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Liverpool-City, de quel bois se chauffent les attaques de feu ?

Par Arnaud Clement, avec l'aide de Romain Simonetti
Liverpool-City, de quel bois se chauffent les attaques de feu ?

Avec respectivement 90 et 84 buts marqués, Reds et Citizens possèdent de loin les lignes offensives les plus complètes et prolifiques du Royaume. Marquent-elles essentiellement sur exploit personnel, coup de pied arrêté ou attaque placée ? Réponse en six situations de jeu possibles.

Foudres de guerre comme le Barça (92 buts marqués) et le Real (90 buts), les deux autres plus puissantes « machine guns » d’Europe en championnat cette saison que sont Liverpool (90 buts) et Manchester City (84 buts) vont-ils autant régaler que leurs homologues ibériques lors du dernier Clásico, remporté 4-3 par les Blaugrana ? Outre l’identité du vainqueur, c’est la question que se poseront sans doute les millions de téléspectateurs et les 45 000 personnes massées à Anfield pour voir le choc de la Premier League, ce dimanche à 14h37 (NDLR : horaires décalées de quelques minutes ce week-end en Angleterre pour cause de commémoration du 25e anniversaire de la tragédie d’Hillsborough). La probabilité de le voir accoucher d’une souris est en tout cas très mince au vu des nombreuses armes offensives des groupes de Brendan Rodgers et Manuel Pellegrini. Symbole de cette force de frappe potentielle, leur cote sur les plus fameux sites de pari en ligne pour un pion planté dans la partie n’atteint même pas 1,10. Ceci supposerait donc que Suárez, Sturridge, Gerrard, Sterling ou Džeko, Touré, Negredo, Silva peuvent marquer à n’importe quel moment, dans n’importe quelle position et surtout pour toute situation possible ? Affirmatif, jugez plutôt la façon dont les deux armadas favorites pour le titre s’y sont prises pour martyriser les gardiens adverses.

Les attaques placées

Expression plus usitée en handball, l’attaque placée désigne en fait l’art de désarçonner une défense bien regroupée, en place, à force de patience, de redoublement de passes, de jeu en déviation, de fixation avant un renversement, etc. Un domaine dans lequel le Bayern de Pep Guardiola est passé maître, mais dans lequel Liverpool et City se défendent très bien aussi.

Liverpool : 25 buts. Grâce aux préceptes de Brendan Rodgers et à un peu de patience, Liverpool n’est plus seulement un collectif bon à envoyer des pralines en direction d’un numéro 9, si doué soit-il. Non, les Reds savent désormais préparer avant d’accélérer, dans l’axe comme sur les flancs, en témoigne leurs 25 unités recensées dans ce style, comme la réalisation de Coutinho à l’aller à l’Etihad Stadium. Des situations qui ont permis à sept joueurs, même le petit Flanagan, de se distinguer, Suárez (10) et Sturridge (7) accaparant le gros du magot.

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Manchester City : 37 buts. Les partenaires de Vincent Kompany font encore plus fort avec leur mariage de fins techniciens manieurs de ballon, de flèches et de buteurs patentés, soit 37 buts à la clé. Leur combo favori ? Faire cavaler leur opposition, avant un coup d’accélérateur sur les ailes, une passe en retrait ou un centre et une finition à bout portant. Agüero (9), Džeko (7) et Negredo (5) se sont le plus illustrés à la conclusion de ces actions. C’est pourtant David Silva qui a trouvé la mire le premier en 2013-2014, après une longue possession lors de la 1re journée contre Newcastle.

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Les attaques rapides

À la différence de l’attaque placée, sa cousine rapide se définit par son caractère foudroyant, une fois le ballon récupéré relativement haut chez l’adversaire, pour ainsi profiter de la désorganisation du bloc adverse, qui peut mettre plusieurs secondes avant de retrouver un schéma plus cohérent défensivement. Un bon pressing, un ballon volé dans le camp adverse, une projection vers l’avant, un but après deux ou trois passes maximum et le tour est joué.

Liverpool : 8 buts. Avec ses flèches offensives que sont Suárez, Sterling ou Sturridge, le onze liverpuldien sait sur qui compter pour fondre avec furie sur la cage adverse en utilisant la profondeur. Surtout avec des rampes de lancement comme Henderson, Coutinho ou le génial général Gerrard, à la passe pour Sturridge à Fulham. Leur total dans cette catégorie ? Huit unités.

Manchester City : 11 buts. Là encore, preuve que le collectif a pris le dessus sur ses individualités, les Citizens ont fait mieux que l’actuel leader du championnat, avec 11 réalisations. En homme intelligent qu’il est, l’ingénieur Pellegrini use de cette stratégie pour faire briller la qualité de passe d’un Silva ou d’un Touré, et user du sens du but redoutable de ses avants-centres, comme ici avec Džeko contre Hull City.

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Le contre

Oui, il y a bien une nuance entre attaque rapide et contre-attaque. La seconde est à emporter en cas de voyage en autobus, en attendant dans son camp bien arc-bouté pour ne pas se faire prendre à son propre piège, avant de chiper le cuir et de fuir en direction de la surface de réparation d’en face. La différence réside donc dans la distance à parcourir, plus longue dans ce cas de figure. A priori pas l’apanage de LFC et MCFC au vu de leur maîtrise ? Pas si sûr.

Liverpool : 12 buts. Les Reds ont-ils des restes de leurs années éjectées du Big Four ? Sans doute. Avec 12 contres décisifs, là encore grâce aux récupérateurs, aux passeurs aguerris et aux sprinteurs adroits pour transformer les offrandes en filets tremblants, il y a du métier. Suárez et Sturridge en ont chacun converti cinq.

