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Les Bleus se refont la crise

Thomas Pitrel, à Donetsk
Les Bleus se refont la crise

L’avantage de passer deux ans après Knysna, c’est que n’importe quelle situation difficile paraît bien gérée. C’est le cas après les engueulades qui ont suivi la triste défaite de l’équipe de France contre la Suède, mardi soir.

Le « fantôme de Knysna » , les « vieux démons » de Malouda et des joueurs qui s’envoient des missiles dans le vestiaire. Merde alors : il aura suffi d’une première défaite en 24 matchs pour que l’équipe de France se retrouve à nouveau en pleine science-fiction. Avec l’échec sportif du match contre la Suède et les embrouilles de vestiaire étalées en Une de L’Équipe, on se croirait dans un nouveau Retour vers le Futur avec Laurent « Doc » Blanc et Florent « Marty » Malouda embarqués dans un bus DeLorean. On s’attendrait presque à voir Robert Duverne débarquer dans le vilain survêtement de Biff, sifflet à la main et bave aux lèvres. Dommage pour ceux qui n’étaient pas là il y a deux ans, cette suite n’est qu’un très mauvais remake. Un Knysna 1.5.
Nasri, le vilain petit canard
La numérotation n’est pas choisie au hasard, tout tourne autour du 1,5 depuis deux jours. Une heure et demie insipide à Kiev qui réduit en cendres les efforts d’une équipe qui avait fini par faire naître des espoirs encore plus grands que ses progrès. Une heure et demie de conférence de presse le lendemain pour que Blanc, puis Malouda (Koscielny était là aussi, mais, bizarrement, il a été moins cité) admettent que la défaite a porté le vestiaire à ébullition. Une page et demie (en comptant la Une) dans L’Équipe du lendemain pour raconter l’épisode avec un peu plus de détails. Pour ceux qui ont refusé de lâcher un euro ce jeudi, voilà un résumé de ce qui a crépité dans les portables surchauffés des journalistes du quotidien : Alou Diarra était le premier à s’énerver de la performance des joueurs offensifs, Hatem Ben Arfa a joué avec son portable avant de s’embrouiller avec Laurent Blanc, et Samir Nasri est la cible de toutes les critiques de ses coéquipiers.
« Il vous faut toujours un vilain petit canard, de toute façon » , souriait Alain Boghossian, venu avec la lance à incendie devant les journalistes ce jeudi matin à la Chambre de commerce et d’industrie de Donetsk. Encore un signe du côté science-fiction de la chose, au passage, parce l’adjoint du sélectionneur n’est pas vraiment du genre à faire dans l’allocution. « Le feu est éteint » , a ajouté le pompier tout en délivrant la vérité officielle. Non, il ne s’est pas engueulé avec Philippe Mexès, et lire cela l’a « énormément surpris » car il n’a « aucun reproche à faire à Philippe » , ce qui, espérons-le, n’est que de la diplomatie. Non, la prise de bec entre le coach et Ben Arfa ne s’est pas mal terminée, « c’était une discussion, Laurent a remis tout à plat et ils se sont serrés la main » . Non, la façon dont décroche Karim Benzema « n’est pas comparable avec Nicolas Anelka » en 2010. Non, non, non, un million de fois non, cette situation « n’est pas du tout comparable avec Knysna » , donc.
Une gestion normale
Et effectivement, il y a un paquet de différences avec l’Afsud, au-delà de la latitude. Pour Boghoss, celles-ci se situent dans le fait qu’au contraire des engueulades de Knysna, celles de Kiev sont bénéfiques pour la vie du groupe. « C’est comme dans un couple, il faut se dire les choses. Les échanges dans les vestiaires sont normaux, ce serait un problème s’il n’y en avait pas. (…) Tout le monde parle, ce ne sont pas tous des Bernardo… » Un peu court. Tout simplement parce que, si l’équipe de France déjoue et se prend une taule contre l’Espagne ce samedi, tout le monde oubliera assez vite les effets positifs du fight. On soufflera un coup sur la fine couche de poussière des vieux dossiers et on donnera à nouveau une explication morale à une déroute qui ne serait que sportive. Le vrai « détail » qui devrait faire de cet épisode un épiphénomène par rapport à celui de 2010, c’est la gestion de l’entourage des Bleus. Là où toute la fédération avait sauté du bateau en marche il y a deux ans, cette fois-ci les querelles de vestiaire sont traitées comme elles le méritent, c’est-à-dire comme un passage difficile mais obligé de la vie d’un effectif.
Après tout, Madrilènes et Barcelonais ne sont pas particulièrement potes au sein de la Roja, les Allemands sont des habitués des accrochages de vestiaire, Balotelli met son bordel habituel au milieu des Italiens, et les Three Lions ont récemment été un véritable nid de rivalités diverses. Pourtant, il y a un pourcentage non négligeable de chances pour que le futur vainqueur de l’Euro se trouve parmi ces équipes. Alors, quand Ben Arfa fait sa tête de con et conseille à Blanc de le renvoyer à la maison s’il n’est pas content, on le met au coin le temps qu’il se calme, là où Anelka avait été dégagé vitesse grand V sans avoir rien demandé. Attention, cela ne signifie pas que cette « crise » est spécialement bien gérée, elle l’est juste de façon normale alors que la dernière avait été un festival de conneries en tous genres. Cela ne signifie pas non plus que la France va tirer de cet épisode une force surhumaine lui permettant de marcher sur l’Espagne. Mais si ça peut au moins nous éviter d’entendre à nouveau Finkielkraut parler football, ce sera déjà ça de pris.

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Thomas Pitrel, à Donetsk

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