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Levante, ça va durer encore longtemps ?

Par Javier Prieto Santos
Levante, ça va durer encore longtemps ?

Levante est la grosse surprise des championnats européens. Le leader de la Liga s’amuse à déjouer les pronostics week-end après week-end pour le plus grand plaisir de ses socios. Décryptage du plus joli phénomène footballistique actuel.

Une « belle » crise
Depuis toujours dans l’ombre de Valence, Levante s’amuse aujourd’hui à foutre une jolie pagaille dans une Liga qui en avait bien besoin. Au bord de la disparition en 2008, Levante traine une dette de 60 millions d’euros qui contraste avec ses résultats actuels. Depuis 2010, le club a été placé sous tutelle administrative. Le nouveau président du club, Quico Catalan, est avec Manolo Salavador, le directeur sportif, l’homme qui a remis un peu d’ordre dans une institution qui menaçait de s’écrouler. A la manière de Florentino Perez, ce dernier s’apprête à vendre à la mairie de Valence les terrains sur lesquels se trouve le stade de Comunitat de Valencia. Il s’est également empressé de se mettre à jour avec le fisc et la sécurité sociale espagnole. Levante destine plus de la moitié de son budget annuel (21 millions, soit le plus petit de Liga) à payer ses dettes. Un régime draconien qui devrait s’étaler sur 6 ans et qui empêche de faire des folies lors des mercatos. Depuis bientôt deux ans, la direction technique du club fait ce qu’elle peut avec pas grand chose. Il faut bien le reconnaître : les résultats dépassent toutes les espérances. En misant sur des entraineurs sans expérience et sur des joueurs vétérans et revanchards, les « granotes » font figure d’indignados flamboyants. Et dans un pays en crise comme l’Espagne, c’est évidemment une prouesse qui force le respect.
Le Capitaine Ballesteros
Sergio Ballesteros est sans doute le joueur le moins classe de la Liga, ce qui ne l’empêche pas d’être le patron du vestiaire « Granota » . Formé à Levante et repéré par Jupp Heynckes du temps ou l’allemand coachait le CD Tenerife, le Quasimodo valencian à tout connu sauf des titres : une demi-finale de coupe de l’UEFA avec Villarreal, deux descentes en segunda, deux remontées et surtout, l’anonymat du ventre mou du classement. 16 ans de football dans l’ombre qui lui ont surtout permis de se forger un caractère et d’engranger beaucoup, beaucoup, d’expérience. Car avant d’être un footballeur au physique d’équarisseur, Sergio est surtout un trashtalkeur. Un mec capable de pourrir un match en deux minutes. Assurément sa plus grande qualité. Khedira et Di Maria en savent quelque chose. Les deux madrilènes sont tombés dans le piège du natif de Valence lors de la seule défaite de la saison du Real Madrid. Ballesteros avait alors réussi à expulser Khedira et faire péter les plombs à l’international argentin. Dans le même match, Sergio avait également gagné un duel à la course avec Cristiano Ronaldo. Un truc qu’il ne compte pas vraiment raconter à ses petits enfants. Ce n’est tout simplement pas son truc : « Cette action c’était un peu exceptionnel. Si on refait 10 courses, il en gagne 9. Tout le monde me parle de ce duel, mais à vrai dire j’en ai un peu rien à faire. C’est anecdotique » . Faux lent, Sergio Ballesteros est aussi moins balourd qu’il n’y paraît. Avec seulement 9 fautes sifflées contre lui depuis le début du championnat, le Kaiser de Burjassot est l’un des joueurs les moins avertis de Liga. Depuis le début d’année, Ballesteros est aussi la première rampe de lancement des Granotas.
A la manière du Lucio de la belle époque, Ballesteros s’accorde quelques remontées de balles tranchantes qui font rugir de plaisir le Ciutat de Valencia. A 36 ans et avec un diplôme d’ingénierie technique des télécommunications en système électronique, Ballesteros est la figure emblématique du leader de la Liga. Les maillots à son nom sont les plus vendus dans la boutique officielle de Levante, mais l’interessé voit plus loin : « Mon rêve ce serait de recevoir un coup de fil de Del Bosque. Si je joue avec la Roja, je pourrais me dire que j’aurais réussi ma carrière » .
L’entraineur Juan Ignacio Martinez