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Manchester City : 6 buts. Six contre-attaques, c’est le total de Manchester City en la matière. Plus petit donc, mais pas moins honorable. Car le nombre bien supérieur d’attaques placées par rapport à Liverpool mis en relation avec ce chiffre-là prouve bien que City est plus à même d’avoir son adversaire en termes de maîtrise, en lui confisquant le ballon avant d’allumer le grand incendie. La contre-attaque, ça peut quand même servir contre la concurrence, la vraie, comme ici face à Liverpool, avec non pas Álvaro Negredo, mais bien Simon Mignolet à la finition, façon Micka Landreau vs James McFadden.

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Les tirs lointains

Si préparer ses attaques collectivement, en possédant le ballon, est l’apanage des principaux grands d’Europe, il n’en reste pas moins que la différence peut se faire grâce au talent d’un homme seul, en solo (voir ci-dessous) ou à base de missiles envoyés des 30m. Si l’Allemagne reste la terre promise des amateurs d’obus balancés façon canon de 88, en Angleterre aussi, on s’y connaît en Blitzkrieg.

Liverpool : 9 buts. Neuf frappes hors de la surface ont fait mouche pour les Scousers, soit exactement 10% de tous leurs buts. Un total qui aurait eu par le passé un principal artisan, Stevie G. Muet cette année, le « captain » a distillé un peu de son savoir-faire à Suárez et Sturridge, trois chacun, ou Coutinho (2), la palme de la catégorie revenant au Pistolero pour son ogive lobée de 35m face à Norwich City.

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Manchester City : 6 buts. Il faut y voir le signe que City préfère les trucs à plusieurs que les plaisirs solo. Six shoots armés à plus de 18 m des bois convertis par cinq buteurs différents, le meilleur étant Fernandinho (2), un indice de plus quant à l’importance du jeu fluide et du cuir qui colle aux basques dans la philosophie « pellegrinienne » . Le Chilien a tout de même dû apprécier le cachou de Yaya Touré à Fulham, il y a quelques semaines.

Les exploits individuels

Mais si, vous savez, ce registre dans lequel Lionel Messi, Arjen Robben ou Lucas Moura – les buts en moins – sont des références. On parle là bien sûr de la séquence slalom qui se termine par une véritable ovation du public et onze mecs en face qui mettent les mains sur les genoux, regardent leurs chaussettes et se mettent à pleurnicher comme les Romains : « Ils sont pas humains… »

Liverpool : 5 buts. Lorsqu’il s’agit de voir l’un des siens s’envoler à grandes enjambées, garnissant sa course d’un ou deux petits ponts ou de toute autre fulgurance et la ponctuant d’un tir qui fait mouche, Anfield sait quel chant entonner. C’est sur un air de Depeche Mode : « His name is Luis Suárez, he wears the famous Red, I just can’t get enough, I just can’t get enough, when he scores a volley or when he scores a head, I just can’t get enough… » L’Uruguayen a claqué trois des cinq réalisations de la sorte, dont cet autre bijou contre Norwich City, le jour d’un quadruplé pas volé.

Manchester City : 1 but. Devinette : je suis le seul mec de City ayant réussi une course de 50 m avant d’éliminer d’une feinte un défenseur et de finir d’une frappe puissante à l’entrée de la surface. Je ne suis pourtant ni argentin, ni espagnol et encore moins français comme Agüero, Silva ou Nasri, mais les courses, ça me connaît. Je suis pourtant plus adepte des coups francs, mais cette saison, avec Yaya Touré, j’ai compris que pour faire rimer Serbie avec génie, je devrais m’y prendre autrement, comme ce fut le cas à Swansea. Qui suis-je ?

Les coups de pied arrêtés

Ils font appel à des qualités bien différentes, mais pénalties, coups francs et corners sont les trois mamelles de cette famille primordiale de la Premier League, représentant selon les études environ 40% des buts marqués tous niveaux confondus. Les foirer, c’est donc se tirer une balle dans le pied.

Liverpool : 31 buts. Avec la paire SAS, les buts pleuvent – 49 buts et 18 passes à eux deux – les fautes et les corners aussi. Du pain béni pour un artilleur comme Steven Gerrard, sorte de Guillaume Tell balle au pied, auteur à lui seul de 10 pénalties transformés – pour un seul mis sur le poteau à Old Trafford – deux coups francs directs et plusieurs « assists » sur coup franc indirect ou corner, sa cible préférée étant Martin Škrtel. Cinq des six buts du Slovaque cette année ont été célébrés après un coup de tronche sur ces phases arrêtées. Pour le reste, qui retrouve-t-on à l’ouvrage ? Luis Suárez bien sûr, avec trois caramels – pas vraiment mous – de 20 m ou plus et quatre buts à la réception de centres, mais aussi Henderson, Sturridge, Agger, Coutinho et même Mamadou Sakho.

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Manchester City : 23 buts. Il y a chez ces Mancuniens beaucoup moins de dépendance aux coups de pied arrêtés, en témoigne ce pourcentage : 26,2% de leur total de buts, contre 34,45% pour les Reds. Mais il y a une chose qui ne bouge pas d’un iota chez ces deux-là : l’importance d’avoir à sa disposition un maître artificier d’exception. Le Gerrard de City, c’est bien sûr Yaya Touré, en réussite sur six pénalties sur sept, sur quatre des sept coups francs et sur deux corners sur neuf victorieux. Džeko, Negredo, Agüero, Kompany ou Nastasić se partagent les miettes.

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