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Les dernières de stade

Par Théo Denmat et Kévin Charnay
Les dernières de stade

Arsenal, Valenciennes, la Juve, le Bayern, ou encore Nice, Lille et Manchester City. Nombreux sont les clubs qui ont célébré dignement leur déménagement dans une nouvelle enceinte. Ce samedi face à Nantes, c'est au tour des Girondins de dire adieu à Chaban. Et si la fête promet d'être belle, l'occasion est parfaite pour se remémorer les ultimes soirées qui ont façonné l'histoire de certains clubs. Inventaire des der'.

Les der’ « Rois du stade »

Stade olympique, Munich, 14 mai 2005 : Assuré du 19e titre de champion de son histoire depuis la précédente journée, le Bayern a tout pour faire exploser les compteurs au stade olympique. En face, un FC Nuremberg d’une faiblesse abyssale en défense, seulement sorti des eaux par son « fantôme » de Slovaque Marek Mintál, 24 perles à lui tout seul. L’entame de match est tonitruante, Sagnol et Lizarazu jouent les maîtres-épiciers et le mètre quatre-vingt-huit de Roy Makaay réceptionne les caviars. Le Néerlandais offre deux buts à Ballack et Pizzaro, puis plante un doublé, 5-0 tout rond à la mi-temps. Le jubilé se clôt sur un sympathique 6-3 et une belle soulevée du « Schale » sous confettis. Comme une dernière savoureuse bouchée de derby bavarois avant que Munich ne goûte à son nouvel opéra…

Highbury, Arsenal, 7 mai 2006 : Alors que Zidane est au bord des larmes pour son dernier match à Bernabéu, c’est la dernière des Canonniers à Highbury, et surtout la dernière de Thierry Henry dans son jardin préféré. Titi reçoit avant le début du match le trophée du meilleur joueur de la saison. Dans les tribunes, les supporters arborent un T-shirt « I was there » (J’étais là). Le contexte sportif est tendu. Avant le début du match, les rivaux de toujours, Tottenham, les devancent au classement. Arsenal est cinquième, non qualifié pour la Ligue des champions. Robert Pirès ouvre le score, mais Wigan marque deux buts sur coups de pied arrêtés. À partir de là, le capitaine Thierry Henry entre en action. Il plante un triplé : sa spéciale, un dribble sur le gardien et un penalty pour dire au revoir. Il embrasse la pelouse. Dans le même temps, Tottenham perd 2-1 contre West Ham et les Gunners accrochent la C1 au nez et à la barbe de leur grand rival. Une belle soirée donc.
Henry, King of Highbury.

Nungesser, Valenciennes, 29 mai 2011 : C’est la 38ème et dernière journée de Ligue 1. Valenciennes (15e) et Nice (14e) combattent pour leur maintien. Les supporters ne sont pas sereins et craignent le combo catastrophe-descente en Ligue 2 pour le dernier match dans un Nungesser qui a pourtant fait tomber Marseille et Lyon cette saison-là. La dernière fois aussi que les poutrelles métalliques et les murs de briques vibrent au chant des Nordistes. À la pause, toujours 0-0, et les autres résultats ne sont pas en faveur de VA. C’est alors que le vieux Grégory Pujol va sortir de sa boîte. Greg se charge vite fait bien fait de régler l’affaire d’un gros doublé à l’entrée du dernier quart d’heure. Un doublé salvateur qui permet à la Puj’ de boucler la saison avec 17 buts au compteur, et aux supporters de chanter « On est en Ligue 1 ! On est en Ligue 1 » .

Pujol, King of Nungesser.

Les der’ « Watergate »

Estádio das Antas, Porto, 24 janvier 2004 : La plus dingue. Avec des tapins et des pots-de-vin. Porto s’impose 2-0 face à Estrela da Amadora, dernier au coup d’envoi, mais le vrai jeu de passes a commencé depuis quelques heures déjà. Le président des Dragons, Jorge Nuno Pinto da Costa, aurait offert un dîner et les services de plusieurs prostituées aux arbitres de la rencontre, en échange d’un petit coup de pouce au sifflet. L’affaire dite du « sifflet doré » éclate en février, impliquant de nombreux dirigeants et arbitres dans un trafic d’influence présumé. Pinto est d’abord condamné, puis blanchi en 2009, avant qu’un extrait d’une conversation téléphonique plutôt explicite ne fuite sur Youtube en 2010. Une bande qui aura au moins eu le mérite de remettre l’affaire sur le devant de la scène médiatique portugaise, à défaut de faire coffrer Pinto.

Pour les lusophones

Stade des Alpes, Turin, 7 mai 2006 : Roberto Bettega, vice-président de la Vieille Dame, est en pleurs. Dans les tribunes, Luciano Moggi n’est pas loin de craquer aussi. Si le premier est envahi par l’émotion de quitter le Delle Alpi, le second, lui, sait qu’une tête doit tomber pour répondre au scandale du Calciopoli. La sienne en l’occurrence. Mis en examen la vieille pour association de malfaiteurs, le bonhomme se tamponne pas mal de cette victoire 2-1 des siens face à Palerme, qui permet pourtant de garder le Milan à distance. « Je ne sais pas si Moggi et Giraudon quitteront le club à la fin de la saison. Il y a des lieux adéquats pour parler de ces choses-là, ce n’est pas le cas ici » , tonne John « l’homme-le-plus-important-de-la-famille-Agnelli » Elkann, en pleine seconde mi-temps. Moggi démissionne sept jours plus tard, la Juve voit ses deux derniers sacres annulés et passera par la case Serie B. Une fin tristoune après vingt-six ans passés au Stadio Delle Alpi, et un épisode que ne commenteront même pas les joueurs, condamnés au silenzio stempa par les dirigeants.

