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Michael Owen, ce génie éphémère

Par JL, RD, GB et EG
Michael Owen, ce génie éphémère

Un mioche ultra-précoce… Des buts… Une merveille de pétard dans les filets de Roa… Des buts… Une Coupe de l'UEFA… Des buts… Un Ballon d'Or presque anecdotique… Et puis, plus rien… Ah si… Des béquilles, des attelles, des pépins et une retraite. Michael Owen s'en va mais Boy Wonder est parti depuis bien longtemps…

Un joueur précoce
Faire ses gammes à Lilleshall Hall – le Clairefontaine anglais – est, communément, de bon augure. Jermain Defoe, Joe Cole, Scott Parker, Sol Campbell, Jamie Carragher, pour ne citer qu’eux, y ont fait les leurs. Owen, aussi, était de ceux qui ont foulé, un jour, la School of Excellence de la FA. Mais Michael avait cette étincelle que n’ont guère eue d’autres : un génie précoce… Trop précoce même. Liverpool en avait eu une ébauche, lorsque le gamin lui offrait sa première Youth Cup de l’histoire à 16 berges, une esquisse quand le natif de Chester plantait pour son premier match en pro à Milton Keynes à 17 printemps, une confirmation lorsque le mioche, 18 ans à peine, terminait meilleur artilleur de Premier League, avec 18 pions, et une apothéose quand Owen enchaînait, la saison suivante, avec 18 pétards et un deuxième Golden boot. Michael devient Magic Michael, Saint Michael, ou encore Boy Wonder

2001, année de tous les succès
Le millésime 2001 rime avec titres en pagaille et consécration individuelle pour le Boy Wonder. Un exercice 2000-2001 où il a passé son temps à casser les reins des défenseurs adverses. À seulement 22 piges dans les jambes, l’attaquant des Three Lions s’est déjà imposé en tant que titulaire inamovible sur le front de l’attaque avec Emile Heskey. Le duo va éclabousser l’Europe de tout son talent en ramenant à Anfield sa troisième Coupe de l’UEFA au terme d’un match ébouriffant face au Deportivo Alavés (5-4 a.p). Ce qui permettra au peuple red de glaner la Supercoupe d’Europe trois mois plus tard. Mais l’enfant chéri de Chester avait au préalable pris le temps de garnir son palmarès au pays de Sa Majesté. Une League Cup, un Community Shield et une FA Cup dont il sera le héros grâce à un doublé salvateur en finale contre Arsenal. Pour ces titres empilés – au nombre de cinq – et ses 27 pions claqués toutes compétions confondues, Owen remportera le Ballon d’Or devant Raúl et Kahn. Et verra à jamais son blase inscrit à l’encre indélébile aux côtés de ses illustres compatriotes Matthews et Keegan.

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Madrid, l’expérience foirée
Été 2004. Alors que tout le monde à Madrid attend Patrick Vieira, Michael Owen débarque à Madrid un peu à la surprise générale. A un an de la fin de son contrat à Liverpool, le buteur quitte le « club de son cœur » pour rejoindre le « club de ses rêves » . Une opération plutôt bien menée par Florentino Pérez qui récupère le joueur contre 12 millions d’euros et l’éphémère Antonio Nuñez. Après Figo, Zidane, Ronaldo et Beckham, le boss du Real tient son nouveau Galactico. Présenté en grande pompe avec son numéro 11 dans le dos, Owen ne cache pas son bonheur. Il va pourtant vite déchanter. Barré par la concurrence de Raúl et Ronaldo, le buteur doit se contenter d’un simple rôle de joker. Un rôle qu’il tient plutôt bien d’ailleurs. Au total, il plante 22 pions en 55 matchs. Pas mal pour un remplaçant. Et comme il fait les choses bien, il claque même un but contre le Barça en Liga (4-2). Lassé de sa situation, Michael décide de retourner en Premier League. Il quitte l’Espagne après une saison compliquée et sans aucun titre dans ses valises. La même année, Liverpool remporte la Ligue des champions. Cruel.

Newcastle, la désillusion
25 millions d’euros. C’est le prix déboursé par Newcastle pour récupérer Michael Owen à l’été 2005. Le transfert le plus cher de l’histoire du club. Autant dire que le bonhomme garde la cote outre-Manche. « Faire venir Michael est le plus grand moment de ma présidence » , déclare même Freddy Sheperd, le boss des Magpies, à son arrivée. Alors que son retour à Liverpool était évoqué, Owen décide donc de rejoindre St James’ Park. Histoire de se relancer après son expérience foirée à Madrid. Histoire, aussi, de s’assurer une place de titulaire et une participation à la Coupe du monde 2006. Sa présentation est à la hauteur des attentes. 20 000 supporters garnissent les tribunes du stade des Magpies et les maillots floqués du « 10 » s’arrachent. Owen promet « de nombreux buts » et les fans salivent déjà en imaginant son association avec l’idole Alan Shearer à la pointe de l’attaque. Trop souvent blessé, le striker ne parviendra pourtant jamais à s’imposer chez les Toons. Au total, il ne dispute que 79 rencontres (pour 30 buts) en 4 saisons. Faible.

