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Les chinoiseries de Milan

Par Alexandre Doskov
Les chinoiseries de Milan

C'était un bruit qui courait il y a encore quelques mois, c'est aujourd'hui une réalité : les deux clubs de Milan ont été achetés par des propriétaires chinois. Des transactions censées apporter de nouvelles finances aux équipes de Milan, avec comme but commun de retrouver leur prestige d'antan.

Il a beau passer sur le billard pour avoir l’air de rajeunir, se lancer dans d’incessants numéros de bouffonnerie pour paraître éternel, annoncer en permanence son retour en politique, Silvio Berlusconi est un vieil homme de presque 80 ans. Arrivé à la présidence de l’AC Milan en 1986, Il Cavaliere avait fait de son club l’un des symboles de sa puissance. Au printemps dernier, à propos des rumeurs de rachat du Milan par des investisseurs chinois, il confirmait l’existence de négociations avec des financiers venus de l’Empire du milieu. Mais il élevait encore la voix en se présentant comme le gardien du temple : « J’ai voulu inclure dans l’accord avec les Chinois l’obligation de me laisser président pendant trois ans en cas de vente. C’était uniquement ma volonté, car eux veulent me chasser » , tonne-t-il, cité par Tuttosport.

J’ai renoncé à toute prétention sur le prix, j’ai accepté ce qui m’a été proposé.

Mais il y a dix jours, en sortant de l’hôpital milanais de San Raffaele où il se trouvait depuis début juin et où il venait de subir une opération du cœur, Berlusconi s’était résigné : « J’ai renoncé à toute prétention sur le prix, j’ai accepté ce qui m’a été proposé, qui ne tient même pas compte de la marque qui est importante. » Il annonce que les nouveaux investisseurs ont injecté au moins 400 millions d’euros dans le club – estimé à 700 millions –, en précisant vaguement qu’il s’agissait d’une « société chinoise à capitaux publics » . Le grand jeu pour découvrir l’identité du nouveau propriétaire de l’AC Milan peut démarrer dans la presse italienne.

Le toit du monde

On entend le nom de Jack Ma, fondateur du mammouth de l’électronique Alibaba. On parle de la présence dans la transaction du géant de l’immobilier Evergrande Real Estate, qui aime bien placer ses billes sur des clubs de football en Chine. Zong Qinghou, plus grosse fortune de Chine, est aussi évoqué, avant qu’il ne déclare lui-même : « Nous n’avons aucune intention d’entrer dans la sphère du football et nous n’avons eu aucun contact avec l’AC Milan. Et même si nous voulions acheter un club, nous n’envisagerions de le faire qu’avec une équipe chinoise. » Dans le fond, peu importe. Après quelques mois de négociations, le légendaire AC Milan était passé sous pavillon chinois, un mois après son rival, l’Inter. Car chez les Nerazzurri aussi, on a cédé aux sirènes du pays des dragons.

Au cours des deux ans et demi qui viennent de s’écouler, nous avons construit une base solide. Maintenant, l’Inter peut retrouver sa place parmi les meilleurs clubs du monde.

Avec un peu plus de transparence, puisque c’est le groupe Suning, distributeur de produits électroniques au chiffre d’affaires annuel de 18 milliards d’euros, qui a raflé la mise sans se cacher. Une transaction de 270 millions d’euros, pour un rachat d’environ 70% des parts de l’Inter, faite dans l’enthousiasme. Zhang Jindong, patron de Suning, s’emballait : « Depuis que j’ai visité San Siro, je me suis considéré comme l’un des vôtres. Forza Inter !(…)Nous voulons ramener le club sur le toit du monde. » L’ancien propriétaire du club, l’Indonésien Erick Thorir, voyait ses parts tomber à 30%, ravi de trouver une place dans cette nouvelle aventure : « Ce partenariat est une étape révolutionnaire pour l’avenir. Au cours des deux ans et demi qui viennent de s’écouler, nous avons construit une base solide. Maintenant, l’Inter peut retrouver sa place parmi les meilleurs clubs du monde. »

Pekin Express

La bande peut paraître un peu trop confiante, mais Suning n’est pas n’importe qui. En Chine, le groupe est propriétaire du Jiangsu Suning, le club qui a recruté Ramires et Alexis Teixeira à des prix démentiels.

Si l’on considère opportun d’exploiter des possibilités commerciales, alors on le fait, mais ce n’est pas la priorité.

À l’Euro, il participait à la plate-forme numérique PPTV, qui diffusait les matchs. Et son ambition affichée est de monter un empire sportif, mêlant clubs et diffusion de compétitions. Et l’Inter avait senti le filon avant le rachat, en lançant une politique d’intégration active en Chine depuis quelques années. Cela passe par exemple par l’Inter Academy, chargée d’aider au développement d’écoles de football en exportant le savoir-faire de l’Inter, et très présente en Chine. Le tout sans arrière-pensée commerciale, selon Marco Monti, chef de l’Academy, que l’on a du mal à croire : « Contrairement à d’autres clubs, notre but est bien d’exporter notreknow-howet de l’implanter dans d’autres pays. Si ensuite on considère opportun d’exploiter des possibilités commerciales, alors on le fait, mais ce n’est pas la priorité. »

L’Inter affirme avoir un marché de 130 millions de supporters sur place. « Cette tournée est très importante pour le club. La décision d’y aller naît du désir de rencontrer nos fans » , confiait Erick Thorir l’été dernier, à propos de la virée en Chine, au cours de laquelle l’Inter a affronté en amical à Shenzen… l’AC Milan, lui aussi en tournée dans le coin, et venu se placer sur ce nouveau marché. D’ailleurs, il y a cinq ans déjà, en août 2011, l’AC Milan remportait le dernier titre d’un des clubs de la ville, en battant justement l’Inter lors de la Supercoupe d’Italie. Un match terminé sur le score de 2-1, et qui s’était déroulé à Pékin.

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