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Le triomphe du projet mexicain

Thomas Goubin, à Guadalajara
Le triomphe du projet mexicain

Champion olympique pour la première fois de son histoire, le Mexique doit une bonne part de sa médaille d'or à un projet mis en place en 2009.

Si une victoire peut devoir aux circonstances ou à une certaine bonne fortune, accumuler les bons résultats ne peut que venir valider un projet aux bases solides. Il en est ainsi pour le Mexique, champion du monde moins de 17 en 2011, médaillé de bronze lors de la Coupe du monde moins de 20 ans la même année, récent vainqueur du tournoi de Toulon, et finalement monté sur la plus haute marche du podium olympique, samedi, à Wembley. Les bases de la politique qui a rendu la jeunesse mexicaine ambitieuse et compétitive à l’échelle mondiale ont été posées en 2009 par Nestor de la Torre, alors directeur des sélections. Quand il prend ses fonctions, le dirigeant fait face à un paysage en friche. Chaque entraîneur fait ce qu’il veut avec sa sélection : pas de méthodologie commune, ni de boussole menant vers la sélection A. De la Torre y remédie rapidement et collectivement, en mobilisant notamment certaines des pointures des bancs de touche pour rédiger son petit livre vert, aux principes non-négociables.

Main de fer

Quatre sections sont créées : médecine, développement personnel, vidéo-statistique, et enfin, nutrition. Le but est évident : améliorer l’encadrement du jeune footballeur mexicain dans chaque domaine qui influe sa performance. Rien de révolutionnaire, mais cette professionnalisation à tous les étages s’accompagne de l’instauration d’une discipline de fer. La signature De la Torre, dont le frère, José Manuel, dirige désormais El Tri d’une main de fer. Pour Nestor de la Torre, le sélectionné se doit à 100% au maillot national, et tout écart est sévèrement puni. Certains des médaillés d’or de Wembley, tels Marco Fabian, Javier Cortés, ou Israel Jimenez, en ont d’ailleurs fait les frais.

Ils avaient fricoté avec de la prostituée équatorienne quelques jours avant leurs débuts en Copa America, où le Mexique avait été contraint par la CONCACAF d’envoyer une sélection moins de 23 ans. Résultat : six mois à l’écart de toute possibilité de convocation. Depuis, leur rédemption atteste d’une prise de conscience des devoirs qui incombent aux sélectionnés. Les équipes « moins de » mexicaines n’évoluent pas dans le même schéma, mais se distinguent à présent par une grande discipline tactique et une générosité de tous les instants. Un travail mental a aussi aidé les Mexicains à ne plus avoir peur de la victoire.

S’habituer à gagner

Quand il avait présenté son projet, Nestor de la Torre avait insisté sur la nécessité pour les jeunes Mexicains d’accumuler de l’expérience internationale. Pour lui, un joueur qui intègre une sélection à 14 ans devait arriver en A à 23 ans, avec 300 matches sous le maillot vert au compteur. Manière de bien signifier que s’il a été assigné comme objectif à chaque sélection d’être parmi les dix premières de sa catégorie, le but suprême est de renforcer El Tri sénior, l’étendard du football mexicain. A voir le cran et le talent manifesté aux JO par des joueurs comme Jorge « El Chaton » Enriquez (ballon de bronze du Mondial moins de 20 ans), Hiram Mier, ou Javier Aquino, leur future intégration en sélection A semble à présent aussi évidente qu’imminente. En 2005, le Mexique avait déjà montré que sa jeunesse pouvait briller, en remportant sa première Coupe du Monde moins de 17 ans, avec Giovani Dos Santos et Carlos Vela en têtes de gondole. Mais il s’agissait alors d’un succès isolé.

Aujourd’hui, le pays aztèque s’habitue à gagner, ou tout du moins à se mêler à la lutte pour le titre, des moins de 15 aux Espoirs. La perméabilité entre staffs des catégories inférieures et sélection A témoigne bien de l’importance donnée aux « juveniles » , pour parler en VO. Ainsi, Luis Fernando Tena, le sélectionneur qui a mené le football mexicain vers sa première médaille olympique, est l’adjoint du sélectionneur d’El Tri, José Manuel « El Chepo » de la Torre. « El Chepo » qui était présent aux JO, en tant qu’adjoint de Tena.

Le grand bain

Aujourd’hui, son grand frère, Nestor, n’est plus là pour l’accompagner. Il a été contraint de quitter ses fonctions, pour avoir appliqué rigidement des principes qui… perdurent. En septembre 2010, une dizaine de membres d’El Tri avait été montrée du doigt et sanctionnée pour avoir organisé ou participé de près ou de loin à une partie fine dans leur hôtel de regroupement, dans les heures suivant un match amical. Les meneurs désignés, Carlos Vela et Efrain Juarez, avaient été suspendus six mois. Mais la rébellion de cadres comme Rafa Marquez avait conduit la Fédération à se passer des services de Nestor de la Torre, pour éteindre le feu. Outre le projet bien ficelé du frère de, le succès olympique mexicain doit aussi à un règlement du championnat aztèque, qui contraint les clubs à faire jouer un minimum de 1000 minutes à des joueurs de moins de 21 ans.

De quoi favoriser leur plongée rapide dans le grand bain, et leur progression. Peut-être la seule règle à sauver d’un championnat où le business est privilégié, les lois de la FIFA violées (multi-propriété…) et où le système de compétition (deux tournois par an conclus par des play-offs entre les huit premiers de la saison régulière) pousse vers la médiocrité plutôt que vers l’excellence. Un championnat où joue l’intégralité des sélectionnés olympiques, à l’exception de Giovani Dos Santos. Un championnat qu’ils devraient quitter plus ou moins rapidement pour intégrer des écuries européennes. Cette nouvelle vague d’immigration mexicaine à venir devrait favoriser l’ambition suprême du projet De la Torre : être champion du monde en 2018 …

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Thomas Goubin, à Guadalajara

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