Direction Manchester
Le 3 juillet 2009, Michael Owen s’engage avec les Red Devils. Beaucoup se demandent alors ce qu’Owen peut apporter à la formation de Sir Alex Ferguson. Owen donne sa réponse le 20 septembre lors du derby mancunien. Entré en jeu à la 78e, il marque le but décisif dans les arrêts de jeu d’un subtil extérieur du pied droit (4-3). Voilà ce que peut apporter l’Anglais : des buts. Il en marquera 17 en 52 rencontres, et pas seulement en League Cup. Pas si mal pour un remplaçant. L’autre chose qui résume son passage à Manchester, c’est un numéro. Le mythique numéro 7 porté auparavant par George Best, Bryan Robson, Éric Cantona, David Beckham et Cristiano Ronaldo. La comparaison avec les anciennes gloires de Manchester se limite cependant au flocage de son maillot… Après trois saisons passées à United et une dernière saison galère, Owen quitte les Red Devils sans avoir enchanté.

The End…
Après quinze berges de pied-balle, leur lot d’orgasmes et de débandades, de coups de maître et de coups dans la gueule, le corps esquinté, les genoux en mousse, Michael embarque pour un énième challenge foireux… à Stoke. On le dit trop vieux, trop usé, trop vintage, trop… Le gus n’a pourtant que 32 ans, mais le corps d’un quadragénaire… Trop frêle au milieu des colosses potters. Sept sorties et un but plus tard, Michael Owen annonce qu’il tire sa révérence… dans l’anonymat le plus total. L’allégorie d’un génie que le temps aura trop éreinté…

Le striker des Three Lions
L’histoire d’amour entre Owen et l’Angleterre débute le 11 février 1998, à Wembley, contre le Chili (0-2). Lancé dans le grand bain par Glenn Hoddle, le Boy Wonder dispute l’intégralité de la rencontre et devient, au passage, le plus jeune joueur à évoluer pour l’Angleterre au XXe siècle (18 ans et 59 jours). Il inscrit son premier but pour les Three Lions, lors de sa 4e sélection face au Maroc. Sa popularité naissante pousse Hoddle à le sélectionner pour la Coupe du monde 1998. Et l’ancien joueur de Monaco n’aura pas à le regretter. Michael inscrit un but d’anthologie lors du huitième de finale contre l’Argentine (2-2, 3 tab à 4). Vitesse, dribble, précision. Tout y est. Le gamin s’impose rapidement comme l’un des cadres de la sélection. En 2001, il claque un triplé historique contre l’Allemagne, à Munich (5-1). Il devient même le premier joueur anglais à inscrire au moins un but dans quatre grandes compétitions internationales (Euro 2000, 2004 et Coupe du monde 2002). Insuffisant, cependant, pour amener sa team au-delà des quarts de finale. La génération dorée du foot anglais ne remporte aucun trophée et Owen se pète le ligament du genou contre la Suède, lors du premier tour de la Coupe du monde 2006. Le début d’un long calvaire. Malgré un retour éphémère en sélection en 2008, le striker ne retrouvera jamais son véritable niveau. Owen s’arrêtera finalement à 40 pions en 89 sélections. Un ratio vraiment pas dégueulasse.

Un palmarès décevant ?
A titre personnel, Owen a gagné le Ballon d’Or. Difficile de faire mieux. Mais au niveau collectif, c’est une autre histoire. Son année 2001 est bien évidemment fantastique avec une Coupe UEFA, une Coupe d’Angleterre et une Coupe de la Ligue notamment. Mais à part ça, son palmarès est famélique. Une petite League Cup avec Liverpool en 2003, une autre en 2010 avec Manchester United. Il y a bien un titre de Premier League en 2011 avec cette même équipe de Manchester mais difficile de se gargariser de cette récompense puisqu’il n’était pas un maillon fort de la bande à Fergie. Beaucoup lui promettaient pourtant une gloire sans précédent. Mais à l’image de son jeu, Owen est parti très vite. Sauf que tenir la distance, c’est une autre histoire. Et ça, l’Anglais n’a pas su le faire. La faute aux blessures ou à des mauvais choix de carrière ? Nul ne peut y répondre.

Des blessures à répétition
Le calvaire commence en décembre 2005. Lors d’un match contre Tottenham, Owen se brise le métatarse du pied droit. Il ne revient qu’à l’aune de l’été 2006 pour disputer la Coupe du Monde en Allemagne. Un retour loin d’être une sinécure puisqu’il se blesse gravement durant la compétition. Verdict : rupture des ligaments du genou. Newcastle est excédé, Owen meurtri. Il lui faut presque une année pour retrouver les pelouses de Premier League. Et comme souvent avec lui, tout va très vite, trop vite peut-être. A peine revenu à la compétition, il est de nouveau appelé en sélection. Il réalise d’ailleurs de belles performances mais est encore rattrapé par les blessures. Owen devient réputé pour être un joueur fragile. Son passage à Manchester donnera raison à cette théorie. Du gâchis au regard du potentiel du joueur. Un peu de chance, c’est peut-être ça qu’il a manqué à Owen pour marquer un peu plus l’histoire de ce sport.

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Un physique atypique
Quel souvenir laissera Owen une fois sa carrière terminée ? Sûrement le souvenir d’un joueur supersonique. Il était petit et plutôt frêle, certes, mais bon sang, le mec était foutrement rapide. Nombre de ses buts sont des Ctrl+ C-Ctrl + V. Un appel au milieu des défenseurs et une course qui relègue tout espoir de retour à un doux rêve. Loin de l’attaquant britannique typique, bon de la tête, puissant mais avec des palmes à la place des pieds. Non, lui, son truc, c’était la profondeur, son plaisir, c’était d’éviter les contacts et prendre tous les défenseurs de vitesse. Son but en finale de la Cup en 2001 face à Arsenal en est l’exemple. A part ça, que dire sur lui. Michael Owen avait une bonne tête d’Anglais, plutôt beau gosse d’ailleurs. La preuve qu’on peut avoir le beurre et l’argent du beurre…

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