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Les bougies d’Arsène, le piège de Crystal et la fête des gros

Par Maxime Brigand
Les bougies d’Arsène, le piège de Crystal et la fête des gros

Arsène Wenger fête ses vingt ans à Arsenal en donnant une gifle à Conte, Alan Pardew retourne David Moyes, Jürgen Klopp danse et s'apprête à régler ses comptes avec Mamadou Sakho, José Mourinho crache sur tout le monde. La sixième journée de Premier League a vu des buts, des scénarios fous, de gros pétards, mais a aussi vu une équipe composée de Manquillo, Koné, Djilobodji et Ndong. Eh ouais.

L’équipe de la journée : Arsenal

Il y a quelques semaines, Arsène Wenger avait prévenu : cette fois, son groupe est un groupe « d’hommes » et il est, selon lui, prêt à aller cogner un peu plus fort, mais surtout un peu plus longtemps que lors des saisons précédentes. Avec Arsenal, on connaît la musique. Il y a des éclairs, des instants qui ouvrent la porte d’un rêve, mais elle nous claque souvent rapidement à la gueule. La gifle, et surtout la rafale de la première mi-temps, données samedi à Chelsea (3-0) en font partie. Car, à l’image de ce qu’il s’était passé la saison dernière contre Manchester United (3-0) en octobre – où les Gunners avaient réglé l’addition en vingt minutes –, il y a eu du bon et même du très bon à l’Emirates, alors que Wenger fêtait ses vingt ans de doudoune trop longue et de calme professoral à Londres. Jusqu’ici, Chelsea avait surtout gâché une bonne partie de son histoire avec Arsenal comme lors du 1000e match en Angleterre de l’entraîneur français où les Blues avaient éclaté les Gunners à Stamford Bridge en mars 2014 (0-6).

Cette fois, Wenger a pu se lever et savourer son premiers succès contre Chelsea en championnat depuis octobre 2011. Comment ? Avec ses ingrédients, tout simplement. La recrue la plus chère de son mandat, Mesut Özil, qui a une nouvelle fois prouvé qu’elle pouvait ridiculiser n’importe qui lorsqu’elle décide de s’allumer ; l’un des symboles de sa foi à toute épreuve envers le jeunisme, Theo Walcott, qu’il avait fait débuter à dix-sept ans en 2006, à la conclusion d’un mouvement collectif absolument incroyable ; la confirmation de son choix d’installer un Alexis Sánchez en chaleur en pointe à la place de Giroud ou de Lucas Pérez ; et, aussi, l’insouciance de sa jeunesse, celle d’Alex Iwobi, une nouvelle fois très convaincant. Comme toujours, on va attendre la confirmation pour savoir si Arsenal a vraiment les épaules pour courir derrière City ou s’il ne s’agissait que d’un merveilleux hommage à Wenger. Car ce Chelsea-là, défoncé défensivement, sans rythme et avec un milieu qui patauge, n’est pas encore une référence. Il suffit de tendre l’oreille et d’entendre Conte expliquer que son équipe « n’est grande que sur le papier » pour le moment. Arsène vainqueur.

Le joueur de la journée : Ander Herrera

José Mourinho avait à cœur de régler le cas de ceux qu’il appelle les « Einstein du foot » . Le Portugais se savait attendu après deux défaites consécutives en championnat et alors que la qualification en League Cup à Northampton mercredi soir n’avait pas changé grand-chose. Si ce n’est que Rooney était titulaire ce soir-là et que, cette fois, pour la réception de Leicester, Mourinho a décidé de caler son capitaine sur le banc. Dans la bouche de l’entraîneur de Manchester United, la raison n’est que numérique – « Je ne peux aligner que onze joueurs. Si j’avais mis de côté Rashford, vous m’auriez aussi demandé pourquoi » –, mais ce choix était devenu presque inévitable pour relancer la machine, même si mettre la large victoire (4-1) face à Leicester sur le compte de cette seule décision serait trop simple. Face à des Foxes désorganisés là où ils ont construit leur titre de la saison dernière sur leur organisation huilée, les clés du retour au succès de United ont été nombreuses. Et la principale se situe dans la réorganisation du milieu attendue depuis plusieurs semaines. Cette fois, Pogba s’est libéré, a livré sa meilleure copie de la saison, grâce à l’omniprésence d’Ander Herrera à ses côtés en travailleur de l’ombre, gratteur et récupérateur, et cela a également permis à Mata, antithèse de Rooney, de se lâcher et de conclure une merveille d’œuvre collective où les dix joueurs de champ mancuniens ont touché le ballon. Et quand défensivement, avec l’aide de Blind en latéral gauche, ça tient avec autorité, le tableau est positif avec le premier but de Pogba sous le maillot de Manchester United. Du foot simple et efficace, et Herrera en grand vainqueur.

