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Maddoni : « Tévez, je l’ai eu à 8 ans, Gago à 6 ans »

Propos recueillis par Léo Ruiz
Maddoni : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Tévez, je l’ai eu à 8 ans, Gago à 6 ans<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Actuellement responsable des catégories enfants de Boca Juniors, Ramón Maddoni a probablement le plus beau CV d’Argentine. Cambiasso, Riquelme, Tévez, Sorin, Gago, Placente, Coloccini, Jonas Gutierrez et beaucoup d’autres. Tous ont été découverts et formés par Maddoni, qui travaille depuis bientôt 35 ans dans son Club Social Parque, au sud-ouest de Buenos Aires.

Comment votre histoire a-t-elle commencé avec le Club Social Parque ?

Le Club surfait sur la réussite des frères Batista. Moi j’arrive au moment de la génération 1969, celle de Redondo. On m’avait proposé de donner un coup de main. José Batista (le père de Sergio, actuel entraîneur de Shanghai Shenhua, ndlr) me fait alors entrer à Argentinos Juniors (en 1980), comme directeur général des catégories enfants du club. Rapidement, j’ai eu la chance de sortir des très bons : Sorin, Riquelme, Cambiasso. Je les formais au Club Parque et ils passaient à Argentinos.

Ensuite, vous faites la même chose mais pour Boca ?

Oui, ça c’est la deuxième étape. En 1996, Mauricio Macri (gouverneur de Buenos Aires et président de Boca Juniors) vient me voir et me propose le même poste à Boca, avec un salaire beaucoup plus important. A partir de là, les joueurs confirmés n’allaient plus à Argentinos Juniors mais à Boca.

Aimé Jacquet est venu observer votre travail ici, non ?

Oui, Jacquet est venu voir le travail avec les tout petits. C’est José Farias, aujourd’hui décédé, qui a longtemps joué et entraîné en France (à Paris, à Strasbourg, au Red Star et à Toulouse, ndlr), qui l’avait amené ici. Domenech aussi est venu. Après, ils m’ont invité à passer trois jours à Clairefontaine. On y est allés avec la catégorie 90, celle de Sanchez Miño, Colazo, etc. La France, ça nous réussit, on y remporte trois fois consécutivement la Danone Cup, avec les Viatri (87), Ricky Alvarez (88),…

A quel âge les gamins passent-ils à Boca ?

A partir de 5 ans, ils viennent au Club Parque et à 8-9 ans je les emmène à Boca. Ensuite, jusqu’à 13 ans, ils jouent à la fois sur les terrains baby-foot (de type soccer 5, ndlr) et sur les grands terrains. Le samedi, ils jouent les matchs baby-foot, le dimanche ceux sur le grand terrain.

Comment faites-vous pour repérer un bon joueur à 5 ans ?

Je fais ça depuis 35 ans. Peu à peu, mon œil s’est affiné. Ce sont beaucoup de détails, comment il pose le pied sur le ballon, comment il s’appuie derrière, sa conduite de balle. Des gamins, j’en vois à peu près 30 000 par an. Je voyage partout dans le pays, et ici, à Buenos Aires, on fait des détections à Boca Juniors. J’ai aussi un gros réseau d’observateurs, qui me disent : « J’ai un 2000 ou un 2001 pour toi. » Les quelques-uns que je sélectionne viennent au Club Parque s’ils sont du coin, directement à Boca vers les 12 ans s’ils viennent de l’intérieur du pays. Ici, à la Casa Amarilla, à côté de la Bombonera, ils ont une pension, une cantine, une école.

« Leo Suarez, notez bien son nom »

Et votre travail avec eux, une fois arrivés ici ?

On travaille les fondamentaux. Je leur apprends à jouer avec les deux pieds, à dominer le ballon au sol et dans les airs. Pendant des heures, on leur envoie le ballon en l’air, toujours un peu plus haut, et eux, ils sautent pour aller le chercher. Chaque année qui passe, ils doivent aller plus haut. En catégorie baby-foot, ce sont environ sept années de travail.

Beaucoup échouent ?

Évidemment. L’objectif est que chaque année, 3-4 arrivent en première division. Deux pour y rester, deux pour les vendre. Cela nécessite au moins dix années consécutives de travail avec eux. Tévez, je l’ai eu à 8 ans, Gago à 6 ans, Cambiasso et Sorin à 7 ans.

Certains sont directement destinés à la vente ?

Pour maintenir la structure, oui. Deux, ou un seul quand on vend bien. Gago, on le vend 25 millions de dollars, Tévez 27 millions, Banega 25 millions. Aujourd’hui, Boca est en bonne santé et a en plus six ou sept joueurs qui vont être très bien vendus prochainement.

Les Tévez, Gago, Riquelme, Sorin, comment vous les découvrez ?

Ils sont d’ici, je les repère dans nos détections et les prends tous pour Club Parque. Tévez était extraordinaire. Il mangeait tous les lundis avec moi. Cambiasso, lui, vivait en face du Club. Tiens, là j’ai un petit, il a 16 ans déjà, ça va être un vrai crack. Il est impressionnant. Gaucher, comme Messi. Leo Suarez, il s’appelle. Notez bien son nom.

Petit, Tévez n’était pas un garçon difficile ?

Non, absolument pas. Il ne ratait pas un entrainement. Jamais. Il est loin maintenant, mais quand il passe par Buenos Aires, il vient me dire bonjour. C’est sans doute celui qui m’a le plus impressionné petit. Sorin et Gago, dans leur genre, étaient aussi de sacrés phénomènes. Riquelme aussi, mais je n’ai plus vraiment de relation avec lui. Ça a toujours été un garçon un peu dur. Il était très introverti, ne parlait pas. Mais il était excellent et travailleur.

Avec Maradona, vous ne vous croisez pas ?

Si, mais sur sa fin de carrière. Lui sortait d’Argentinos Juniors, avec qui on travaillait à l’époque. Il est venu à Parque en 1991, suite à sa suspension. Il a joué un petit peu avec les petits, on a pris quelques photos. C’est un beau souvenir.

Vous qui le côtoyez de près depuis longtemps, que pensez-vous du niveau actuel du football argentin ?

Il est assez bas, et déséquilibré. Beaucoup de joueurs sortent, mais très peu de défenseurs centraux par exemple. C’est aussi à nous de les fabriquer. Parce que si dix numéros 10 et dix attaquants arrivent, tu ne peux rien faire. Il faut les préparer au poste de défenseur. Si le gamin est grand et gaucher, il faut le faire jouer défenseur central gauche. Actuellement, on n’a pas grand-chose derrière. D’autant que les parents veulent voir leurs enfants jouer devant, et qu’un petit qui se rate en défense reçoit toutes les critiques. Nous devons travailler là-dessus, sinon la situation va s’aggraver.

Émerse Faé : « J'ai juste fait mon travail »

Propos recueillis par Léo Ruiz

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