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Les deux Mestalla, le fardeau de Valence

Par Robin Delorme, à Madrid
Les deux Mestalla,  le fardeau  de Valence

Étouffé par quelques millions d’euros de dettes, Valence accumule les déboires. Alors que son enceinte historique de Mestalla vient d’être jugée illégale, les travaux de son nouveau stade sont à l’arrêt depuis quatre ans. Foutue crise.

Alors que certains clubs se cherchent encore un public, d’autres prospectent pour un stade. Le Valencia CF est de cette dernière catégorie. A l’instar du Barça des années 50, déménageant de son vétuste Camp Vell pour le gigantesque Camp Nou – littéralement du « Vieux Stade » au « Nouveau Stade » – le club Ché a fait le pari de s’installer dans une nouvelle enceinte. Pensionnaire de l’Estadio de Mestalla depuis mai 1923, Valence attend patiemment la livraison de son Nou Mestalla. Ou impatiemment, plutôt : les travaux de la version bêta de Mestalla, entamés en 2007, sont à l’arrêt depuis près de quatre ans… A l’heure actuelle, les aficionados blanquinegros continuent donc à s’entasser sur les 52.000 sièges d’un stade désormais « illégal ». Les 74.000 places du nouveau Mestalla vont, elles, encore attendre avant livraison. Avec son imbroglio qui mêle folie des grandeurs, crise bancaire et dette monstre, Valence souhaite la bienvenue au PSG.

Mestalla, stade martyr

Quand on jette un coup d’œil dans le rétro, les déboires de Mestalla remontent à loin. Bâti sur un canal d’irrigation du même nom, il est inauguré le 20 mai 1923 lors d’un match amical face au voisin de Levante (victoire 1-0) pour remplacer le petit Campo de Algirós. Les quelque 8.000 sièges laissent alors place à une capacité portée à 17.000 spectateurs. Face aux bons résultats des Chés, la direction emmenée par Rubén Martínez Alfageme décide de faire grimper la contenance à 25.000 places. Vient alors la Guerre Civile, puis la dictature franquiste. Lors des premières années de règne du général Franco, Mestalla perd son football : les arcanes du stade deviennent un gigantesque camp de concentration où les opposants au régime sont emprisonnés, pour ne pas dire torturés. La seule tribune centrale est épargnée par les dégâts. Grâce à l’aide de la fédération espagnole, la rénovation ne traîne pas en longueur et le ballon rond reprend ses droits. Dans la foulée, le Valencia CF glane ses premières couronnes domestiques en 1942, 1944 et 1947.

Face à cette croissance sportive et les rêves de grandeur qui en découlent, le board souhaite encore une fois accroître la capacité de l’enceinte. Luis Casanova Giner, président de son état, fait appel aux bienfaiteurs : un crédit sur quinze ans lui est accordé par la Banco Hipotecario (établissement argentin) et diverses autres banques du pays à hauteur de 47 millions de pesetas. Le projet d’agrandissement à hauteur de 45.000 places reçoit un sérieux coup de bambou en 1957. La Gran Riada du Turia ( « grande inondation » en VF) fait capoter le chantier, et le club doit attendre deux ans et un match amical contre le Stade de Reims pour inaugurer son tout nouveau système d’éclairage de nuit… Au fil des saisons, les Chés deviennent l’une des places fortes du football espagnol – deux trophées des Villes de Foires (1962 et 63), deux Copa del Rey (1967 et 79) et une Liga (1971). A l’orée du nouveau millénaire, la dernière modification est enfin apportée à Mestalla : en 1998, le stade peut accueillir 52.000 spectateurs, quelques nouveaux succès et faire oublier la sale période des années 80 (et une descente en Segunda Division en 1985).

Quand la Generalitat et Bankia s’en mêlent…

A Valence, rien ne se fait donc dans la simplicité. Au début du nouveau millénaire, malgré deux finales de C1, autant de Ligas et une Coupe de l’UEFA dans la besace, les Chés s’engluent dans une grave crise économique. La dette du club s’envole pour atteindre un pic de 547 millions d’euros en 2009. En cause, des prêts à ne plus savoir qu’en faire et une situation dramatique des banques du pays. Cette dette gargantuesque – qui atteint aujourd’hui les 379 millions – le club la doit à son projet de nouveau stade acté en 2006. Dans sa folie des grandeurs, le président Juan Bautista Soler conclut un pacte avec Bankia (la banque symbole de la crise espagnole) pour la construction du Nou Mestalla. Cette nouvelle enceinte pourra alors contenir quelque 75.000 spectateurs, accueillir des évènements tels qu’une finale de Ligue des Champions et offrir des revenus de billetterie colossaux. Surtout, ce chantier pharaonique permet à Soler, soutenu par le président de la région Fransisco Camps, de garder les clés du camion. Bankia en crise (et recapitalisé par l’État à hauteur de 23 milliards d’euros), le chantier démarré en 2007 se met en stand-by à partir de février 2009. Et est encore aujourd’hui à l’arrêt.

Sans un kopeck en poche, le nouveau big boss de la maison valenciane, Manuel Llorente, frappe à la porte de la région de Valence. Également en crise, la Generalitat de Valencia (le conseil régional) investit dans le club en se portant garante de ses dettes. En juin 2012, elle soutient la reprise des travaux du Nou Mestalla à travers un accord avec le club : « Ce n’est pas seulement un projet de club. C’est un projet de toute la société valencienne, très ambitieux, qui va générer beaucoup de postes, et qui va dynamiser l’économie de la ville, et dont nous avons tous besoin » , dira Manuel Llorente. Quelques mois s’écoulent, et en septembre, Bankia met définitivement fin à l’accord avec le club. La situation financièrement intenable – le club doit rembourser un prêt de 210 millions d’euros en mars – pousse fin janvier le gouvernement régional à devenir l’actionnaire majoritaire des Blanquinegros à hauteur de 70%. Les travaux du Nou Mestalla sont, eux, toujours au point mort. Mieux : à la suite d’une plainte des riverains de Mestalla concernant l’agrandissement de l’enceinte avant le Mondial de 82, le stade vient d’être jugé « illégal » par la justice car empiétant sur des parcelles privées. Un vrai combo de champion.

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