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Les bonnes questions de la semaine européenne

Par Raphaël Gaftarnik, Gaspard Manet et Paul Piquard
Les bonnes questions de la semaine européenne

Les deux derniers représentants français éliminés, un carré final qui claque en Ligue des champions, une humiliation pour Porto, Séville qui s'avance pour un nouveau sacre en C3 : les huit matchs européens de la semaine ont délivré leurs enseignements. Sans oublier de poser quelques interrogations.

Paris arrivera-t-il un jour plus haut ?

Trois ans, trois éliminations au même stade : il est clair que le PSG n’est pas encore un grand d’Europe. Pire, chaque fois qu’il semble franchir un palier, une porte se présente. Après avoir vaincu le démon londonien et définitivement chassé le fantôme de Demba Ba au tour précédent, il s’est même pris à rêver. Sauf qu’à force de s’imaginer en grand, le PSG pourrait bien rester tout petit. Un coup affaibli par les blessures, un coup en manque de jus, un autre avec un attaquant maladroit ou une défense à la ramasse, Paris se cherche souvent des excuses, mais ne dispose plus d’aucune après ce match retour au Camp Nou. Car le Barça, soit-il vieillissant comme certains le décrivent, est une machine de guerre incomparable et sans doute infranchissable pour le club de la capitale. Qui pourrait se contenter de longues années de parcours honorables à défaut d’exceptionnels. Chelsea, qui aura mis près de 10 ans avant de soulever le trophée après les investissements, ou Manchester City, en sont les meilleurs témoins.

La Juve peut-elle jouer de la même façon en demi-finale ?

Non, la Juve n’a pas été exceptionnelle contre Monaco sur les deux confrontations. Pourtant, oui, la Vieille Dame est bien présente dans le dernier carré de cette Ligue des champions. Sans briller, juste en assurant le strict minimum. Pas de quoi fanfaronner, certes, mais largement de quoi célébrer une qualification loin d’être volée dans le fond. Malgré tout, il paraît évident qu’au tour suivant, les hommes d’Allegri vont avoir du mal à passer en jouant comme ils l’ont fait contre l’ASM. En face, les trois ogres que sont le Real, le Bayern et le Barça n’auront pas besoin de mille occasions pour faire la différence. D’ailleurs, Diego Simeone en a fait les frais face au Real : à refuser de jouer, l’Atlético s’est fait punir, logiquement. Si la Juve a le potentiel pour tenir tête aux plus grandes écuries européennes, elle devra, inéluctablement, changer sa manière de jouer. Car quel que soit son adversaire, le danger numéro un ne s’appellera pas toujours Ferreira Carrasco.

Le Real a-t-il définitivement repris Madrid ?

L’an passé, les hommes du Cholo avaient quelque peu volé la vedette au géant de la Maison Blanche. Un titre de champion, un parcours aussi surprenant qu’héroïque, et l’Atlético s’était taillé la part du lion dans les cœurs. Et si le Real avait sauvé in extremis son honneur en s’asseyant sur le siège européen, nul doute que les Colchoneros s’étaient imposés comme le club phare de Madrid. Mais la fête est finie. À la traîne en Liga, Mandžukić et les siens ont abandonné tout espoir de sacre en s’inclinant dans les derniers instants face au frère ennemi. Surtout, la tactique mise en place par Simeone n’a que peu emballé, et à raison. Défensif au possible, l’Atlético a perdu de sa superbe, de cet allant empreint d’agressivité qui tranchait si bien avec le rythme princier du Real. Alors, les Merengues ont choisi de remettre la main sur la capitale après cet écart d’à peine un an. La force d’une institution.

Est-ce une bonne idée de gagner le match aller face au Bayern Munich ?

Après avoir dominé le Bayern Munich au match aller, 3-1, le FC Porto pensait avoir fait le plus dur. Deux buts d’avance, un matelas assez confortable pour espérer s’envoler vers les demi-finales de la LdC. Malheureusement, cette défaite n’a fait que mettre en appétit l’ogre bavarois. Au retour, les Munichois avaient tellement la dalle qu’ils n’ont fait qu’une bouchée des Portugais : 6-1. Au final, Porto aurait mieux fait de ne pas réveiller la bête. Un peu comme Bâle, en 2012, qui pensait pouvoir tenir son exploit après avoir disposé du Bayern 1-0, au match aller. Là encore, l’ogre était revenu plus fort et affamé que jamais, avec une dérouillée, 7-0, pour clore les débats. Que tout le monde soit prévenu, il est donc préférable de ne jamais énerver les hommes de Guardiola, jamais aussi forts que lorsqu’ils sont mis à mal lors de la première confrontation. Le seul espoir est d’y aller tranquillement, sans trop les déranger. En fait, le Bayern, c’est le genre de mec qui sort un gun après avoir pris une gifle. La réponse disproportionnée, quoi.

Les hormones russes sont-elles de l’arnaque ?

David Luiz ne peut plus se cacher : il a clairement menti sur sa guérison. Après un petit trip en Russie, où un étrange physiothérapeute s’est chargé de le remettre en forme, il annonçait ne plus ressentir de douleur. Prouesse médicale ou coup de seringue savamment distillé ? Qu’importe. Car à peine blessé et déjà sur pied, le Brésilien chevelu du PSG a exposé les limites de la méthode miracle lors de la double confrontation face au Barça. Entré en jeu au bout de 20 minutes à l’aller, il a semblé apathique, donnant même l’occasion à l’internet de se déchaîner lorsque Suárez lui a calé deux ballons entre les compas. Ridiculisé, mais pas encore à terre, Luiz a pourtant confirmé cet état de forme plus que branlant au retour. À la ramasse sur le premier but, hagard sur le second, le défenseur a surtout démontré une chose : les médecins étaient plus efficaces du temps de l’URSS.

