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Marcelo Brosovic, le juste milieu de l’Inter ?

Par Markus Kaufmann
Marcelo Brosovic, le juste milieu de l’Inter ?

Il a un prénom de latéral brésilien et un nom de buteur yougoslave. Il était écrit que Marcelo Brozović allait devenir un brillant milieu de terrain croate. Après des prestations convaincantes contre le Napoli et Palerme, Brozović donne à l'Inter un sentiment auquel elle n'est plus habituée : celui d'avoir réalisé une très bonne affaire. Shaqiri et Podolski passent au second plan, et un frisson de football yougoslave traverse Milan.

Ils disent que San Siro est devenu un problème. Trop grand, trop impressionnant, trop exigeant, le stade a fini par faire peur à ses deux occupantes, aussi bien le Milan que l’Inter. Un stade fait à la mesure de la grandeur des exploits passés des deux clubs, mais bien trop difficile à dompter pour les équipes actuelles. Combien de recrues se sont-elles fracassé les dents entre les quatre immenses colonnes du stade Giuseppe-Meazza ? Mais dimanche dernier, à 22 ans, Marcelo Brozović faisait ses débuts à Milan, contre le joli Palerme de Iachini. Avec une élégance yougoslave et un sens du tempo, il a tout simplement été élu homme du match par la Gazzetta dello Sport. Positionné devant Medel, à gauche de Guarín et derrière Shaqiri, le Croate a porté le jeu de l’Inter sur ses épaules : il est le joueur ayant participé le plus (88 ballons touchés et 59 passes) et le joueur ayant gagné le plus de duels (11 duels gagnés, 7 récupérations). La dernière fois qu’un milieu tout fraîchement recruté avait fait le même effet du côté du monde noir et bleu, il s’appelait Wesley Sneijder, et c’était en 2009. Or, un monde sépare ces deux Inter.

La naissance difficile de l’Inter à petit budget

Un monde fait de cinq étés, et donc beaucoup d’histoires. La fête du triplé 2010 ayant coûté cher, Moratti change de stratégie le soir du 22 mai 2010 : vite, il faut réduire les dépenses, ou plutôt réduire les folies. Tout en renouvelant les contrats de ses héros, parce que Moratti connaît la valeur du mot merci, l’Inter se met en tête l’idée de construire une équipe jeune. Il était venu le temps du futur et des espoirs. Finalement, ce lendemain de soirée sera fait de Mariga, Biabiany, Coutinho, Ranocchia, Castaignos, Álvarez, Poli, Jonathan, Belfodil, Obi, Benassi, Juan Jesus, entre autres. Et des joueurs confirmés que l’Inter fait venir sous l’ère moratienne post-Mourinho, seuls Handanović, Palacio et Guarín finiront par convaincre, sans toutefois faire oublier les déceptions Forlán, Zárate, Silvestre, Pereira… Perdue, l’Inter a misé sur le futur sans avoir les armes pour l’accompagner, à commencer par l’essentielle stabilité technique (7 entraîneurs post-Mourinho : Benítez, Leonardo, Gasperini, Ranieri, Stramaccioni, Mazzarri, Mancini). Mais cet été, la donne a changé.

Le nouvel objectif ? Faire venir des joueurs jeunes prêts à faire la différence, à un coût réduit. Tout un programme. Principal responsable de cette mission, Piero Ausilio a réussi à faire venir Medel, Shaqiri, Osvaldo, Santon, Podolski, M’Vila, Vidić. Quelques paris, quelques garanties, mais aucun milieu capable de porter le jeu de l’Inter et donc de donner de la continuité technique à un club qui en manque cruellement. Et puis, à la fin du mois de janvier, Marcelo Brozović débarque. Deux ans après Mateo Kovačić, c’est un nouveau milieu de terrain croate du Dinamo Zagreb qui vient s’habiller en noir et bleu. Mais lorsque son 1m80 et ses 65 kilos enfilent le maillot de l’Inter, les Nerazzurri croient revoir un profil qui correspond exactement à celui de tous les échecs passés : un joueur jeune (22 ans), acheté à un prix moyen (prêt avec obligation d’achat à 8 millions d’euros), face à une concurrence étonnamment peu fournie par rapport aux ambitions affichées (malgré l’intérêt d’Arsenal). En ce début de 2015, Shaqiri fait rêver, Podolski divise, mais Brozović ne fait rien. Pas de Lucas Leiva, ni de Mario Suárez, ni même Lassana Diarra. Discrètement, c’est Brozo qui débarque à Malpensa, avec son numéro 77 et sa coupe de cheveux qui fait mal aux yeux.

Le milieu reprend le pouvoir

Si l’on y regarde de plus près, ce n’est pas une surprise de le voir si « préparé » . À seulement 22 ans, Brozović a déjà plus de 160 matchs dans les pieds, dont 99 pour le Dinamo Zagreb. Derrière cette expérience, il y a l’histoire d’une progression graduelle. Débuts en pro à 17 ans pour le modeste Hrvatski Dragovoljac. Une saison, une relégation et un premier départ vers le moyen NK Lokomotiva à Zagreb. Une belle saison plus tard, le grand Dinamo Zagreb n’a plus de doute sur le talent du milieu de terrain de 19 ans. En deux saisons et demie, Brozović joue près de 100 matchs, gagne en influence et frappe à la porte de l’équipe nationale croate. Sélectionné in extremis pour le Mondial, il jouera une demi-heure contre le Brésil. Aujourd’hui, il compte 7 sélections et un beau futur entre Modrić, Rakitić et Kovačić. Ce diamant…

En trois apparitions, Brozo s’est donc présenté comme le seul milieu de Mancini capable de participer à toutes les phases en même temps. Classe, vision, intelligence, discipline et grinta. Naturellement, c’est le genre de joueur qui pourrait réussir à faire progresser ceux qui l’entourent. Par exemple, Guarín a réalisé l’une de ses plus belles performances de la saison contre Palerme, avec un but et deux centres décisifs, Gary Medel n’a pas eu besoin de donner plus que de l’équilibre, et Shaqiri a pu se concentrer sur la création. Un signe positif pour le collectif de Mancini : contre Palerme, les quatre intéristes ayant touché le plus de ballons ont été les quatre milieux (Brozović, Medel, Shaqiri et Guarín). Les lourdes pattes de Ranocchia et Juan Jesus ont été épargnées, et l’Inter a joué dans le camp adverse, enfin. En attendant la suite, Mancini préfère calmer le jeu, affirmant qu’ « il lui faudra plusieurs mois pour s’habituer au football italien » . Évidemment, les plus sceptiques vont attendre un peu avant de s’enthousiasmer. Mais si une belle frappe de balle, quelques dribbles ou une poignée de jolis gestes peuvent induire en erreur, un joueur qui joue juste et sait faire jouer les autres laisse généralement peu de place aux doutes.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Par Markus Kaufmann

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