon beaucoup d’attente autour de cette nation…

Oui, on sent que les performances de l’équipe nationale jouent un vrai rôle politique là-bas. C’est là qu’on comprend que le foot peut revêtir des fonctions unificatrices. En Belgique, l’équipe nationale est la seule chose qui puisse réconcilier les Wallons et les Flamands. Et comme l’équipe est actuellement composée de beaucoup de joueurs d’origine africaine, ça ne fait pas de mal non plus de ce côté-là.

Puisqu’on parle de la Coupe du monde, tu la sens comment pour la France ?

Ce qui est bien avec la France, c’est qu’on ne peut dire que des conneries sur elle. Les joueurs sont capables de tout perdre et d’être ridicules ou de faire un parcours tiré par les cheveux et de l’emporter grâce à des buts miracles ou des erreurs d’arbitrage. Le problème, c’est qu’on n’a pas de tour de contrôle et que l’addition des talents ne fonctionne pas.

Ton meilleur souvenir de foot, ces dernières années ?

Je pense que c’est le parcours de la Belgique lors des qualifications, justement. Pour y avoir vécu pendant trois ans, c’est étonnant de voir tant de talents dans un si petit pays. Dans les stades également, ce n’est pas du tout la même ambiance qu’en France. Une fois, j’étais allé voir Anderlecht, qui est plutôt le club snob de Bruxelles, contre La Louvière et c’était assez drôle. Ces derniers perdaient 3-0, mais les supporters continuaient de chanter et de faire la fête. À la bonne franquette. Ça me rappelait un peu le public brestois.

Tu parlais de foot avec Albin de la Simone pendant l’enregistrement ?

Non, j’étais avec un cerveau, là (rires).

Ce n’est pas compatible ?

Pas dans son cas, il n’aime pas le foot. On ne lisait donc pas But! (rires).

Le nouvel album de Miossec, Ici-Bas, Ici Même, sort la semaine prochaine.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Propos recueillis par Maxime Delcourt

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