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Marcelo Gallardo: « Petit, je n’aimais pas le football  »

Par Florent Torchut, à Buenos Aires.
Marcelo Gallardo:  «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Petit, je n&rsquo;aimais pas le football <span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Entraîneur en stand-by depuis son départ du Nacional Montevideo en 2012, Marcelo Gallado a été l'un de ces meneurs de jeu comme l'Argentine sait si bien en donner au monde. Avant de revenir dans la seconde partie de notre entretien sur l'affaire du tunnel au Vélodrome, l'Argentin évoque ses débuts, son amour du cerf-volant et de River Plate.

Ton nom est intimement lié à River Plate, mais tu es né dans la banlieue de Buenos Aires, loin du quartier chic de Nuñez…J’ai grandi à Merlo, en dehors de ce que l’on appelle la capitale fédérale, dans un quartier de travailleurs. Ma mère était femme au foyer et mon père un ouvrier « tout-terrain » : il faisait des travaux d’électricité, de maçonnerie, de plomberie, de menuiserie. Il a dû toucher à peu près à tous les matériaux… Nous n’avons jamais manqué de rien à la maison, il y avait toujours de quoi remplir les assiettes, grâce à l’effort de mes parents. Ensuite, ils m’ont appuyé quand j’ai démarré ma carrière à l’âge de 12 ans à River Plate, où j’ai passé la moitié de ma vie : j’ai débuté en équipe réserve à 15 ans et à 16 ans, j’ai commencé à m’entraîner avec l’équipe première. À 17 ans, j’ai fait mes premiers pas en première division et à 18, mes débuts en sélection, à une époque où Maradona jouait encore, avec tout ce que cela signifie… Tout s’est fait très rapidement. Sur le coup, je n’avais pas vraiment conscience de ce que j’étais en train de vivre. Quand tu es si jeune, tu te dis que tout ça est dans l’ordre naturel des choses, que c’est normal. Ce n’est que plus tard que tu te rends compte que le chemin n’est pas tout rose. Tu commences à mesurer tous les efforts que requiert ce métier. Aujourd’hui, les joueurs sont plus professionnels. J’ai commencé très jeune, mais je n’ai atteint ma maturité de footballeur qu’à 22 ans.

À quel âge as-tu commencé à jouer ?Je viens d’une famille de footeux. Mon père, tous mes oncles et mes cousins sont des passionnés de foot. Quand j’étais petit, je n’aimais pas le football. La passion s’est réveillée vers les 8 ans, ce qui n’est pas normal dans notre pays. Ici, à la naissance, on t’offre un ballon de football, le maillot dont ta famille est fan et les plus fanatiques reçoivent même un carnet de socio… C’est très difficile d’y échapper dans ce contexte ! On ne va pas t’offrir un ballon de rugby, avec tout le respect que j’ai pour ce sport. La culture footballistique est immense. On m’a donc offert un ballon de foot, mais je n’y ai pas prêté trop attention jusqu’à mes 8, 9 ans. J’allais voir mon vieux jouer au foot. Je m’asseyais pour le regarder avec les autres le long de la ligne. Quand le match des grands se terminait et que les autres gamins allaient jouer, moi je continuais à regarder… Vers 6, 7 ans, j’ai été joué dans un club de baby futbol (école de foot en salle, ndlr), mais je me suis senti perdu. J’ai pris deux ballons dans la tête et ils m’ont sorti du terrain tellement j’étais gauche… Je n’avais plus très envie d’y retourner. Quand mes amis jouaient au foot dans la rue, moi je faisais autre chose, je n’avais pas de vélo, mais j’allais jouer au cerf-volant. Plus tard, quand je me suis mis à jouer, je me suis rendu compte que j’avais un talent endormi. J’ai commencé à jouer dans la rue, dans la cour du collège. La passion s’est réveillée tout à coup et à partir de là, je n’ai plus jamais arrêté…

Toute ta famille est fan de River ?Oui, presque tous. Du côté de mon père, qui est de Córdoba, il y a aussi quelques supporters de Belgrano et de Talleres. Chez moi, il y avait toujours du rouge et du blanc (les couleurs de River, ndlr). Quand j’ai commencé à m’intéresser au foot, comme j’avais des amis qui étaient fans d’Independiente et de San Lorenzo, je les accompagnais aux matchs.