Maine Road, Manchester, 11 mai 2003 : Sur le dernier barreau de la désormais bien (trop) connue échelle des anniversaires de mariage se posent les noces de chêne, symbole de 80 ans de vie commune. L’occasion parfaite pour un divorce, comme s’est sûrement dit le vieux City au moment de quitter sa Maine Road pour refaire sa vie dans les bras d’une jeune bimbo. Le vicelard ne se foule même pas pour offrir un ultime bouquet à son ex. City s’incline 1-0 contre Southampton, qui en profite pour lui chiper le 8ème transat de Premier League. La douce, chiffonnée mais digne, se pare une dernière fois d’artifices pour reconquérir son amant, entre pyrotechnie légère et canons à fumée. Mais les chants n’y feront rien, les Citizens partent au City of Manchester Stadium pour jouer la Coupe de l’UEFA, qualifiés grâce au prix du fair-play. Moche.

La der’ « à moitié à poil »

Stade du Ray, Nice, 1er septembre 2013 : C’est un fait, les Niçois savent faire la fête. Pour la der’ du Ray, tout le monde y a mis du sien. Le club, les supporters, la mairie, les médias locaux. C’est toute la ville de Nice qui met au point deux jours de festivité, dont certaines animations dans un « Village du Ray » spécialement monté pour l’occasion place Masséna. Et le dimanche à 13h30, évidemment, c’est pèlerinage. De cette fameuse place Masséna, les supporters partent à pied pour rejoindre le stade. Quatre kilomètres à hurler. Arrivés au Ray, au milieu des nombreuses anciennes gloires du club venues participer à la cérémonie, les ultras balancent un bon gros Nissa Bella des familles, à l’ancienne, avec leurs écharpes et maillots floqués « La der au Ray » . Le tout à moitié à poil pour plus d’ambiance, et avec un record du nombre de fumigènes crâmés sur un seul match joyeusement explosé. Sur le terrain, les Aiglons sont moins énervés que leurs ultras et paraisse même déconcentrés par tout ce joyeux bordel. Ils limitent finalement la casse en prenant le point du nul contre Montpellier (2-2), mais après avoir mené deux fois au score. Ce qui n’empêche pas Bosetti de rejoindre ses potes en tribunes au coup de sifflet final.

Salade niçoise.

La der’ « prémonitoire »

Léon-Bollée, Le Mans, 21 décembre 2010 : La descente aux enfers du Mans a sûrement débuté ce soir-là. Alors en tête de la Ligue 2 à égalité avec Évian, Le Mans reçoit Vannes et n’a qu’une idée en tête, remonter tout de suite en Ligue 1. Surtout qu’à ce moment de la saison, le VOC est la pire équipe à l’extérieur du championnat avec huit défaites en neuf matchs. Mais sur la pelouse, le spectacle est pitoyable et la fête gâchée. Les Manceaux sont dominés toute la partie et finissent par s’incliner 1-0. Leur deuxième pmoitié de saison dans leur MMArena flambant neuve est catastrophique. Lors de l’avant-dernière journée de Ligue 1, Vannes refait le coup et tue les espoirs de remontée mancelles en les battant à nouveau, mais en terres bretonnes cette fois-ci. Au final, Le Mans finira quatrième, manquant la montée à la différence de buts. Cette dernière défaite à Léon-Bollée gardera donc un goût amer pour l’éternité. Surtout qu’aujourd’hui, Le Mans squatte le ventre mou de la CFA2, après une descente en National et une liquidation judiciaire.

La der’ « nostalgie »

Marcel-Saupin, Nantes, 28 avril 1984 : La veille du match, les Nantais ont fait cocu Marcel-Saupin avant de rompre officiellement. Au lieu de s’entraîner sur leur terrain d’entraînement habituel, ils ont foulé pour la première fois leur futur nouveau stade de la Beaujoire. Le lendemain, l’affiche du dernier match du FC Nantes est toute symbolique, puisqu’il affronte l’AS Saint-Étienne. Les Jaunes contre les Verts. Les deux meilleurs clubs français des dix dernières années. Mais la rencontre n’a plus la même saveur. Nantes, pourtant tenant du titre, n’est que 6ème au classement, et Saint-Étienne 18ème. Au terme d’un match accroché, Nantes finit par l’emporter 1 à 0 grâce à un but du sévère Vahid Halilhodžić. Le match marque la fin d’une époque. Pas celle de Nantes, qui finira deuxième les deux années suivantes. Mais celle de Saint-Étienne, qui finit donc 18e et descendra en Ligue 2 après sa défaite en barrages face au RC Paris.

La der’ « pas prévue »

Grimonprez-Jooris, Lille, 15 mai 2004 : Ce soir-là, alors que Matt Moussilou dribble Nicolas Penneteau pour marquer du gauche dans le but vide, un drôle de pressentiment flotte dans le ciel nordiste. Lille s’impose 2-0 face à Bastia dans un match qui ne vaut plus grand-chose, mais les Dogues Virage Est (DVE) décident de jeter leur écharpes sur la pelouse. Les tribunes se teintent d’un rouge « fumi » , tandis que certains descendent récupérer une lichette de pelouse. Parti pour être rénové par la mairie de la ville, le Grimonprez-Jooris II ne verra jamais le jour, la faute à deux pointilleuses associations de sauvegarde du patrimoine. Six millions d’euros engagés pour un contrat déchiré deux ans plus tard. Un Matt Moussilou et demi, en gros.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Théo Denmat et Kévin Charnay

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