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Marcel Michiels : « Ce n’est pas de l’argent noir hein, mais mes économies »

Propos recueillis par Émilien Hofman
Marcel Michiels : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ce n&rsquo;est pas de l&rsquo;argent noir hein, mais mes économies<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Le Rayo Vallecano a aidé une vieille femme, Marcel Michiels a aidé le KRC Malines. Englué dans des problèmes financiers depuis des lustres, le Racing Malines (D2 belge) ne paie plus ses joueurs, c'est donc un supporter… steward qui a sorti le portefeuille pour payer deux mois de salaire aux joueurs et membres du staff.

Quels sont vos premiers souvenirs de foot ?

Mon père était un fan d’Anderlecht, mais moi, je ne suis pas intéressé par les Mauves, mon sang est malinois. J’ai d’abord commencé le foot au KRC en tant que joueur, même si j’ai fini dans des équipes de cafés. C’est vers 20 ans que je suis devenu un vrai fan du club.

En Belgique, c’est plutôt le KV Malines qui est connu…

J’ai grandi avec une haine du KV Malines, même si j’avais beaucoup d’amis supporters du rival. Mais depuis que je suis plus âgé, mon animosité est moins forte. Pour autant, concernant le KV Malines, je ne peux regarder que leur résultat dans le journal, jamais de texte ou de photo, juste le score.

Vous êtes tellement fan du Racing que vous en êtes même devenu un des stewards…

J’ai toujours eu le Racing dans mon cœur : j’en ai été joueur, entraîneur des jeunes, délégué et steward. Là, j’étais dans la zone neutre, à ouvrir la porte. J’ai fait ça parce qu’il n’y avait pas assez de stewards et surtout parce que je le faisais gratuitement, pour le club. Ça coûtait juste deux petits verres (rires). Et puis je ne ratais pas le match, je m’arrangeais pour le regarder d’une façon ou d’une autre.

Il paraît que vous n’avez pas manqué un match du Racing à domicile depuis 20 ans ?

C’est vrai, ni même les entraînements. Je connais tout le monde au Racing, car j’y vais même quand je suis malade : une écharpe et c’est bon ! D’ailleurs, tant qu’il y a du foot, je ne pars en vacances, j’y vais uniquement quand c’est la trêve.

Fin des années 80, alors qu’il est en D1, le Racing amorce sa descente aux enfers, pour finalement se retrouver en D4…

Quand le club a commencé à chuter, ça n’a pas été très plaisant, surtout que ça a toujours été à cause de problèmes d’argent. Il y a une époque où le club vendait tout : des car-wash, des terrains de foot, etc. Le problème, c’est d’avoir changé de président tous les 6 mois à une époque et d’avoir tout destiné à l’équipe première et rien aux jeunes. Actuellement, la place du Racing est en troisième division, car la licence de D2 est trop chère pour nous.

Quelles sont les conséquences ?

Les joueurs n’ont pas été payés en septembre et octobre, et encore aujourd’hui un entraîneur de jeunes m’a téléphoné pour me dire qu’il n’avait rien reçu depuis quatre mois. Le président n’a qu’un seul mot à la bouche : « demain » , mais ça fait des semaines que c’est comme ça.

Il y a quelques jours, vous avez donc pris une décision pour sauver le club…

Non je n’ai pas sauvé le club, je l’ai un peu aidé. Ce jour-là, j’ai téléphoné au vice président du Racing. J’ai ensuite contacté un avocat et un notaire pour tout régler. Mais j’ai prêté cet argent au club, je vais récupérer le tout dans 6 mois via l’ASBL du club.

Vous avez dû payer combien ?

Ça je ne dis pas. Mais ce n’est pas 1000€. 10 000€ non plus, 20 000, 30 000 non. Ce n’est pas de l’argent noir hein, c’est mes économies après 40 ans à travailler dans une usine à dix minutes à pied du stade. À l’usine, il y avait beaucoup de fans du KV. On se chamaillait, mais ça restait plaisant. Par contre, dès qu’on entrait au stade, ça ne l’était plus, camarade ou pas, hein. Puis le lendemain, on s’excusait au boulot.

Votre vie a changé depuis que vous êtes intervenu pour le club ?

Depuis lors, plein de gens m’interpellent tout le temps. Quand ils sont à vélo, ils me font signe, quand je suis à la maison, ils me téléphonent ou sonnent à la porte. Les joueurs et le staff ont aussi été reconnaissants : l’entraîneur a un jour stoppé un entraînement et a dit : « Ça c’est Marcel » . Chaque joueur est venu me remercier personnellement. Je suis très connu au club. C’est parfois agréable, mais parfois pas, parce qu’il y a beaucoup trop de gens, près de 500. À côté de ça, il y a une ou deux personnes jalouses. Mais tout le monde peut aider le club, ils n’ont qu’à donner de l’argent, hein.

Vous ne vous considérez pas comme un sauveur ?

Non, il y a toujours autant de problèmes. On vend des calendriers avec des photos de femmes supportrices, ça nous rapporte jusqu’à 7000€. C’est beau, mais ce n’est pas assez. Le club n’a pas de gros sponsors : ce sont des supermarchés ou des friteries, ça ne suffit pas. En mars, 200 000€ d’obligations doivent revenir aux supporters, et il y a aussi la licence à payer. La ville de Malines accepte de participer financièrement, mais ça ne couvre pas les salaires des joueurs. D’ailleurs, je ne pense pas qu’ils vont aller jusqu’au bout de la saison. C’est très profond dans leur cœur, et même ici avec ce que j’ai fait, ça les rend heureux, mais pas longtemps. Ils ont déjà négocié avec des clubs, donc au mercato, ils ne disent rien, mais d’après moi, ils partiront.

Donc on est plutôt proche de la fin du club ?

Oui, je pense que nous allons nous retrouver en Provinciales (dernière division du pays, ndlr).

Alors pourquoi avoir payé pour le club ?

Je ne pouvais rien faire d’autre que d’aider le club. Il y a quelque temps, je suis tombé malade juste à cause de la situation du club, pour moi il vient juste après ma famille dans mes intérêts.
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Propos recueillis par Émilien Hofman

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