Qui était ton idole d’adolescence ?Quand j’allais voir Independiente, j’étais subjugué par les qualités techniques de Ricardo Bochini. Ses passes notamment. J’aimais bien aller voir Independiente rien que pour lui.

À River Plate, tu as débuté au côté d’Enzo Francescoli…Il est revenu en 1994 et j’ai fait mes débuts en pro l’année suivante. C’était une référence pour nous. Même si son premier passage à River n’avait pas été excellent. Avant de partir en France, il avait montré de belles choses, notamment cette « chilena » (retourné acrobatique, ndlr) contre la Pologne à Mar Del Plata (lors d’un match amical d’anthologie entre River et la sélection polonaise, le 8 février 1986, 5-4, ndlr). Enzo était un joueur exquis. Pour les plus jeunes d’entre nous, c’était très fort d’évoluer à ses côtés. Quand tu débutes, tu regardes tout ce que font les grands joueurs. Dans le vestiaire, avant le match, j’observais du coin de l’œil sa façon de faire ses lacets, s’il allait ou non aux toilettes avant d’entrer sur la pelouse, s’il se mouillait les cheveux…

« Cette relégation est une tache dans notre riche histoire »
Quel souvenir gardes-tu de ces premières années à River Plate ?Ce furent des années de gloire. En 1994, l’année du retour d’Enzo, nous avons été à deux doigts de terminer champion invaincu, avec Américo Gallego comme entraîneur et ensuite nous avons enchaîné les succès. En 1996, nous formions une équipe de vainqueurs, avec une bonne aura : on a gagné le championnat et la Copa Libertadores. L’année suivante, on a remporté les deux championnats et la Supercopa (compétition réunissant tous les clubs vainqueurs de la Libertadores, ndlr). J’ai eu la chance de grandir au sein de cette grande équipe.

River Plate n’est plus vraiment au même niveau aujourd’hui… Je n’aime pas trop donner mon avis sur l’actualité de ce club auquel je suis très lié. Il faut respecter les personnes qui y travaillent actuellement. J’ai commencé à jouer un an après Almeyda (remercié par le club fin novembre, ndlr), nous avons été compagnons en club pendant des années, puis en sélection. River traverse une phase très différente de celle des années 90. Après une année en deuxième division, le club tente de récupérer d’une phase douloureuse. Cette relégation est une tache dans notre riche histoire : même le supporter le plus pessimiste n’aurait jamais pu imaginer ça. Il faut reconstruire et chercher de nouveau les bases du passé de ce club. C’est un moment très délicat.

Tu as joué avec d’immenses joueurs, quel est celui qui t’a le plus marqué ?Je me souviens d’un match d’inauguration d’un terrain de soccer à Paris Bercy, avec les champions du monde 98. J’ai eu la chance de jouer contre Zidane à cette occasion, c’est un des joueurs qui m’ont le plus marqué techniquement, de ceux qui rendent simples les situations les plus compliquées. Voir ce type de près d’1,90m avec une agilité telle… Je n’en étais que plus admiratif après ce match.

On voit de moins en moins de numéros 10 traditionnels comme lui ou comme toi dans le football actuel…Ce poste a disparu dans la plupart des schémas de jeu moderne. C’est une question de mode aussi. À une époque, il n’y avait plus d’ailiers et là ils reviennent à la mode. C’est aussi une question de formation : on ne forme plus de 10 actuellement. Les nouveaux numéros 10 qui apparaissent doivent s’adapter. Prenons Pirlo par exemple : pour moi, c’est un numéro 10 qui a dû s’adapter à une nouvelle fonction, plus en retrait. Mais c’est lui qui fait jouer l’équipe. Guardiola était une sorte de numéro 10 reculé, comme Xavi et Iniesta aujourd’hui, avec la vision et l’intelligence de jeu pour s’adapter.

La suite et fin de l’entretien avec Marcelo Gallardo mercredi.

Par Florent Torchut, à Buenos Aires.

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