Le but de la journée : Son Heung-min

Il a commencé par filer vers la ligne sans trop savoir où aller. On pense le ballon perdu, mais pas lui, alors il revient vers l’intérieur, s’arrache un bon coup et claque une nouvelle merveille d’enroulé qui laisse Víctor Valdés immobile. Son Heug-min peut filer vers son coach, son banc, ses potes. L’instant est bref, mais raconte beaucoup de la confiance revenue en ce début de saison dans les jambes de l’international coréen (51 sélections), alors que Tottenham doit faire actuellement sans Harry Kane. Sur la pelouse de Middlesbrough samedi (1-2), l’ailier a une nouvelle fois été décisif, sur un doublé, et a permis à des Spurs invaincus jusqu’ici de remonter à la deuxième place à quatre points d’un Manchester City qu’ils accueilleront dimanche prochain. Le coup est beau pour un joueur qui pensait aller voir ailleurs cet été avant que Mauricio Pochettino ne lui donne sa chance. Au Riverside Stadium, Tottenham a largement surclassé Boro, notamment au cours de l’une des pires premières périodes de la bande à Karanka depuis longtemps, et a prouvé qu’une vie pouvait exister sans Kane. Sans rature.

Vidéo

Bonus pour les gourmands : le superbe pétard de Junior Stanislas (Bournemouth) contre Everton, celui de Coutinho (Liverpool) face à Hull ou celui de Demarai Gray (Leicester) à Old Trafford. Entre autres.

La déclaration

« Félicitations à lui pour son premier but, sa personnalité sur son penalty, il a encore marqué beaucoup de buts aujourd’hui, donc je suis content pour lui. Mais il sait que j’attends plus de lui. Il peut jouer encore mieux, faire d’autres choses pour nous aider. Je veux essayer de l’aider à développer de nouvelles compétences et à devenir un meilleur joueur pour qu’il entre complètement dans notre jeu, dans notre processus et qu’il garde plus le ballon. Dans la surface, après, je ne peux pas l’aider, il est déjà parfait. » – Pep Guardiola, à propos de Sergio Agüero, suite à la sixième victoire en six matchs de Manchester City à Swansea (1-3).

Certaines bonnes copies peuvent servir de leçon pour l’avenir. Au Liberty Stadium de Swansea samedi, il y avait une sale odeur de pression invisible. Cette saison, c’est simple, les hommes de Francesco Guidolin n’ont remporté qu’une rencontre (à Burnley 0-1 lors de la première journée) et l’heure est déjà grave alors que des rumeurs envoient Ryan Giggs sur le banc des Swans. Sur le papier, on se doutait que le City de Guardiola continuerait sa marche royale lors de ce déplacement et c’est ce qu’il s’est passé grâce notamment à un nouveau doublé d’Agüero. Reste que dans le contenu, les Citizens ont vraiment souffert pour la première fois de la saison entre l’égalisation de Llorente (13e) et une faute discutée mais indiscutable de Van der Hoorn sur De Bruyne (65e). C’est donc une preuve qu’il reste du travail, mais aussi qu’il est possible de bousculer ce qui ressemble au monstre le plus puissant de la saison. Pep Guardiola le sait et a tenu à le rappeler après la rencontre. Les problèmes de riche.

L’analyse définitive : Stoke et West Ham, les gueules cassées

La saison dernière, Potters et Hammers étaient des livreurs de sourires. Il y avait du jeu, de l’envie, des buts, mais surtout des résultats. Puis, l’été a fait son travail, l’un a changé le nom de son stade, l’autre a carrément déménagé. Au fond, personne ne s’en est encore remis, et à trop faire la fête, il faut accepter la gueule de bois. Ce week-end, Stoke a longtemps cru tenir sa première victoire de la saison, mais Tony Pulis est venu signer sa 1000e feuille de match en Premier League par un nul avec West Bromwich (1-1) du bout de la tête de Rondón sur un ultime corner alors que les hommes de Hughes avaient probablement offert leur meilleure partition de la saison. De son côté, West Ham s’est fait torturer à domicile par le Southampton de Puel (0-3) dimanche sans jamais faire vraiment frissonner Fraser Forster dans le but des Saints. La situation des deux équipes est critique, et les deux coachs ont déjà la tronche dans la zone rouge.

