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Magath à pied !

Ali Farhat
Magath à pied !

Volkswagen a fini par en avoir marre : la conduite dangereuse de Felix Magath a fini par faire sortir le VfL Wolfsburg de la route. Aujourd’hui, le champion 2009 est lanterne rouge de Bundesliga. Un argument suffisant pour « VW », qui a décidé de retirer son permis de coacher à Felix le terrible. Retour sur une course de dix-neuf mois sans freins, ni amortisseurs, ni même pare-chocs.

Qu’il semble loin, le temps où le VfL Wolfsburg emmerdait toute la hiérarchie de la Bundesliga. Pourtant, c’était il y a trois ans seulement. Saison 08/09, les Loups finissent la première partie de saison à une correcte neuvième place, à neuf points de l’étonnant leader qu’est Hoffenheim qui dispute là sa première saison dans l’élite. Cette saison étant décidément sujette à surprises, Wolfsburg passe les vitesses à une allure folle, prend 43 points sur 51 points possibles et finit champion. Au passage, le VfL prend soin de dégommer tous les cadors du championnat, parmi lesquels le Bayern, qui se prend un 5-1 magistral à la Volkswagen Arena. Les héros de l’époque s’appellent alors Zvjezdan Misimović, Grafite, Edin Džeko. Quelque chose comme 61 buts et 41 passes décisives à eux trois. Super costaud. Le coach qui a permis ce « miracle » n’est autre que Felix Magath. Un homme capable de monter un véritable commando pour arriver à ses fins. Même si ses méthodes d’entraînement (medicine-balls, jogging en forêt avec coéquipier sur le dos…) sont considérées comme étant hardcore, « Quälix » (mix entre Felix et « quälen » , torturer) est convaincu que ça finira par avoir des conséquences positives. En 2000 par exemple, il avait réussi à sauver Francfort de la relégation de la sorte. À la suite de quoi son attaquant Jan Age Fjortoft déclarera : « Je ne sais pas si Felix Magath aurait sauvé le Titanic, mais les survivants auraient été en pleine forme. » Peut-être savait-il qu’il réussirait à gagner le championnat avec Wolfsburg. Mais pas de cette manière-là.

La fièvre (acheteuse) du samedi après-midi

Après quoi, Felix décide de faire ses valises pour Gelsenkirchen, et de tenter quelque chose d’encore plus fort : ramener un saladier de champion qui fuit Schalke depuis 1958. Pour cela, il demande les pleins pouvoirs, comme à Wolfsburg. Accordé. Il est tout près d’y arriver (2e en 09/10), mais se troue complètement la saison suivante. Malgré un quart de finale de Ligue des champions, Magath sera invité à prendre congé. La raison est simple : hormis le fait que le club est à la peine en championnat (il finira 14e). Schalke est un trop gros numéro (germanisme) pour laisser une seule personne porter la casquette d’entraîneur et de manager. Et donc faire n’importe quoi. Et donc faire venir 38 joueurs en dix-neuf mois.

Felix est un chat, il retombe vite sur ses pattes. Licencié le 16 mars 2011, il retrouve du taf deux jours plus tard. Wolfsburg est en galère et décide de faire appel à son messie. Magath réussit à sauver les Loups de la relégation à la dernière journée. Classe. Seulement, Magath a de nouveau les pleins pouvoirs. Et fait donc des folies. Le VfL Wolfsburg devient un aéroport : 27 arrivées, 12 départs, et des prêts et des retours de prêt sans fin. Felix Magath semble jouer à Football Manager. Ça tombe bien, ce sont les mêmes initiales. Ce qui tombe bien surtout, c’est que, malgré la crise, Volkswagen est la seule entreprise automobile à avoir considérablement augmenté la vente de ses véhicules (+10% en 2011). Du coup, ce sont 70 millions qui sont investis en l’espace de trois mercatos. Pas mal. Sauf que sur le terrain, c’est à peu près n’importe quoi. Organiser une soirée Erasmus où l’on peut trouver du Suisse, du Hollandais, du Brésilien, du Danois, du Tchèque, du Croate (liste non exhaustive), c’est super. Mais le samedi à 15h30, ça passe moyen.

Une histoire de bouteilles d’eau

Cette saison, c’est la dèche complète du côté du VfL. Le club a cru bien faire en remplaçant Mario Mandžukić par Bas Dost, en ramenant les expérimentés Naldo, Emmanuel Pogatetz et Ivica Olić et, surtout, en conservant Diego et Simon Kjær, revenus de prêt. Sauf que la mayonnaise ne prend pas. Absolument pas. Depuis la première journée et une victoire à Stuttgart, les Loups courent de désillusion en désillusion. D’une semaine à l’autre, de plus en plus de joueurs se désolidarisent de leur coach, sans rien dire. Magath, persuadé que ses méthodes vont fonctionner, persiste : après une défaite 3-0 face au Bayern, le fils de G.I. ordonne à ses hommes de faire un footing de 14 km dans la forêt. Ceux-ci absents, « Quälix » décide de vider plusieurs bouteilles d’eau. Les joueurs reviennent, sont morts de soif, et leur entraîneur leur déclare simplement : « Après un match comme ça, vous n’avez pas mérité de boire plus que ça. Partagez-vous ce qu’il reste. » Pour sa défense, il faut dire que Magath en voulait à ses joueurs de ne pas s’être occupé du gardien et capitaine Diego Benaglio après une chute dans le match face aux Bavarois.

Mais ceci n’arrange rien : les joueurs ont la haine. Il faut dire que Magath sait comment faire pour cristalliser la rancœur de ceux qui n’ont pas apprécié ses méthodes. Il n’y a qu’à voir lors du match contre Schalke : après avoir marqué son but, Jefferson Farfan est immédiatement allé gueuler toute sa rage en direction de Felix M. Une défaite à domicile face à Fribourg, et le sort de Magath fut scellé. Ce n’est donc pas lui qui dirigera le VfL à Düsseldorf. Dès l’annonce du licenciement, le terrible Hans Sarpei (devenu une idole en Allemagne, une sorte de Chuck Norris, même) y est allé de son post sur Twitter : « Un salaire de 6,5 millions X un contrat courant jusqu’en 2015 / 0,25 euro par bouteille [en ne comptant que les bouteilles en plastique, ndlr] : ça ferait 78 millions de bouteilles [à emmener à la consigne] pour payer les indemnités de licenciement. » Imparable. Felix Magath est donc au chômage. Probablement va-t-il se servir une tasse de thé (sa boisson préférée). Et commencer une nouvelle partie à Football Manager.

Après la trêve internationale, place au festin !

Ali Farhat

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