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Lyon, le bal des revenants

Par Serge Rezza
Lyon, le bal des revenants

Même mal en point après trois défaites consécutives, l'OL est toujours en course pour une qualification en Ligue des champions. C'est cette idée que les Lyonnais chercheront à maintenir face à Toulouse (17 heures). Et pour ça, rien de tel que de prendre le visage de trois joueurs attendus cet après-midi : celui du revenant.

Antho, le dernier dinosaure

Réveillère, c’est celui qui n’aurait jamais dû être là. Dans l’effectif d’abord, si le professeur Rolland ne s’était mis en tête de faire capoter l’arrivée de ce gros salaire qu’Aulas voulait refiler en début de saison au PSG. Dans le rôle qu’on s’apprête à lui donner à quelques heures de son retour ensuite, celui du joueur qui change tout. Car aussi improbable que cela puisse paraître, c’est bien ce que racontent les stats du moment : sans Antho, l’OL s’est mis à plonger dans le blues épais (trois défaites, deux nuls). Après un mois d’absence, voilà donc Réveillère prêt à retrouver le costume qui avait pu être le sien ces deux dernières saisons déjà, lorsqu’il fallait sauver une défense qui marchait au radar.

S’en remettre au plus discret des joueurs des années de domination pour ne pas avoir à jouer la danse macabre du mauvais côté de la rive en dit long sur la situation actuelle de l’OL. C’est à se demander si entre les fans de Kobe et ceux de Jean-Marc Ayrault, les supporters lyonnais ne sont pas les types les plus malheureux du moment. Surtout ceux qui ont eu quelque écho de cette résignation qui régnerait dans les allées de Tola Vologe depuis quelques semaines sur l’air de « la fin de saison va être longue » .

Alors, pourquoi pas Réveillère après tout ? Le type n’est jamais passé pour ce qu’il ne sait pas être et qui manque tant à l’OL depuis quelques matchs, un genre de daron de vestiaire. La faute à cette discrétion qui se pare de la langue de bois dès que les micros se tendent. Pour autant, le latéral possède encore cette qualité que les autres n’ont pas : celle de ne pas en avoir. Ou, pour être plus précis, cette faculté à rester toujours le même pour finir par remporter le titre du joueur le plus régulier de la saison. Le besoin est d’autant plus important dans cette période que le 4-3-3 à la lyonnaise en vient à douter de lui-même, faute de tenir au moins un côté fort – hier le gauche avec le piston Maloudabidal, ces derniers temps autour du duo Réveillère-Lacazette. Autrement dit, dans un collectif qui en manque cruellement, le latéral peut tenir ce rôle du repère. De quoi donner envie aux supporters lyonnais de reprendre Marc Bolan en hurlant : « Dinosaure reste ! »

Gourcuff, le retour à demain

Lui non plus n’aurait jamais dû être là où il en est, à cette place de titulaire par défaut. Mais à la différence de Réveillère, on était parti pour ne plus le voir revenir avant la fin de saison. La faute à cette rengaine de l’éternel retour joué à l’envi depuis trois saisons. Où la moindre promesse d’une splendeur retrouvée donne surtout à voir un footballeur qui joue pour se rassurer, touchant un maximum de ballons, quitte à aller à l’encontre de la prise de risques que peut appeler le 4-3-3 à la lyonnaise au poste de meneur.

Même avec des stats terrifiantes en terme de pertes de balle, c’est bien ce supplément d’audace qui a valu à Grenier de gagner un rôle de titulaire plus affirmé que Yoann. Jusqu’à se rappeler que la prise de risque de l’éternel premier de la formation lyonnaise peut virer à l’inconscience quand il n’a plus un milieu à son affaire sur lequel se reposer. Entre Malbranque en quête d’un second souffle et Gonalons dominateur seulement par intermittence depuis la sortie d’Europa League, c’est comme s’il avait fallu apprendre à relativiser la valeur de Grenier.

De quoi laisser la place à l’idée d’un retour de Gourcuff. D’abord dans les mises en place aperçues en fin de semaine à l’entraînement, puis dans les mots de Garde : « Le sort de l’équipe ne dépend pas que de Yoann. Comme d’autres joueurs, j’attends plus de lui. Mais c’est vrai qu’il peut revenir à la compétition dès dimanche. » L’intention du coach lyonnais paraît à peine voilée : il en va du retour de l’ex-enfant chéri du foot français comme de sa place de titulaire au sein de l’effectif. Il se fera par défaut. Une façon comme une autre de banaliser un peu plus l’affaire et de renvoyer au loin les attentes démesurées autour de ce nouveau retour. Pas pour déplaire au premier intéressé qui n’a cessé de clamer son envie d’être considéré comme « un joueur comme les autres » . Autrement dit, Gourcuff s’apprête à effectuer un genre de retour complètement inédit, sans autre défi que de sortir de la demi-indifférence qu’il a fini par gagner. Du point de vue du joueur, on n’est pas loin d’être dans les meilleures conditions possibles. Le club, lui, s’en serait bien passé.

Koné, l’ombre d’un double

« Je savais que tôt ou tard j’aurais à nouveau la chance de m’exprimer.(…)Même Messi n’est pas toujours à 100% avec le Barça. Je n’étais pas à 100%, mais je n’étais pas aussi mauvais qu’on pouvait le dire. J’ai traversé un moment difficile, mais c’était peut-être aussi lié à la concurrence. » (20 minutes) Koné a raison : son retour est une affaire de concurrence. Quand cette dernière finit par dérailler, entre suspension (Biševac) et mal-être qui s’étale un peu trop (Lovren), il peut aligner les titularisations comme si de rien n’était.

Le Général revient de trop loin pour que son retour ne résonne pas comme un aveu d’échec. Pas seulement celui d’une défense qui passait pour être en chantier et se retrouve aujourd’hui en ruines. Il touche à cette idée que l’OL pouvait se faire de lui-même, ce qu’Aulas nomme « l’institution » . Soit un club qui savait hisser le niveau de ses joueurs pour mieux les envoyer dans les grandes maisons d’Europe. Aujourd’hui, c’est à peine s’il sait quoi en faire (Lovren, Gourcuff, Briand). Pire, même un joueur comme Koné n’a plus besoin d’être au-delà des 100% requis pour exister. Il lui suffit juste d’être là. Preuve s’il en fallait que l’OL ne sait plus vraiment où il en est.

Émerse Faé : « J'ai juste fait mon travail »

Par Serge Rezza

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