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Lettre ouverte à l’OL…

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Lettre ouverte à l’OL…

OK, la Ligue des Champions révèle toujours l'esprit victorieux et ultra compétiteur de l'OL. Ce sera peut-être encore le cas ce soir contre Schalke 04. Reste que le malaise persistant consécutif à un début de saison calamiteux laisse penser que le malaise lyonnais est réel et qu'il plus profond, plus durable que Aulas et Puel le laissent entendre... Même en cas de bon résultat face à un Schalke pas brillant, les interrogations sur le jeu lyonnais ne s'estomperont pas.

Bien sûr, ce n’est qu’un début de saison et il faut du temps pour intégrer parfaitement les nouvelles recrues essentielles comme Briand ou Gourcuff… Bien sûr que l’après-coupe du monde pénalise toujours les effectifs des clubs où jouent plusieurs internationaux, partis au Mondial et revenus lessivés, physiquement comme psychologiquement… Bien sûr que la préparation estivale tronquée a souffert de la présence d’un effectif incomplet et qu’il a fallu procéder à l’entraînement individualisé de retours tardifs de certains joueurs… Bien sûr que l’incroyable (“incroyable” ?) cascade de blessures a forcément fragilisé l’OL lors de ses cinq premières journées de championnat… Bien sûr que Knysna a plombé Lloris, Gourcuff, Réveillère et surtout Toulalan, soit 40 % de l’équipe-type lyonnaise… Bien sûr que comme la plupart des grands clubs, après un début poussif, l’OL devrait progressivement monter en puissance tant sur le plan physique que sur le plan du jeu global… Bien sûr qu’en L1, les autres cadors tels Lille, l’OM, Bordeaux, voire le PSG connaissent eux aussi un début d’exercice 2010-2011 peu fringuant… Bien sur que deux victoires d’affilée en L1 permettront de recoller au peloton de tête…Bien sûr que le recul en défense de Toulalan n’a pas été concluant… D’accord. Mais on a l’impression que l’essentiel est ailleurs. Que pour expliquer le marasme lyonnais actuel, d’autres raisons, plus profondes, laissent penser que la saison à venir va être pénible.

Non pas qu’on attende un quelconque retour à la flamboyance des années fastes. Les passéistes nostalgiques bloqués sur la période Juninho-Diarra-Essien-Govou-Malouda-Tiago-Wiltord-Coupet-Abidal doivent se faire une raison : on a changé d’époque et les moyens financiers ne sont plus les mêmes. De même que le discours de Claude Puel en juillet sur sa volonté de dévoiler un “nouvel OL”, plus “joueur”, plus “spectaculaire” : on s’en fout un peu. Pourvu que Lyon gagne et remporte des titres, il n’y a que ça qui compte, surtout pour les supporters, quoi qu’ils en disent. Non, là n’est pas le malaise… Il y a cette impression gênante et persistante de cet OL façonné par Claude Puel et qui devait se “révéler” aujourd’hui au terme de ses deux premières années où il devait évidemment assurer la transition ultra difficile de l’après-Juninho. Une troisième saison débute et on a le sentiment que ni lui, ni son équipe ne sont réellement au rendez-vous. On peut se tromper et constater dès ce soir que le sempiternel déclic Ligue des Champions sublime à nouveau l’OL et le propulse sur une dynamique irrésistible, courte ou longue, qui a fait la légende du club. Dans ce cas-là, on s’excusera d’avoir été trop pessimiste. Après tout, notre inquiétude est largement partagée et on ne demande pas la tête du coach… Mais il y a ce qu’on voit, ce qu’on observe, notamment et surtout sur le terrain.

Allons à l’essentiel. Les failles tactiques sont parfois béantes… Juste des visions instantanées qui flashent et qui font mal. Contre Monaco, en première période, après un quart d’heure de jeu… Une perte de balle lyonnaise anodine dans le rond central (mauvaise transmission de Réveillère ou Cris ?). A la perte du ballon, l’équipe se scinde bizarrement et instantanément en deux : 6 joueurs refluent derrière à vitesse grand V pour se replacer dans leurs 16 mètres et les offensifs restent en place, plus haut dans la moitié adverse. Aucun joueur (ou aucun groupe de joueurs, à deux ou trois) ne s’est préoccupé de presser spontanément le porteur du ballon monégasque qui avait intercepté. Six joueurs ont fui la “zone de combat”, repliés uniquement pour défendre : 6 joueurs + Lloris = 7 joueurs en position basse. En position basse et vulnérable, puisque le porteur du ballon monégasque avait toute latitude pour relancer sur les côtés vers des partenaire de toute façon libres de tout marquage étant donné le repli tête baissée du bloc défensif lyonnais. Cette tendance lourde au repli ultra speed derrière, plutôt que l’alignement défensif méthodique en ordre et en “bloc mouvant”, en dit long sur l’expression tactique de Lyon. L’OL ne joue pas en bloc mouvant et cohérent mais étalé sur 80 mètres, voire éparpillé aux quatre vents dès que le jeu se dérègle. On évoque ce constat contre Monaco, mais on a vu la même chose à Caen, à Lorient ou contre Valenciennes. Contre VA, bonne équipe honnête et joueuse mais pas extraordinaire, Lyon a subi un nombre élevé d’actions dangereuses débutées tranquillement au milieu ou sur les côtés en trois passes éliminatoires d’adversaires lyonnais. Idem à Caen ou à Lorient… Lyon subit beaucoup d’actions dangereuses. Or, Lloris ne pourra pas combler en dernier rempart toutes les insuffisances collectives. Lloris est devenu à son insu le révélateur des carences lyonnaises : s’il est si fort dans ses buts, c’est qu’il est beaucoup sollicité ; donc que Lyon est beaucoup trop perméable…

