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Louis van Gaal se cherche encore

Par Mathieu Faure
Louis van Gaal se cherche encore

Arrivé au lendemain d'une Coupe du monde brillante avec l'équipe des Pays-Bas, un CV doré et une enveloppe illimitée pour le mercato, Louis van Gaal devait (re)faire de Manchester United une machine à gagner. Huit mois plus tard, on se demande encore ce que le Batave veut nous montrer.

Les causeries de Gary Neville devaient utiliser le mot « couilles » comme une simple ponctuation. Maintenant qu’il est devenu consultant, l’ancien capitaine de Manchester United ne se gêne pas pour commenter, semaine après semaine, les exploits de son ancienne équipe dans les colonnes du Telegraph, mais sans les gros mots. Récemment, il a pris la plume pour crever l’abcès après une énième prestation collective sans relief des Red Devils, actuellement quatrièmes de Premier League. L’objet était simple : enfin faire le deuil de Sir Alex Ferguson et du jeu prôné par l’Écossais durant ses 26 ans de règne à Old Trafford. « Le temps est venu pour les fans de Manchester United – moi y compris – de s’affranchir du règne de Sir Alex Ferguson et d’arrêter de comparer cette nouvelle période avec la splendeur passée. Le style de jeu et les noms ont changé, mais la seule personne qui ne sera pas perturbée par l’évolution de l’équipe est Louis van Gaal. Je n’ai jamais été manager, mais je crois personnellement au football d’attaque, avec un rythme élevé. Si United voulait à tout prix protéger ce style de jeu ils auraient dû choisir un manager avec ces convictions. Mais il n’y avait aucune chance que Van Gaal vienne à Manchester United et adopte la philosophie de quelqu’un d’autre. »

Manchester United n’a plus rien à voir avec l’équipe qui avait dogmatisé le 4-4-2 avec deux ailiers dans les années 90 et marché sur le Royaume-Uni. Là-dessus, on est bien d’accord. Mais comment joue MUFC aujourd’hui sous la houlette de Louis van Gaal ? Personne ne le sait vraiment. Pourtant, lorsque le vainqueur de la Ligue des champions 1995 avec l’Ajax Amsterdam a été choisi pour coacher United, tout le monde semblait sous le charme. Surtout après une campagne de recrutement onéreuse durant laquelle Rojo, Blind, Herrera, Shaw, Di María et Falcao ont rejoint le Nord de l’Angleterre. Certains parlaient même de titre de champion. Balivernes.

3-5-2, 4-3-3, 4-4-2, et demain ?

Portée par sa formidable campagne lors du dernier Mondial, Van Gaal débarque à Manchester avec son sourire figé et un schéma tactique en poche : le 3-5-2 qui a démoli l’Espagne (5-1) et mis en lumière Van Persie et Blind. D’ailleurs, les recrutements de Rojo, Blind et Shaw s’inscrivent dans cette logique tactique… Sauf que très vite, certaines autres recrues correspondent plus à un 4-3-3 (on pense à Di María et Herrera notamment). Dès le départ, le groupe est déséquilibré et ça se ressent en début de saison, où MUFC prend des valises contre des obscures taules (Leicester, Milton Keynes Dons) tout en ne parvenant pas à déstabiliser des équipes de seconde zone (Burnley, Swansea, WBA, Aston Villa). Au vrai, pour quel système de jeu MUFC a-t-il recruté ? Bonne question. La défense à trois ne marche pas. Et surtout pas avec Blackett, McNair, Smalling ou encore Jones, puisque United n’a pas réussi à trouver son défenseur central durant l’été. Après deux mois de tâtonnement, LvG change finalement son fusil d’épaule et assure ses arrières avec une défense à quatre où les deux latéraux sont, souvent, des joueurs offensifs comme Valencia et Young. Dès lors, Van Gaal va essayer de chercher la bonne formule : 4-3-3, 4-4-2 en diamant, 4-3-1-2. Il cherche encore.

Fellaini, numéro 10. Di María perdu. Tout va bien

Actuellement, le Batave n’a pas de joueurs de couloirs offensifs physiques ni d’avant-centre mobile. Récemment, Van Gaal a donc testé un duo d’attaque Falcao-Van Persie tout en replaçant Rooney dans le cœur du jeu, comme un relayeur. Ça n’a pas vraiment fonctionné. Au point que le coach s’est permis d’avancer qu’il n’avait pas de matos offensif suffisamment solide pour faire ce qu’il souhaitait. « Nous ne pouvons pas nier que, en ce moment, nous n’avons pas un attaquant capable de nous marquer 20 buts cette saison. Robin van Persie ne peut pas le nier, Falcao ne peut pas le nier et Rooney non plus, mais ce dernier n’évolue pas toujours en pointe. » C’est à la fois incroyable et terriblement vrai. L’homme a testé tellement de choses qu’il a même terminé des matchs avec Marouane Fellaini en numéro 10. Oui, oui. À tel point que lors d’un West Ham – MUFC très moyen (1-1), Sam Allardyce s’en est pris au système de MUFC : « Van Gaal a fait de Manchester une équipe qui balance devant et attend de voir ce qui va se passer » . Le genre de conneries qui font sortir le manager de ses gonds. Ainsi, le boss s’est présenté en conférence de presse dans les jours qui ont suivi le match avec une chiée de feuilles de stats du match. « Photocopiez les (stats) et ensuite vous pourrez montrer tout ça à Big Sam. Nous avons joué au sol pendant 70 minutes, mais cela n’a pas marché, alors j’ai fait entrer (Marouane) Fellaini et on a égalisé sur un ballon aérien, c’est vrai. Au total, West Ham a joué 71% de ballons longs contre 49 pour nous. »

Mais comment une équipe avec un QI football aussi élevé peut-elle être aussi illisible et chiante à voir jouer ? Il faut se pencher sur le cas d’Ángel Di María pour comprendre le bordel permanent. Recruté à prix d’or (près de 80 millions d’Euros) et meilleur joueur du Real Madrid l’an dernier, l’Argentin devait être le taulier technique et tactique de MUFC. L’architecte. Ce n’est pas le cas. Contre Sunderland, Van Gaal a même sorti Ratatouille à la pause. Le numéro 7 semblait perdu sur le terrain, ne comprenant pas ce qu’on attendait de lui. Pour Gary Neville, toujours dans le Telegraph, les raisons de ce retard à l’allumage sont multiples. Selon l’ex-défenseur des Red Devils, Di María « n’a jamais vraiment voulu quitter le Real Madrid, un club qui représente le graal d’une carrière pour un joueur sud-américain » . Ángel Di María aurait aussi toujours à l’esprit « le traumatisme du cambriolage de sa maison à Manchester » , plus tôt dans l’année sans parler « des bouleversements tactiques continuels de Van Gaal » . En gros, le gaucher déprime et perd son football. Un peu comme Falcao, que Van Gaal ne voulait pas vraiment. Récemment, les premières rumeurs d’un départ de Di María sont apparues dans la presse anglaise, puisque Van Gaal aimerait rapatrier Depay, qu’il a coaché chez les Oranje. Huit mois que le Batave est dans la place et il semble encore tâtonner. Nous sommes en mars 2015 et on a du mal à comprendre où va le coach si brillant avec les Pays-Bas. Oui, il a repris une équipe de morts-vivants, mais quand même, on ne s’attendait pas à s’ennuyer autant que lors de la période David Moyes. Décidément, la vie n’est pas qu’une suite d’érections. Un Moyes qui, pendant ce temps, a déjà terrassé le Barça, le FC Séville et l’Espanyol avec sa Real Sociedad.

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Par Mathieu Faure

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