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Lucho, Pep et le lien Bobby Robson

Par Robin Delorme, à Madrid
Lucho, Pep et le lien Bobby Robson

Souvent limités à l'influence de Johan Cruijff, Pep Guardiola et Luis Enrique n'en restent pas moins les produits de la maison blaugrana. Un FC Barcelone où ils se sont rencontrés grâce à Sir Bobby Robson, modèle oublié de ces deux amis.

Le football parle latin. Cette constatation, plus qu’un jugement, s’impose à la vue des tableaux des deux Coupes européennes. En Ligue des champions, aux deux entraîneurs italiens répondent autant de représentants espagnols. Idem en Ligue Europa, où le seul Myron Markevych, coach ukrainien du Dnipro, s’incruste entre deux techniciens d’outre-Pyrénées et un natif de la Botte. Le football laisse sa paternité britannique de côté pour se tailler la part du lion dans des contrées sudistes. Plus que des hypothèses économiques ou des concours de comparaison à géométrie variable, cette domination latine oblige la perfide Albion à se réinventer. Du neuf avec du vieux, cela ne semble guère possible depuis la retraite de Sir Alex Ferguson et le décès, en juillet 2009, d’un coach qui marque toujours aujourd’hui de son empreinte le panorama européen. Car Sir Bobby Robson, en un passage d’une saison à Barcelone, a couvé la plus belle génération des bancs de touche. Parmi ses anciens disciples José Mourinho, Laurent Blanc et Julen Lopetegui, Luis Enrique et Pep Guardiola se retrouvent aujourd’hui pour une place en finale.

Le Barça de Robson, un laboratoire d’entraîneurs

Le 28 mai 1996 offre un énième épisode de la guéguerre Castille-Catalogne. Luis Enrique, ses quatre saisons au Real Madrid et son accent asturien s’engage avec le FC Barcelone. Joan Gaspart, président de l’entité blaugrana, assure alors que la nouvelle recrue a reçu la bénédiction de Johan Cruijff et de Bobby Robson, nouvel homme fort de la guérite du Camp Nou. « Je ne le connais pas, mais je signe avant tout pour l’institution » , avoue pour sa part le couteau suisse des prés de l’époque. Dès la reprise estivale, Lucho découvre un entraîneur aux idées claires, un assistant portugais aujourd’hui réduit au rang de simple traducteur et un effectif cosmopolite. Laurent Blanc, également débarqué durant ce mercato, se souviens de Robson comme de quelqu’un « qui comprenait peu la langue et que José Mourinho aidait dans la communication » : « À la fin d’un mois, les joueurs ont demandé à changer les méthodes d’entraînement, et Robson a beaucoup délégué à Mourinho parce qu’il savait comment parler à l’effectif. Je crois que c’est là que tout a commencé. » Un rôle primordial pour José, qui explique « n’avoir été personne quand (il est) arrivé du Portugal » .

Durement critiqué par la nébuleuse blaugrana, Sir Bobby Robson ne perd jamais son sourire et son attitude de gentleman. Mieux, il offre quelques titres, et pas des plus anecdotiques, aux vitrines du FCB. À une Supercoupe d’Espagne remportée face à l’Atlético s’ajoutent une Coupe du Roi glanée aux dépens du Betis et une Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes gagnée contre le PSG. Un bilan annuel qui n’en reste pas moins négatif, le Real Madrid remportant de deux points la Liga. Mis en retrait à la fin de cet exercice, le natif de Sacriston délaisse la guérite du Camp Nou pour ses offices. Directeur sportif du club, il chapeaute l’arrivée de Louis van Gaal et reçoit en retour de nombreux témoignages en forme de compliments de ses ouailles. Ronaldo Nazario, recruté sur ses conseils, l’élève au rang « d’un des meilleurs entraîneurs du monde » . Surtout, Sir Bobby laisse derrière lui une génération qui fait aujourd’hui le bonheur de nombreux bancs de touche. Albert Ferrer, Sergi Barjuan, Celades, Pizzi, Hristo Stoickhov, Emmanuel Amunike, Robert Prosinečki, Julen Lopetegui et Laurent Blanc épousent tour à tour la carrière d’entraîneur.

« Une inspiration comme coach et comme personne »

Luis Enrique et Pep Guardiola, qui entament une relation des plus amicales sous la houlette du coach anglais, font de même. Alors que l’enfant de Santpedor embrasse une fin de carrière de globe-trotter, Lucho raccroche, lui, les crampons à Barcelone. Un Barça qu’ils retrouvent tous deux pour leurs débuts sur le banc. Catalogué comme le fils spirituel de Johan Cruijff, Guardiola n’en reste pas moins un admirateur de Sir Bobby – il effectue sa dernière grande saison de joueur sous ses ordres avant de se blesser gravement. « Inspiration comme coach et comme personne » , Robson laisse une trace indélébile chez Pep de par l’auto-gestion qu’il laisse au groupe. Chez Luis Enrique, l’influence est encore plus présente. Lorsqu’il explique que « la clé passe par savoir quoi faire avec le ballon pour que la possession ne se retourne pas contre nous » , l’héritage du coach anglais est indéniable. Trop rarement mis en avant dans les modèles de ces deux amis, aujourd’hui adversaires, Sir Bobby Robson n’en reste pas moins un formidable exemple de seigneurie dans la défaite et de gentleman dans la victoire. Des postures dont Pep et Luis se rappelleront au coup de sifflet final de cette demi-finale entre faux frères et vrais amis.

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