L’AS Monaco pouvait-elle espérer mieux ?

Alors que personne ne l’attendait, cette jeune équipe de Monaco a créé la surprise en s’invitant au bal des quarts de finale. Mais comme ils n’étaient pas vraiment conviés à la base, les Monégasques se sont sapés comme ils ont pu, avec un costume un peu trop grand. Malgré quelques tailles de trop, les hommes de Jardim ont plutôt bien porté ce costume de location, étant même tout proches de repartir avec la gow de la soirée. Sauf qu’en face, bah la Juve, elle, a l’habitude de ce genre de soirées et porte le trois pièces comme personne. Au final, les Turinois n’ont pas mieux dansé que les Monégasques, ils ne se sont pas mieux comportés, n’ont pas mieux parlé, mais ont pourtant bien fini la soirée avec la couronne du roi. Voilà ce qu’on appelle l’expérience, tout simplement. Celle qui te permet d’obtenir un penalty au bon moment, celle qui te fait mettre la main pour empêcher un attaquant d’avancer, celle qui fait que tu n’encaisses pas de buts. Celle qui t’envoie en demi-finale, en somme. Si les Monégasques peuvent clairement sortir la tête haute, il faut bien admettre que les Turinois n’ont jamais semblé inquiétés. Le genre de mec posé au comptoir, sirotant son cocktail au goût de victoire.

Comment se réjouir d’avoir pris une branlée ?

1800km séparent Porto de Munich. Une distance que certains fans du club portugais n’ont pas hésité à faire, rassérénés par le résultat du match aller face au Bayern. Pourtant, une fois sur place, la déception fut grande. 5 pions en moins 45 minutes, une élimination aussi brutale que dramatique et le trajet du retour a dû se faire dans un calme relativement plat. En même temps, comment ne pas réagir d’une telle façon ? Sauf qu’à Porto, c’est avant tout la fierté qui a primé. Celle du beau parcours, celle d’un match aller bien maîtrisé et surtout, d’une équipe qui est tout simplement tombée ce soir d’avril sur une armada bien trop au-dessus. Dès lors, pas question de pleurer. Mais plutôt de fêter ses héros, aient-ils été humiliés. Un exemple à suivre.

Vidéo

Le PSG doit-il regretter Gameiro ?

Face au Barça en Ligue des champions, le PSG a montré ses limites offensives. En effet, entre la suspension d’Ibrahimović à l’aller, la méforme maladive d’Edinson Cavani, la maladresse de Lavezzi et un Lucas de retour de blessure, le club francilien avait, assez ironiquement, peu de cordes à son arc pour aller bousculer des Catalans parfaitement organisés. Pourtant en Ligue Europa, c’est bien Kevin Gameiro qui a enfilé son costume de héros pour qualifier Séville en demi-finale dans les dernières minutes. Il faut dire que l’ancien du PSG est plutôt à l’aise dans les grands matchs, puisqu’il avait déjà marqué face à Villarreal au tour précédent. L’an passé, il avait inscrit six buts dans la campagne victorieuse des Sévillans, dont la moitié à partir des seizièmes de finale. Alors, lorsqu’on voit Chicharito le supersub qualifier le Real pour les demi-finales de la Champions League, on peut se demander s’il n’aurait pas eu son mot à dire dans ce genre de grand match. Surtout qu’il a inscrit un but face au Barça, lors de leur dernier affrontement en Liga (2-2). Connaisseur.

Le football italien est-il masochiste ?

On le dit en déclin, dépassé financièrement, lésé de tous ces joueurs prometteurs. Pourtant, le championnat italien a réussi à placer trois de ses représentants en demi-finales des deux compétitions européennes, soit autant que la Liga, qui est louée saison après saison, avec en prime, une démonstration éclatante du Napoli face à Wolfsburg (6-3 sur les deux confrontations), solide deuxième de Bundesliga. Une impression de déjà-vu, tant le football italien semble se sublimer face à la critique extérieure. Et si certains parleront encore de tirage facile, ou de la pauvreté du fonds de jeu développé, le constat est bien là : encore une fois, les clubs italiens mettent en pratique le fameux adage : « Seul le résultat compte » . Et ont-ils vraiment tort ?

Saint-Étienne peut-il se mordre les doigts ?

L’invité surprise du dernier carré est désormais connu, puisqu’il s’agit du Dnipro Dnipropetrovsk. Une équipe dont se rappellent forcément les Stéphanois, qui avaient eu pléthore d’occasions pour les battre en poules au match aller à Geoffroy-Guichard, avant de céder sur la plus petite des marges au retour en Ukraine. Et si les coéquipiers du très courtisé Konoplyanka ont dû ensuite écarter l’Olympiakos, l’Ajax et Bruges, donc, pour en arriver là, on ne peut s’empêcher de penser qu’avec la même volonté, les Verts auraient également pu réaliser un beau parcours dans la compétition. Quelques regrets pour les Stéphanois donc, et cette même impression qu’en jouant le jeu « à fond » , les Français pourraient bousculer les habitudes dans cette Ligue Europa, foncièrement plus accessible que sa grande sœur.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Raphaël Gaftarnik, Gaspard Manet et Paul Piquard

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