Quelles réponses à apporter à cet éparpillement, à ces errements tactiques et cette occupation un peu anarchique de l’espace de jeu ? On craint que les solutions de Claude Puel passent essentiellement par ses valeurs habituelles, nobles mais désormais insuffisantes, à savoir : l’effort physique, les courses épuisantes, une plus grande solidarité entre les lignes, une plus grande entraide et un soutien mutuel constant dans chaque zone et une plus grande concentration, une plus grande attention. Bref, encore plus d’esprit de sacrifice… Du sang, de la sueur et des larmes, plutôt qu’une réorganisation plus homogène, plus réfléchie. Or, on croit que Lyon vaut mieux que cela. On est en 2010 et l’économie de survivance des deux premières années doit laisser place à des schémas plus audacieux. L’usure guette… L’effectif est très bon. Pas aussi génial qu’au Barça, mais il est de grande qualité. Une fois encore, c’est vrai : Gourcuff, Lisandro, Bastos ou Toulalan ne sont pas à 100 %… Mais on doute qu’une forme plus optimum transcende réellement le jeu de l’OL pour plus tard.

On voudrait soulever ici une autre carence désespérante du jeu lyonnais : le manque de densité offensive dans les 30 derniers mètres adverses, et surtout dans les 16 mètres. Sur certains plans TV arrêtés, en phase offensive lyonnaise, on dénombre trois ou quatre joueurs de l’OL maximum sur des contres ou tout simplement sur des actions placées. On a un porteur du ballon avec seulement deux ou trois possibilités, latérales ou verticales… Impossible de compter sur plus de soutien vu que, comme on l’a rappelé, plus de la moitié de l’équipe est occupée à se replier et redescendre très bas. D’où la difficulté de repartir devant en soutien du porteur du ballon après s’être tapé de longues courses… Problème : comment les adversaires arrivent, eux, à se retrouver à 6 ou 7 dans la surface de Lloris ? Les Valenciennois ont souvent eu une meilleure occupation de la zone de vérité, prêts à faire la différence, en osant, en prenant des risques.

Pour contrer l’OL, il faut savoir subir ses temps forts et densifier les espaces où Lyon n’existe pas. Et ils sont nombreux… Pas difficile de défendre : Lisandro est à des années lumières de ses milieux et il faut juste le laisser s’épuiser dans ses appels exténuants et son pressing héroïque. Les milieux sont loin et peu appuyés par le reste de l’équipe, encore plus éloignée, en retrait ou sur les côtés. Croire que Gourcuff, généreux et intelligent, va combler les espaces morts et déployer une entente parfaite avec Lisandro apparaît comme une illusion. Lyon ne joue pas en équipe, Lyon ne joue pas en bloc : Lyon court. Beaucoup. Lisandro commence à saturer et on le comprend. Il risque au mieux la démotivation psychologique, au pire la blessure longue. Car Lyon s’épuise et se blesse. La cascade de blessés n’est pas due uniquement à la malchance, ou bien à l’incompétence du préparateur physique : la cause des blessures tiendrait-elle aussi au style de jeu hyper exigeant de l’OL ? La question se pose… On parie que le remplacement de Vincent Espié par Alexandre Dellal ne changera aux problèmes physiques ?… L’OL puélien a peur et est porté naturellement à reculer et à se replier. Voilà ce qui ressort souvent dans l’observation du jeu lyonnais…

Voilà…C’est un peu pompeux, un peu solennel. On n’ira pas plus loin aujourd’hui. On suivra ce match contre Schalke, et puis les autres (Bordeaux, ASSE, Nancy et Lille). A sofoot.com, on a toujours soutenu Claude Puel, chargé au départ de maintenir le standing national et européen de l’OL. Un boulot pas évident qu’il a bien accompli lors de ses deux premières saisons. Mais cette année, c’est son troisième exercice à Lyon. Il a un effectif conséquent (pas extra à tous les postes, certes), le soutien d’Aulas et globalement il a en partie la main sur la politique sportive du club. La période de transition s’est achevée. Il faut changer, désormais. Évoluer pour “vaincre et convaincre”. Le plus tôt possible, même si un titre gagné à l’arrache fera passer la pilule. Claude Puel est face à son destin.

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