Suite au départ du talentueux Luis Garcia à Getafe, Manolo Salvador, le directeur sportif Granota, choisit de confier les rennes de l’équipe à Juan Ignacio Martinez. JIM pour les intimes. Inconnu au bataillon, Martinez a passé sa carrière à entrainé des petits clubs de quatrième, troisième et deuxième division. Levante est sa première expérience au plus haut niveau. Ce qui devait ressembler à une erreur de casting est pourtant considérée aujourd’hui comme l’une des révélations de la Liga. « Je ne connais ni Guardiola, ni Mourinho, ni Benitez. Je suis un autodidacte du football » résume-t-il humblement. Les grands principes de JIM se résume en deux points : la solidité défensive et le mental. Levante est ainsi l’équipe qui a le deuxième pourcentage de possession de balle le plus faible… Et la deuxième meilleure défense du championnat derrière le Barça, avec seulement 5 buts encaissés. Martinez, qui n’a pas le bac, a longtemps conjugué ses expériences sur les bancs de touche avec son travail de commercial dans le secteur bancaire. C’est là qu’il a découvert le management et les joies des ressources humaines : « Celui qui ne connaît que le football ne connaît rien disait Menotti. Et il a raison. J’ai un parcours cabossé, mais je m’en inspire tous les jours pour mes séances de travail avec mes joueurs » . Apprécié des joueurs pour son empathie, la méthode Jim est simple : il soigne tous les détails hors football pour responsabiliser au maximum ses joueurs lorsqu’ils sont sur le pré. « J’essaie toujours de me mettre à la place des joueurs. Le pire moment de la semaine c’est quand je dois décider mon onze titulaire. Pour moi, tous les hommes ont un potentiel énorme. Souvent on meurt même sans avoir pu le développer. Travailler le mental et la psychologie ça aide à dynamiser l’esprit et donc les jambes » . Un gourou plutôt qu’un tacticien ? Voilà sans doute le secret du leader de Liga.
Le style de jeu
Le Barça et Levante sont les deux seuls clubs invaincus de cette Liga. Pour la première fois de leur histoire les Granotes sont leaders de la première division espagnole. Impensable en début de saison mais largement mérité au vu de leurs prestations toutes aussi titanesques les unes que les autres. Pour l’anecdote, les valencians réalisent le meilleur début de saison de toute l’histoire de la Liga… Avec une équipe dont la moyenne d’âge est également la plus élevée de toute l’histoire de la Liga. A elle seule, la défense (gardien compris) chiffre les 170 ans. Les papys de la Liga ont tous le même profil de revanchards. Hormis Farinos qui avait brillé sous le maillot valencian, aucun joueur de l’effectif n’a jamais connu la lumière. Certains en avaient pourtant le potentiel comme Valdo (un temps suivi par l’OM) et surtout Barkero, une sorte de Franck Lampard basque. Ces deux-là constituent d’ailleurs la caution technique des valencians et sont chargés de créer le danger dans la surface adverse. Contrairement aux autres équipes de Liga, Levante donne l’initiative à son adversaire. Et c’est peut-être là la clé du succès actuel des valencians. Contrairement aux autres équipes de Liga, Levante ne semble pas influencé par le modèle du Barça ou de la Roja. Ils font avec les moyens du bord. Les valencians ont ainsi l’un des pourcentages de possession de balle les plus faibles du championnat. A Levante, la notion de collectif est donc très différente de ce qui peut se faire ailleurs. Le pressing collectif est tout bonnement étonnant et les compensations sont nombreuses et efficaces. Grace à son bloc équipe en béton, Levante étouffe ses adversaires et se projette rapidement en attaque avec succès. C’est ainsi l’une des équipes de Liga qui frappe le moins au but mais qui cadre le plus. « On pratique un football pratique, tout en sachant que notre réussite ne va pas durer » explique Ballesteros. L’autre grand secret de Levante est le régime alimentaire : à chaque veille de match le groupe s’engouffre pizzas et paellas pour le plus grand effroi du diététicien. Prends ça le Milanello !

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Par Javier Prieto Santos

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