La polémique autour de la théière : Sakho a-t-il grillé son dernier crédit ?

Il y a d’abord le terrain où Liverpool a une nouvelle fois brillé contre Hull City samedi avec un large succès (5-1) et ce qui est probablement l’une des meilleures périodes depuis le début de l’ère Klopp. Dans la semaine, le technicien allemand avait expliqué vouloir voir des joueurs « affamés » et Anfield a récupéré des clébards assoiffés qui ont fait paniquer la défense des Tigers, réduits à dix après une petite demi-heure de jeu, comme contre Arsenal une semaine plus tôt. Les Reds ont avancé selon les dogmes de Klopp, son gegenpressing en première ligne, et le scénario s’est donc déroulé sans anicroche entre un doublé de Milner sur penalty, une nouvelle grosse performance de Lallana et une merveille de Coutinho, alors que Mignolet était remplaçant, suppléé par le jeune Loris Karius, assez spectateur sur le but de Hull. Mais un autre match s’est poursuivi à distance entre Jürgen Klopp et Mamadou Sakho, non convoqué et qui s’est lâché sur Snapchat : « J’accepte ma situation, mais je n’accepte pas les mensonges… Les fans méritent de savoir la vérité ! Merci pour votre soutien. Cela fait trois semaines que je suis prêt à jouer. J’ai terminé ma remise en forme. Ils ne veulent même pas que je joue avec l’équipe réserve lol ! Pourquoi ? Je ne sais pas. » Affaire à suivre, loin des plans de Klopp.

Vous avez raté Sunderland-Crystal Palace et vous n’auriez pas dû

Pour voir David Moyes crier et pleurer dans un pyjama, Sunderland mener 2-0 après une heure de jeu et se faire retourner en trente-cinq minutes (2-3). Pour voir, aussi, Joe Ledley se trouer, abandonner Mandanda, puis redonner espoir à Crystal Palace. Mais aussi pour assister à un festival d’erreurs défensives et de duels aériens perdus qui ont finalement coûté plus chers aux Black Cats qui sont déjà repartis vers une nouvelle saison galère (six matchs, un nul, cinq défaites), alors que Moyes a demandé à ses joueurs de « prendre leurs responsabilités » à une semaine de la réception de WBA qui ressemble déjà à un tournant. Pardew, lui, danse sur une troisième victoire consécutive.

La stat inutile

1 – Au terme d’une prestation aboutie portée par une philosophie joueuse, Bournemouth a fait tomber Everton pour la première fois de la saison samedi (1-0). C’est aussi la première fois que les Cherries battent les Toffees en rencontre officielle.

What else ?

Burnley-Watford, dernière joute de la journée, sera jouée lundi soir (21h).

Manchester United a inscrit quatre buts en une mi-temps pour la première fois depuis décembre 2012 et une victoire contre Reading (4-3). La dernière fois que MU avait mené une rencontre à la pause par quatre buts d’écart ? Un succès contre Arsenal (5-1) en février 2001.

Depuis le début de la saison 2014-2015, Harry Kane n’a manqué que quatre matchs de Premier League. C’est la première fois que Tottenham s’impose sans lui.

Sergio Agüero a marqué 28 fois lors de ses 27 derniers matchs de Premier League. Joli Kun.

City est la première équipe depuis Tottenham en 1960 (11) à remporter ses dix premiers matchs officiels de la saison.

Colin Todd est le seul entraîneur qui a perdu par une marge plus importante que Mike Phelan samedi à Anfield un match fixé le jour de son anniversaire.

Alexis Sánchez a fêté sa 100e apparition avec Arsenal contre Chelsea. Beau.

Depuis août 2014, Charlie Austin a marqué autant de buts que Wayne Rooney (21 buts). Mais avec vingt matchs de moins.

Pour la première fois de son histoire, West Ham a perdu cinq de ses six premiers matchs de la saison. Jambons fumés.

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